Entre cafouillages et non-dits, la présentation de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales n’a pas commencé sous les meilleures hospices, alors que la promesse de départ est belle. Réserver un opus entier à Miles Morales, jeune super-héros charismatique, a de quoi rendre de nombreux fans enthousiastes, surtout depuis qu’il a été rendu très populaire ces dernières années par le film Spider-Man: Into the Spider-Verse.
Mais derrière le potentiel de cet épisode se cache des craintes légitimes, qui ne voient en ce standalone qu’un jeu lancé à la va-vite pour combler les espaces vides d’un line-up de lancement PS5 relativement faible en exclusivité (même si le jeu sort aussi sur PS4). Des inquiétudes que Miles entend bien faire taire, et montrer qu’il est un aussi grand Spider-Man que Peter.
Conditions de test : Nous avons joué à la version PS5 durant une quinzaine d’heures, le temps de terminer la campagne principale et de voir la majorité des activités annexes. Le jeu a été testé aussi bien en mode Performance (60 fps) qu’en mode Fidélité, avec 4K et ray-tracing.
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ToggleL’araignée sympa de Harlem
Il faut bien reconnaître que c’est grâce à Miles que le titre parvient à briller autant que le premier opus. Héros hésitant et maladroit, l’adolescent a bien du mal à concilier sa vie de justicier et la gestion de ses relations, aussi bien amicales que familiales. Si le contraste avec la vie de Peter – qui se préoccupe plutôt de payer des factures et de trouver un boulot – est très visible, il existe de nombreux parallèles entre les deux héros, que l’on a hâte de voir évoluer ensemble plus longtemps à l’écran.
Car c’est ici Miles la star, et Peter lui laisse le champ complètement libre. Absent de New-York pendant un temps, ce dernier confie les clés de la ville à Miles, qui va se retrouver malgré lui coincé en plein milieu d’une guerre entre un gang lourdement armé et une entreprise à la milice belliqueuse.
Quelques retournements de situations (trop évidents) plus tard, on n’est pas surpris de constater que l’on est ici face à une histoire relativement convenue, qui manque sans doute certaines occasions évidentes. Bien entendu, Marvel’s Spider-Man: Miles Morales est avant tout l’histoire de Miles et de son affirmation en tant que Spider-Man, mais le décor d’Harlem et les problèmes qui y règnent ne sont qu’effleurés.
Ce scénario sans prise de risques est heureusement servi par une mise en scène folle et qui tient tout à fait debout grâce aux personnages attachants qu’elle dépeint, Miles en tête. On se prend vite d’affection pour lui, grâce à sa bonhomie naturelle et à son caractère déjà bien mature pour son âge, tout comme on est captivé par ses débuts de carrière où il enchaîne les sauvetages spectaculaires et les poursuites dantesques.
Face à ce constat, on ne peut s’empêcher de se dire qu’on aimerait en découvrir plus que ce que la campagne principale nous propose, étant donné que cette dernière ne nécessite que 8 heures pour être terminé, voire 10. C’est peu, et il fallait s’y attendre avec le statut de standalone du jeu, mais le goût amer reste bien là.
New-York s’affiche en 4K
Au moins, Marvel’s Spider-Man: Miles Morales fait l’effort de nous proposer tout autant de choses annexes que le précédent volet, si ce n’est plus. Entre les crimes à déjouer et les missions annexes, New-York ne semble jamais vraiment calme. On saluera le fait que la diversité est légèrement plus présente dans cet opus, même si l’on retrouve quelques activités similaires entre les deux épisodes. Notons aussi que les nombreux défis et objets à collectionner sont de retour, et se révèlent être plus plaisant qu’auparavant.
Et quand bien même on n’aurait pas l’envie de jouer les justiciers masqués, se balader dans la ville procure tout autant de satisfaction qu’avant, surtout avec le voile enneigé qui recouvre la Grosse Pomme.
New-York n’est pas métamorphosée pour autant, mais elle possède maintenant une touche de charme en plus, notamment lorsqu’elle est illuminée par les guirlandes de Noël qui décorent les rues ou lorsque les flocons tombent sur les toits de ses bâtiments. La densité des piétons est vraiment plus importante que par le passé, ce qui donne plus de vie à la ville.
