La licence Spintires a donc commencé à pointer le bout de sa truffe en 2014, et était développée par Oovee Game Studios, qui s’était auparavant illustré sur quelques DLC de Train Simulator en l’occurence. Depuis, le nouveau volet de Spintires nommé Spintires : MudRunner est produit par les p’tits gars de Saber Interactive, pas foncièrement connus pour faire des productions très folichonnes. Mais qu’à cela ne tienne, et maintenant que Spintires : Mudrunner est de sortie, cette nouvelle version de la franchise apporte-t-elle son lot de nouveautés ou simplement une redite du premier opus ?
Une sensation de déjà-vu…
Un peu comme son aîné, Spintires : MudRunner nous propose dans un premier temps un mode solo. Après avoir d’ailleurs passé le didacticiel vous expliquant assez bien les bases de la conduite et du système de jeu du soft, vous avez donc la possibilité de faire du mode solo, permettant de parcourir six différentes maps. Ces dernières se débloqueront progressivement après en avoir terminé une de chaque, qui vous rapporte en général un point de progression pour vous donner la faculté de débloquer une ou deux cartes d’un coup. La première chose que l’on pourra reprocher à ce mode par ailleurs ce seront ses objectifs, qui resteront toujours les mêmes, à savoir rapporter des rondins de bois dans une ou deux scieries ni plus, ni moins.
Niveau variété, on a vu mieux, et heureusement que le mode défis est là pour concrètement apporter un peu de fraîcheur, dont le solo de Spintires : MudRunner manque cruellement. Effectivement, à la manière du mode solo, vous devrez terminer un défi pour débloquer le suivant, et ainsi de suite. Les objectifs seront cette fois-ci beaucoup plus variés – emmener une remorque, réparer un véhicule etc… -, et au niveau du nombre de défis, vous en aurez pas moins de neuf à accomplir, pour une durée de 20 minutes ou un peu plus pour chaque défi.
Spintires : MudRunner a un contenu convenable, mais sent clairement le réchauffé si on le compare au premier Spintires…
Egalement, on retrouvera un mode multijoueur en ligne, où vous pourrez jouer avec vos amis sur les cartes du mode solo. Les parties sont pour le coup un peu plus fun en soi, mais il faut bien admettre que l’on retrouve peu de joueurs dessus. Alors évidemment le multijoueur n’est pas non plus déserté, mais vous trouverez systématiquement une ou deux parties sur les serveurs seulement, et vous serez la plupart du temps dans l’obligation de créer une partie par vous-même pour que des joueurs vous rejoignent.
Autant dire que c’est triste pour un jeu sorti il y a quelques mois à peine. Cependant, on trouvera de la consolation au niveau de la taille des différentes maps, plus que convenables. En effet, les six cartes du solo de Spintires : MudRunner restent incontestablement un immense terrain de jeu, et vous pourrez facilement y passer deux ou trois heures pour faire le tour d’une seule map. Par contre, et le bât qui blesse malheureusement, ce sera parfois la construction des diverses maps qui pourront paraître un peu invraisemblables, et qui nous donne une grosse impression de déjà vu au niveau des décors, que l’on avait déjà observé sur le premier Spintires. Le titre ne s’en sort pas au niveau des couleurs en sus, bien trop ternes pour que l’on puisse grandement apprécier son moteur graphique.
Une Simulation tout-terrain réaliste, avec des accrocs…
Pour le gameplay de Spintires : MudRunner sinon, on est clairement sur une simulation qui se veut incontestablement réaliste. Alors bien entendu, on est bien loin d’un jeu de courses, mais plus d’une bête simulation de conduite de véhicules tout-terrain, où il s’agira comme nous l’avions évoqué d’emmener des rondins de bois dans une scierie dans les six différentes maps du mode solo du moins. La conduite est d’ailleurs pour le coup parfaitement réaliste quand votre bolide évolue sur un terrain boueux, ou sur une surface totalement dure. D’ailleurs, pour pouvoir conduire dans des situations extrêmes comme les sols boueux ou marécageux, vous devrez utiliser la transmission intégrale ou le bloc du différentiel de votre véhicule, pour pouvoir avancer un peu plus tranquillement sur ces types de sol. Et évidemment, sachez qu’en utilisant la transmission intégrale ou le bloc du différentiel, cela vous mangera beaucoup plus d’essence, qui sera aussi un élément à prendre en compte pour ne pas vous retrouver à changer de véhicules par la suite si vous êtes en rade de fuel.
