Décidément, il se trouve que Cyanide ne chôme pas ces derniers temps. En effet, en plus de travailler sur un certain Call of Cthulhu ou encore Werewolf The Apocalypse, les bougres travaillaient aussi sur Space Hulk : Tactics, disponible dès aujourd’hui en ce 9 octobre sur PC, PS4 et Xbox One. L’adaptation vidéoludique est-elle globalement réussie ?
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ToggleLes Genestealers contre les Blood Angels !
Vous ne vous trompez pas, Space Hulk : Tactics propose pour le coup un mode campagne, avec la possibilité de jouer et les Genestealers, mais aussi une faction des Space Marines que sont les Blood Angels. On y suivra le périple de cette faction des Space Marines explorant le Forsaken Doom, une flotte qui a refait surface, et menaçant le monde forge. Mais évidemment, tout ne sera pas simple et cette flotte y cache bien des secrets.
En terme de narration – du moins du côté des Blood Angels -, Space Hulk : Tactics fait clairement du gros fan service, chose dont nous avons désormais l’habitude avec les nombreux jeux estampillés Warhammer qui sont sortis jusque-là. Du coup l’histoire, aussi captivante soit-elle, n’est en définitive que peu surprenante, avec quelques petites sous-intrigues relativement prévisibles. Cela dit, la plupart des cinématiques restent en soi plaisantes pour narrer le tout avant le début de la mission, ou à la fin de cette dernière.
Pour ce qui est de la campagne des Genestealers, la narration est en revanche particulière. Etant donné que ces vilaines créatures n’ont pas le don de parole, c’est tout simplement un personnage du nom de Jost Von Marburg, un inquisiteur de l’Ordo Xenos qui la raconte. Cette campagne raconte tout simplement la progression de ces satanés Genestealers, et comment ils ont pu terrasser les autres factions de Space Marines que ce soit les Dark Angels, les Space Wolf ou encore les fameux Ultramarines. Contrairement au mode histoire de la faction Blood Angels des Space Marines, celle des Genestealers n’est que peu excitante, même si nous aurons comme toujours une cinématique de début et de fin de mission à chaque fois, saupoudré de quelques dialogues juste après.
En revanche, le background Space Hulk de l’univers de Warhammer fait toujours autant son petit effet, définitivement. Bon bien entendu, vous ne serez pas un poil surpris si vous avez déjà joué jadis à Space Hulk : Deathwing ou si vous connaissez le background Space Hulk mais qu’importe, les décors un peu sinistres en jettent, et sont plutôt sympas. On regrettera en revanche une certaine répétitivité au niveau des types de décors, qui semblent hélas limité à trois – les Orks, les Eldars et l’Imperium. -, ce qui pourra laisser un petit sentiment de lassitude à la longue. Dommage donc, mais il faut avouer que le côté épique de Space Hulk, et le chara design des personnages arrivent à compenser et à nous faire oublier ce détail, qui reste malgré tout gênant.
Treat them with honor, brothers.
Contrairement à Space Hulk : Deathwing qui n’était qu’un FPS coopératif pur et dur, Space Hulk : Tactics, comme son nom le laisse penser, est un titre orienté tactical au tour par tour, avec une autre partie en jeu de plateau. Un peu à la manière d’un XCOM qui a décidément lancé la mode des jeux tactiques au tour par tour, vous disposerez d’une escouade. Chaque Space Marines ou Genestealers disposeront de points d’action, en sachant que les créatures extraterrestres en auront plus que les Space Marines à chaque tour – 4 contre 6 -, et que leur gameplay différera.
Au niveau du gameplay des Space Marines, ces derniers auront une phase de déploiement relativement basique en l’état. Vous aurez des points d’apparition pré-définis, et vous devrez par la suite les placer à votre guise, ou aléatoirement. Par la suite, vous pourrez déplacer vos bon vieux soldats en armure, leur permettre de tirer, aller en mêlée face à un Genestealer, ou bien encore se mettre en garde, tirer en se déplaçant, ou se mettre en vigilance. Il y aura aussi des Psykers, qui auront pour faculté d’utiliser un de leurs pouvoirs psychiques par tour mais évidemment, ils seront limités en point psy, comme les Space Marines à armes lourdes – mitrailleuse et lance flamme en l’occurrence -. Concrètement, même si les mécaniques nous donnent une fois de plus une sensation de déjà vu ce dernier est efficace, tendu, exigeant, et surtout encore plus punitif qu’un XCOM. Ici pas de point de vie, et une seule attaque pourra mettre hors d’état de nuire l’un de vos membres d’escouade, à moins que vous ne parez l’attaque de votre assaillant et que vous arrivez à le contrer et le tuer par la suite.