Sur PS5, le résultat est forcément bluffant, même si l’on ne ressent pas toujours le gap de la nouvelle génération. Ne jouons pas les fines bouches pour autant : Marvel’s Spider-Man: Miles Morales est éblouissant sur PS5, avec ou sans ray-tracing. Lorsque ce dernier est activé et que l’on a la curiosité de voir la ville depuis le sol, il n’est pas rare d’être émerveillé par tous les détails qu’offre le jeu, avec des lumières à tomber et des reflets immersifs.
Même sans ray-tracing, le titre impressionne dans la même mesure, mais c’est surtout les 60 fps qui apportent un confort non négligeable. Avec un framerate stable et à toute épreuve, la fluidité des animations et des mouvements du jeune Spidey sont particulièrement mis en valeur.
Coup de foudre en vue
Ce soin du détail se retrouve également dans les différents costumes de Miles, notamment celui de Spider-Cat (« Chat épicier » dans le jeu) ou celui de Into the Spiderverse. Ce dernier a droit au même framerate que celui utilisé dans le film, avec des onomatopées qui surgissent à l’écran en plein combat pour se croire jusqu’au bout dans le long-métrage. Les autres costumes ne bénéficient pas d’autant de particularités, mais restent tout aussi réussis, avec une garde-robe véritablement complète qui n’a pas à rougir face à celle de Peter.
Pour améliorer sa tenue, Miles pourra aussi s’équiper d’améliorations passives, mais aussi de gadgets qui peuvent lancer des mines électriques ou créer des hologrammes. S’il en a moins que son mentor, il compense par la diversité de ses pouvoirs, qu’il découvre en même temps que le joueur.
Quand bien même le gameplay de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales reste fortement similaire à celui de Marvel’s Spider-Man, Insomniac Games a bien réussi à rendre Miles unique, aussi bien dans ses déplacements (plus lestes et plus souples) que dans sa manière de se battre.
En dehors des coups de grâce impressionnants, c’est la bioélectricité de Miles qui le différencie de Peter. Pouvant foncer sur ses ennemis à toute vitesse ou pouvant charger un coup de poing rempli d’électricité, Miles possède des armes extrêmement puissantes qui rendent le gameplay plus varié, en plus d’être plus spectaculaire.
Moins de gadgets, plus de pouvoirs
Cette diversité est également présente dans la partie infiltration, avec la capacité de Miles à se rendre totalement invisible durant quelques secondes. Cela modifie un peu la routine de ces phases, bien que ce pouvoir rende les choses nettement plus faciles, mais c’est là encore pour combler le fait que notre héros ne dispose pas d’autant d’options que Peter.
Cela étant dit, la difficulté du jeu reste bien équilibrée, avec des coups qui font vite descendre la barre de vie, et la sensation que Miles n’a peut-être pas autant de force que son collègue.
Il fallait dont bien ces nouveaux pouvoirs pour contrebalancer tout cela, et ces changements sont effectués d’une main de maître. Il sera aussi possible d’améliorer les capacités du personnage via un arbre de compétences et en participant à des défis d’entraînements organisés par Peter, afin de constater l’évolution de Miles en tant que vrai Spider-Man.
De quoi faire face à n’importe quel type d’ennemis, mais on aurait aimé que le jeu soit plus généreux en combat de boss, qui restent peu nombreux. C’est particulièrement dommage lorsque l’on constate que les rares affrontements contre des super-vilains sont très réussis, notamment le boss final qui donne lieu à des scènes d’action impactantes.
Des finitions satisfaisantes
Ces séquences sont aussi mémorables à cause de la bande-son du jeu, efficace de bout en bout. Entre les sonorités hip-hop et les tonalités super-héroïques habituelles, on a droit à un mélange presque parfait qui n’est pas sans rappeler l’OST d’Into the Spider-Verse.
Se balancer de toit en toit avec ce genre de sons est encore plus satisfaisant, et ce plaisir n’est en rien gâché par les sensations offertes par les gâchettes adaptatives de la manette, qui nous mettent plus que jamais dans la peau de Spider-Man. Certes, la DualSense n’est ici exploitée qu’à son minimum, mais sentir la résistance de la toile du bout de ses doigts reste grisant.
Pour couronner le tout et se souvenir de cette jolie expérience, le mode photo de cet épisode est encore plus complet que celui de Marvel’s Spider-Man. Entre tous les stickers à débloquer et les nombreux cadres, filtres et options, on n’a pas fini d’arpenter New-York pour prendre nos plus beaux clichés.
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