Trois ans après un South Park : Le Bâton de la Vérité absolument fabuleux malgré quelques lacunes évidentes, Ubisoft et Obsidian remettent ça avec un second volet, orienté cette fois-ci super héros comparé au premier volet, qui était clairement dans un trip heroic fantasy. Et très franchement, même si on pouvait craindre une suite moins bonne, celle-ci semble incontestablement plus soignée que son aîné.
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ToggleL’heroic Fantasy c’est has been, vive les super-héros !
Histoire de rester dans une certaine cohérence, South Park : L’Annale du Destin prend place tout juste après les événements du premier volet.
Après avoir créé votre personnage au préalable, puis avoir choisi votre couleur de peau, vous voilà plongé dans votre propre protagoniste, que vous aviez déjà contrôlé dans le premier opus et devenu désormais le Roi.
Intrigue du jeu South Park : L’Annale du Destin
Ce dernier commence justement sur des toilettes, et vous devez poser votre pêche via une sorte de mini-jeu déjà aperçu dans le premier volet, toujours aussi trippant. C’est là que l’on voit que l’univers déjanté de South Park est d’ores et déjà respecté à la lettre. Une fois cela fait, Butters et Kyle vous demande de l’aide pour combattre les maures, soit les autres enfants dotés d’un casque de vélo comme armures.
La bataille fait donc rage et tout juste après ce gros bazar, Kyle, Le nouveau – votre personnage du coup -, et Butters sont à la recherche du mage, incarné par Cartman évidemment. Mais ce dernier n’est plus, car Cartman s’est maintenant déguisé en super-héros que l’on a déjà vu dans South Park, soit le Coon en personne. Le bougre demande à Butters et Kyle de le rejoindre dans le Coon et sa bande afin de retrouver un chat nommé Sacripan, récupérer les 100 dollars de prime après l’avoir retrouvé, et ainsi créer sa propre franchise de super-héros pour concurrencer Marvel, rien que ça !
South Park : L’annale du Destin s’offre une écriture mieux maîtrisée, plus accrocheuse et encore plus délirante que son aîné !
Un scénario au top
Dit comme ça, les joueurs ne connaissant pas l’univers ou n’ayant pas joué au premier volet de la licence South Park pourraient être un peu perdus mais une fois dedans, vous comprendrez bel et bien que vous êtes dans le background de South Park, pour le coup aussi bien respecté et aussi déglingué que son prédécesseur. En même temps ce n’est pas anodin, le scénario est écrit par Matt Stone et Trey Parker, soit les créateurs de la série South Park. Ce qui fait que pour le coup, on trouve là une histoire clairement bien ficelée, avec des clins d’œil des épisodes de la série à la pelle, et surtout des répliques une nouvelle fois savoureuses, et surtout avec aucune censure !
Les fans de South Park s’y retrouveront au final sans problème, avec pas mal de scènes complètement abracadabrantesques, et surtout une tonne d’easters eggs à trouver, et autant dire qu’il y en à la pelle ! Très honnêtement, le scénario écrit par Matt Stone et Trey Parker est une grosse réussite, et puis incontestablement, le jeu nous donne clairement l’impression de suivre un épisode de South Park, mais en version longue pour notre plus grand plaisir.
D’ailleurs, il y a aussi des combats scénarisés absolument maîtrisés de bout en bout, et surtout une direction artistique qui respecte de A à Z South Park, et qui traite assez bien des problèmes de la société actuelle et clairement, tout y passe entre :
- drogue,
- prostitution,
- pédophilie,
- et j’en passe et des meilleurs…
Plus tactique et profond, comme le sandwich de Jared
L’interface et le gameplay regorgent d’idées
On ne va pas se mentir, même si South Park : Le Bâton de la vérité était excellent, il n’en restait pas exempt de défauts, à commencer par une interface pas toujours claire et lisible qu’on se le dise.
Les combats pouvaient également paraître répétitifs aussi malgré de très bonnes idées de gameplay, et il semblerait qu’Obsidian l’ait compris pour totalement remanier le gameplay de South Park : L’Annale du Destin, afin que le tout colle parfaitement au trip super-héros.
Comment se présente l’interface de South Park : L’Annale du Destin ?