D’ailleurs, Space Hulk : Tactics semble plus que fidèle au jeu de plateau et ce, pour plusieurs raisons. La première ce sont les combats, qui se jouent clairement aux dés comme sur un jeu de rôle papier. Une fois que vous attaquez avec un Genestealers ou un Space Marines, des dés sous forme de texte apparaîtront sur l’extrême droite de votre écran, et déterminera si vous avez réussi votre attaque, ou si vous la ratez. Dans ce dernier cas, et si c’est en majeure partie une attaque de mêlée et non pas un tir basique, vous vous ferez contrer et sauvagement déchiqueter joyeusement par le Genestealer ou tronçonner par un Space Marines en fonction du côté que vous aurez choisi. Enfin, notez que nos mythiques Space Marines disposeront d’une vue FPS, et d’une vue tactique. La première, pour y accéder, il suffira d’appuyer sur une touche pour switcher entre la vue isométrique et la vue FPS. Elle apporte un peu plus d’immersion, mais manquera en revanche de clarté car on ne pourra pas voir l’action au global finalement. Concernant la vue tactique elle peut aider mais là encore, on retombe sur le même problème, et c’est dommage.
Ensuite, nous avons le système de carte, relativement bien amené. Chaque tour vous gagnez un point de commandement, et vous avez un point de conversion. Le point de commandement, cumulable à chaque tour si vous ne les utilisez pas, vous permettent de jouer vos cartes. Celles-ci vous donneront des avantages au niveau de vos tirs ou en mêlée, empêche vos armes de s’enrayer pour les Space Marines à armes lourdes, et j’en passe. Ce système de carte permet indéniablement d’assister à de véritables retournements de situations, alors que la partie semble tout bonnement perdue d’avance. Les amateurs de jeux de plateau apprécieront en somme, et notez que vous pouvez aussi convertir vos cartes. Vous ne pouvez en convertir qu’une par tour, et les points de conversion ne sont pas cumulables. Du coup, il faudra bien réfléchir avant de convertir une carte, et donner la faculté à votre Space Marines d’avancer plus loin, d’attaquer, de se mettre en garde, en vigilance – les Space Marines tirent à vue si un Genestealer entre dans le champs de vision.
Viens ensuite la partie jeu de plateau, avec un petit côté Dungeon Crawler. Une fois la mission achevée, vous vous retrouvez directement sur une map du Forsaken Doom. Vous y déplacerez votre icône de Blood Angels, et vous tomberez parfois sur des événements, des composants, une icône faisant baisser le niveau d’alerte pour éviter de se faire embusquer par des Genestealers ou encore des clés, ouvrant quelques portes fermées et vous permettant de progresser. Cette partie-ci est relativement agréable à parcourir, avec toujours ce risque de se faire embusquer par les Genestealers, et donc de passer en mission escarmouche où l’on devra tenir quelques tours, ou bien tuer toutes les unités présentes sur la map.
Un aspect personnalisation et amélioration est aussi de la partie dans Space Hulk : Tactics. Les composants font office de monnaie du côté des Space Marines. Vous pourrez y acheter des modules vous procurant des bonus supplémentaires, des armes, mais aussi améliorer vos cartes. En les améliorant, vous aurez en fonction de la classe de vos personnages le choix entre deux cartes. Ce sera donc à vous de voir laquelle pourrait être la plus utile en fonction de votre style de jeu. Notez que les modules et les armes ne se débloqueront que progressivement au fil de la campagne, et c’est à ce moment-là que vous pourrez ensuite les acheter moyennant quelques composants. La mécanique de personnalisation est solide, même si elle manque parfois globalement de profondeur. Changer nous même le type de carte aurait été par exemple une idée largement plus appropriée.
Vis ma vie de Genestealers
Viens ensuite la fameuse campagne des Genestealers, au gameplay complètement différent des Space Marines, comme dans la progression d’ailleurs. Dans le déploiement déjà, il faut savoir que du côté des Genestealer, le tout s’effectue en deux phases : conversion et action. Vous devez d’abord convertir une carte, puis ensuite déposer le nombre de blips obtenus sur les points d’apparition placés aux quatre coins de la map. Une fois les blips placé, vous pouvez passer en phase d’action où vous pouvez invoquer vos blips, et décider par conséquent de révéler vos Genestealers avant ou bien après pour surprendre les Space Marines.