En plus de devoir gérer l’essence et aussi les dégâts que votre véhicule peut subir en fonçant sur des rochers ou des arbres par exemple, il y aura l’utilisation du treuil, assez sympathique. Si vous vous enfoncez bêtement sur un sol boueux en l’occurrence, vous pourrez attacher ce fameux treuil sur un arbre à proximité ou un arbuste, afin de vous tirer de cette mauvaise situation. Très concrètement, Spintires : MudRunner reste irréprochable sur son côté simulation, qui est franchement aux petits oignons grâce à son moteur physique, plutôt crédible en l’état. Ce qui sera relativement décevant en fait, ce sera notamment la caméra pas forcément très ergonomique pour progresser dans la map, mais aussi une vue cockpit qui ne fait finalement que le strict minimum niveau détail, et c’est bien dommage…
Au rayon des défauts maintenant, on pourra reprocher une interface passablement brouillonne. Mais ce n’est pas seulement ça le soucis, car il s’agit à peu de choses près de la même interface que Spintires premier du nom, et rien n’a quasiment été retravaillé. Que ce soit au clavier/souris comme à la manette, la navigation est peu reluisante qu’on se le dise, et on aura parfois tendance à se battre contre l’interface même pour tenter de sélectionner comme il faut ladite option que nous voulons à la base. On sent que l’interface n’est donc pas finie, mais on appréciera la possibilité de pouvoir gérer nous-même notre propre levier de vitesse comme bon nous semble avec le joystick de droite, en faisant attention à ne pas faire caler le moteur évidemment. Au passage, il y a aussi un système de carte pour retrouver notre chemin, mais cette dernière, en sus d’être laide esthétiquement, n’est parfois pas très lisible…
Il y avait mieux à faire sur l’interface car on a l’impression que Saber Interactive s’est reposé sur ses lauriers pour le coup, mais on trouvera une moitié de satisfaction dans le système de garage, perfectible lui aussi malheureusement. En vous baladant sur la map, vous tomberez sur ce garage qui vous permettra de customiser vos véhicules. Vous aurez évidemment des points de garage limités dans ceux-ci, mais cela vous permettra néanmoins d’ajouter quelques éléments à votre bolide, qui vous permettront de progresser sans trop de soucis – citerne à carburant, grue etc… -, comme pour transporter énormément de rondin courts, moyens ou longs – remorque à bois et j’en passe -. Le système est bon, mais finalement assez limité car cela ne nous laisse que finalement peu de liberté pour personnaliser au maximum notre véhicule… Heureusement que la possibilité de changer les véhicules est bien là pour varier les plaisirs, et leur inertie est qui plus est variée c’est déjà ça…
Côté difficulté, il semblerait bien que Saber Interactive veuille attirer les nouveaux venus dans les simulations de conduite tout-terrain comme les hardcore gamers fans de ces fameux bolides de l’extrême. Effectivement, le soft se dote de deux modes de conduite. Il y aura le mode simplifié pour les néophytes du genre qui vous fera descendre l’essence beaucoup moins rapidement, vous permettra de passer le cycle de nuit – moyennant de l’essence évidemment -, où vous donner la faculté de réparer votre véhicule directement au garage. Quant au mode simulation ce sera évidemment l’inverse, avec un paramètre des dégâts sérieusement pris en compte, ou bien encore un blocage du différentiel qui pourra littéralement vous endommager votre camion sur des surfaces dures. Ces deux modes de difficulté pourront donc contenter les débutants comme les joueurs aguerris, ce qui est une assez bonne chose.
Outre son gameplay vraiment en demi-teinte, Spintires : MudRunner a indéniablement amélioré son moteur graphique, mais le résultat n’est pas réellement au rendez-vous. Car déjà, ce n’est pas une claque graphique, ça reste même assez moyen comparé aux standards actuels. De plus, et même si le moteur physique est plus que crédible, certaines textures du sol comme dans sa globalité manquent encore de finesse, et on retrouve des bugs de collision agaçants, comme du clipping qui se voit à des kilomètres sans soucis. On pourra cependant apprécier la modélisation des véhicules acceptables à la rigueur mais pour le reste, entre des arrière-plans absolument pas transcendants et des graphismes ternes et vieillots, on aura vite fait d’oublier cette technique archaïque qui est le point faible du jeu.
Enfin et pour arriver à la bande-son, Spintires : Mudrunner ne pourra se consoler qu’avec ses bruitages, de bonnes factures. Le bruit des véhicules est somme toute crédible, mais on pourra quand même se demander où est passée la soundtrack du soft, totalement absente. Mis à part la musiques typée rock dans le menu, c’est tout ce que l’on trouvera car une fois la musique partie, on se trouvera dans un sound design plat et vide, et c’est franchement frustrant car il y avait la place pour faire quelque chose de cool…
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