En premier lieu concernant l’interface, nous ne sommes plus sur un vulgaire Facebook-like où tout était regroupé comme vos aptitudes, votre personnage, votre mur et j’en passe. En effet, le tout est maintenant un peu mieux ordonné et surtout épuré, car votre menu prendra désormais la forme d’un menu de smartphone, où sont regroupées toutes vos applications à savoir :
- Carte : Vous pouvez tout simplement voir la carte de South Park en globalité. A noter d’ailleurs le retour des déplacements rapides.
- Coonstagram : Une sorte d’Instagram-like où vous pouvez voir votre mur. Vous gagnerez d’ailleurs des followers en prenant des selfies avec les divers protagonistes que vous croiserez sur la map.
- Pouvoirs : Via cette application, vous pourrez choisir vos différents pouvoirs en fonction des classes que vous aurez choisies.
- Alliés : Vous rencontrerez et débloquerez plusieurs alliés connus de South Park, et vous aurez la faculté de les remplacer à votre guise car vous ne pouvez en choisir que quatre en combat, comme le premier opus.
- Inventaire : Cela vous permet de voir ce que vous aurez acquis comme objets de mission ou consommables.
- Création : LA nouveauté, et surtout le point le plus intéressant et pratique du jeu. En récoltant divers objets de diverses catégories – technologie, médicaments etc… -, vous pourrez maintenant crafter des costumes, consommables, et des artefacts – nous allons y venir -. Bien évidemment, sachez qu’il faudra trouver au préalable la recette des costumes, consommables ou artefacts et objets de missions, que vous trouvez en faisant des quêtes, en fouillant les zones ou en les achetant via les diverses boutiques.
- Costumes : En gros, c’est la personnalisation de votre personnage. Cela n’influe en rien ses capacités, ce n’est que purement cosmétique.
- Fiche de perso : Cela vous montre en gros comment est votre personnage au niveau de son sexe, ethnie, source d’énergie, kryptonite et j’en passe. Cette fameuse fiche se remplira au fur et à mesure que vous progresserez dans le jeu en effectuant diverses quêtes primaires comme secondaires, et aura de l’influence sur certains points.
- Artefacts : En battant des ennemis, en fouillant la map ou en allant dans les boutiques vous récupérerez des artefacts. Ils s’équipent dans cette section, et chaque rang vous donne un nouvel emplacement d’artefact, allant de mineur, en passant par majeur et épique. Cela augmente votre puissance globale pour pouvoir effectuer une quête – si vous avez 400 de puissance et que la quête en demande 300, vous êtes plus que apte à la faire -, mais ce n’est pas tout. Effectivement, cela vous donne des bonus de force, intelligence, cran, déplacement et santé. Vous pourrez avoir également des bonus de coups critique, de soin, et j’en passe. On est bien loin des équipements qui augmentaient directement vos stats dans le premier opus.
- Galerie : Ce n’est encore une fois qu’accessoire, le tout vous donnant la faculté de personnaliser votre smarphone sur lequel vous êtes que ce soit pour sa couleur, ou l’arrière-plan de votre téléphone.
Sans détour, on peut aisément affirmer que cette interface est bien plus claire que le premier volet, et qui plus est assez intuitive une fois maîtrisée. C’est déjà un gros point fort, surtout que le système de crafting, d’artefacts et surtout de pouvoirs et d’alliés font le café. Même si on pourra trouver le côté un peu lourdingue de se faire des followers sur le Coonstagram en prenant systématiquement des selfies, on trouvera son bonheur dans les classes. Elles sont au nombre de dix avec quatre pouvoirs chacune, et vous pourrez choisir entre exploseur, élémentaliste, cyborg, télépathe et bien d’autres pour vous laisser la surprise. Sachez que vous pourrez choisir quatre classes en tout dans l’aventure, et cela vous donnera la possibilité de créer des pouvoirs hybrides finalement, étant donné que vous pouvez seulement choisir quatre pouvoirs pour votre protagoniste.
Côté gameplay
Le gameplay tactique et profond de South Park : L’Annale du Destin est aux petits oignons, tout comme ses combats scénarisés !
Les combats, gros point fort
Côté combats, et contrairement à South Park : Le Bâton de la Vérité qui optait pour du tour à tour statique, cette suite nous met du tour par tour en temps réel cette fois-ci.