Maintenant, on comprend mieux pourquoi le gameplay des genestealers ne nous avait pas été montré à la Gamescom. Ces deux phases de jeu sont clairement lourdes, et puis il est tout simplement encore plus redondant de devoir systématiquement faire clique droit pour désélectionner une unité en cours, et en sélectionner une nouvelle manuellement par la suite. De plus, dans le gameplay en général des Space Marines comme des genestealers, la caméra est parfois assez peu précise, et dommage que les Genestealers n’aient pas une vue FPS et tactique comme les Space Marines pour plus de clarté dans l’action…
Au-delà de ça, le système de personnalisation est d’ailleurs plus simpliste que ceux des Space Mairnes. En effet, l’ADN remplace les composants, mais c’est la même chose, et vous pourrez juste améliorer les cartes de vos Genestealers, rien de plus. En sus, la partie jeu de plateau perd radicalement de son intérêt car il n’y a pas non plus de niveau d’alerte ou d’événements, juste une succession de chapitres… Egalement, la plupart des objectifs ne sont finalement que répétitifs sur cette campagne en particulier, quand celle des Space Marines faisait un effort pour varier les situations. Néanmoins, le gameplay des geneastealers orienté beaucoup infiltration est bien foutu, et on prend un malin plaisir à dégommer les Space Marines une fois le gameplay bien maîtrisé car qu’on soit clair, le gameplay des Genestealers est clairement basé sur l’effet de masse pour surprendre les Space Marines, quant à eux peu nombreux.
Sinon, pour la durée de vie et la difficulté, tout est parfait en globalité. Pour finir les deux campagnes, ce sera au moins entre 15 et 20h de jeu pour chacune au moins pour voir le bout des nombreux chapitres. Bien entendu, on pourra prolonger la durée de vie avec le mode escarmouche, mais également le fameux éditeur de missions. Ce dernier vous permet de créer vos propres missions. L’outil est finalement très accessible, intuitif, et clairement simpliste pour les néophytes du genre. Il faudra donc s’attendre à avoir sous peu une tripotée de maps créée par la communauté, en espérant qu’elles soient inspirées, et parfaitement jouables. Il est au passage possible de jouer à son propre niveau avant de le publier. Enfin pour la difficulté, Space Hulk : Tactics est dur, très dur. Attendez-vous à devoir notamment sur le mode campagne, recommencer les missions maintes et maintes fois avant de finalement la réussir car vous avez trouvé la bonne formule d’escouade, et surtout la bonne tactique à appliquer.
Un jeu encore tout bonnement instable…
Décidément, on peut dire que Cyanide a semblé éprouver des difficultés à Space Hulk : Tactics. Si nous affirmons une telle chose, c’est notamment parce que le soft est encore assez bugué à sa sortie officielle. Des crash, des freezes, ou encore des bugs de son assez désagréables, ce sont les principaux bugs que l’on se tapera en jouant au soft, et même avec une très bonne configuration – 16 Go, une GTX 1070, et un i5 -. Côté optimisation ce n’est donc franchement pas la joie, et on aura parfois le don de s’agacer à devoir recommencer une mission en cours surtout quand le jeu décide de freezer ou crasher…
Heureusement, Space Hulk : Tactics s’en tire pas trop mal graphiquement parlant. Le nombre de détail apporté sur la vue FPS est d’assez bonne facture, et les textures resteront honnêtes, sans gros plus. La plupart des animations sont plutôt convaincantes que ce soit dans les cinématiques, comme en jeu avec une chorégraphie des combats plutôt stylée qu’on se le dise. Les arrières-plans, même s’ils sont simplistes, font leur petit effet lors que nous arrivons à entrapercevoir l’espace à bord de ce Space Hulk. Sans être vraiment une énorme claque, le titre de Cyanide parvient à nous satisfaire pleinement mais comme nous l’avons évoqué plus haut, on aurait aimé une optimisation plus convaincante. On espère que le tout sera corrigé prochainement ou aujourd’hui via un patch day one.
Côté bande-son, connaissant l’univers Warhammer, on est en droit d’avoir au moins quelques musiques épiques. C’est effectivement le cas, mais l’ambiance sonore globale n’est finalement que peu marquante, à cause d’un manque de variété et de phases un peu trop calmes. A contrario, on pourra compter au moins sur des doublages anglais d’excellentes qualités. C’est une chose qui ne nous a jamais déçus, et on sent les doubleurs complètement impliqués. Par contre, pour un studio français qu’est Cyanide, cela est un comble de voir que le soft s’offre des sous-titres avec quelques fautes d’orthographes, ou encore des mots pas complètement traduits…
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