De plus, exit les potions de mana pour exécuter vos pouvoirs, car vous pouvez maintenant les utiliser comme bon vous semble, sauf certains pouvoirs de soin qui demandent quelques tours pour les réutiliser.
Du coup, lorsque c’est votre tour, vous pouvez vous déplacer librement case par case, comme un jeu d’échec en somme mais avec toutefois des déplacements limités. Lorsque vous devez choisir l’une de vos quatre attaques en comptant l’attaque ultime, vous verrez la zone de dégâts représentée en case rouge, ainsi qu’en case jaune qui vous détermine la zone d’impact que vous avez. Une fois que vous attaquez, vous devez réaliser quelques QTE en appuyant sur les touches au bon moment pour par exemple réaliser des coups critiques sur vos adversaires.
Aussi, une jauge d’attaque ultime est de la partie et pour la remplir, vous devrez appuyer au bon moment sur la touche X quand vous vous faites attaquer pour récupérer des points d’attaque ultime pour arriver jusqu’à 100%, ainsi qu’un peu de santé. Une fois encore, on est loin de son prédécesseur où appuyer au bon moment sur la touche indiquée lorsque vous vous faisiez attaquer vous donnait la faculté de parader, et donc de subir moins de dégâts.
Très honnêtement, Obsidian a réussi à rendre les combats encore plus tactiques et surtout tendus dans certaines situations, même s’il est vrai que l’I.A. peut paraître parfois assez discutable sur certains points.
On appréciera ces combats affreusement dynamiques et s’enchaînant naturellement, et puis surtout des attaques ultimes de grande qualité, et faisant plus qu’honneur à la série South Park, et notamment du côté des quatre invocations disponibles dans les soft, et qui restent complètement barges au possible.
D’ailleurs, le point fort des combats de South Park résident qui plus est dans leurs variétés, en particulier sur les combats scénarisés. En effet, les objectifs pour réussir un combat en rapport avec l’histoire sont souvent suffisamment variés, car il ne s’agit pas toujours de battre bêtement tous les ennemis pour remporter la victoire.
Nous n’allons pas forcément vous dévoiler les différents objectifs de combat mais sachez qu’il y en a suffisamment pour varier les plaisirs, tout comme certains combats de boss, qui sont plutôt réussis pour le coup et qui vous permettent justement d’utiliser le pouvoir des pets temporels, dont un qui permet par exemple de faire passer le tour d’un ennemi pour souffler un peu, et tenter de soigner vos alliés ou votre personnage.
Les consommables
En sus, il faut savoir qu’en combat, vous pourrez aussi choisir d’utiliser des consommables. On ne retrouve malheureusement plus de consommables à balancer sur les ennemis pour les mettre en combustion, dégoût, saignement et j’en passe. Ce ne sera que des consommables pour se soigner, ou tout simplement des antidotes pour vous libérer des divers états comme le saignement, le dégoût, l’ensorcellement, et bien d’autres qui sont de retour dans cet opus, et qui font en général des dégâts en fin de tour sur les ennemis ou vos alliés touchés.
Les invocations
Vous aurez aussi quelques invocations – quatre en tout -, mais elle seront limitées à un certain nombre, et pas une seule invocation par jour comme ce fût le cas sur le premier opus de South Park. Cela permet par conséquent de bien réfléchir avant de les utiliser dans certaines situations qui sont par exemple mal embarquées pour vous, et cela peut vous permettre de reprendre l’avantage sur un combat en l’occurrence.
Le pouvoir du pet
En parlant des divers pouvoirs des pets temporels, sachez que ceux-ci sont bien pratiques, et permettent de résoudre des énigmes, tout comme les divers alliés via le mode inspection mais ça, on y reviendra plus tard. Vous aurez donc plusieurs types de pets temporels, que vous gagnerez au fil du jeu, et ces derniers s’affichent en appuyant sur les gâchettes L2 et R2. Par la suite, cela vous indiquera la bonne combinaison qu’il faut faire au niveau des sticks analogiques pour réaliser votre pet qui vous donnera la faculté de revenir en arrière, ou bien tout simplement d’arrêter le temps pour désactiver par exemple un interrupteur hors de portée à cause d’une eau électrifiée. Cette composante de gameplay est propre à South Park pour le coup – en même temps, le contraire serait étonnant -, et ces pouvoirs sont utilisés intelligemment une fois encore, comme les divers alliés à utiliser pour passer certains obstacles.
Car évidemment, une fois vos alliés débloqués, certains pourront vous aider à vous débloquer certains passages. En appuyant sur L2 si vous êtes sur PS4, vous passez en mode inspection, et cela vous permet de voir globalement ce que vous pouvez faire en termes d’interactions comme utiliser vos claquements de doigts pour faire tomber des objets ou autres, ou bien aller sur certains obstacles en question, et ainsi utiliser le bon allié pour qu’il vous débloque, au moyen de QTE qui donnent lieu à quelques actions à la South Park, tout simplement. Cela est fréquemment utilisé à certains passages du jeu pour progresser, et cela est fait d’une manière encore une fois pragmatique et maline, et qui permet de varier un peu les phases de jeu.
Obsidian est parvenu à renouveler le gameplay de son prédécesseur avec brio dans cette suite !
La seule chose que l’on pourra par contre reprocher au jeu en sus de la faiblesse de l’I.A., c’est peut-être le peu de prises de risques proposées sur la map de South Park. Pour le peu que vous ayez joué à South Park : Le Bâton de la Vérité, vous retrouverez à peu de choses près les mêmes décors que le premier opus de la licence, et c’est bien dommage car on aurait aimé plus de variétés sur les décors, mais aussi sur les ennemis. Mais qu’à cela ne tienne, parcourir de nouveau la ville de South Park et la capacité à aller n’importe où sans bridage est un pur plaisir, et on peut vraiment fouiller de partout pour trouver notamment tous les posters de yaoi disséminés dans le jeu, comme des recettes pour le crafting, ou bien encore des artefacts en veux-tu en voilà.
Durée de jeu
Enfin, pour la durée de vie, on reste dans la lignée d’un South Park : Le Bâton de la Vérité. Effectivement, South Park : L’Annale du Destin se boucle en a peu près 15 heures de jeu, en traînant un peu la patte, et en réalisant quelques quêtes par ci par là. Pour tout faire à 100 % si le cœur vous en dit, vous pouvez à la limite compter peut-être 10 heures de plus, mais cela dépendra de votre façon de jouer évidemment. Pour un jeu à 59.99 € de base, cela reste plus que convenable, notamment pour un jeu de rôle à la sauce South Park.
Le graphisme
Pour l’aspect graphique de South Park : L’Annale du Destin, c’est aussi difficile de le juger que son prédécesseur qu’on se le dise. En fait, techniquement le jeu reste dans la lignée de la série télé au niveau de son esthétique, et le moteur graphique semble clairement plus joli que le premier volet, avec quelques effets franchement sympathiques.
Néanmoins, on pourra pester que le soft se dote parfois de quelques mini saccades, mais aussi de quelques crashs ou plantages assez agaçants sur PS4 standard, et il y a fort à parier que cela ne soit pas le cas sur PS4 Pro ou Xbox One X. Pour le reste, en ce qui concerne les cinématiques, les modèles 3D ou les animations, c’est du South Park tout craché et cela est encore une fois respecté.
Sound design
Pour finir, et on va terminer sur une note en demi-teinte. Première mauvaise nouvelle, les doublages en français sont d’une atrocité sans nom. Encore une fois, les joueurs vont certainement cracher leur venin sur Ubisoft car l’éditeur n’a pas tenu sa promesse, du moins à moitié car le jeu est bel et bien en français, mais sans les doubleurs officiels. Donc vous vous retrouverez avec un casting clairement low cost au niveau des voix, et cela s’en ressent sur toute la partie du jeu, car le jeu d’acteur se situe entre le correct et le médiocre. C’est dommage, et on peut encore aujourd’hui se demander comment Ubisoft s’est débrouillé pour ne pas avoir réussi à s’entendre avec les doubleurs officiels, alors que l’éditeur avait fait toute sa com’ là dessus ! Mais sinon au-delà de cette grosse déception, et dont nous vous conseillons fortement d’y jouer avec la V.O., les musiques épiques du soft sont de qualité pour sauver les meubles.
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