Spirit of the North est le premier jeu développé par Infuse Studio, composé de 3 personnes dont 2 développeurs et un compositeur musical. Vous allez plonger dans un monde à forte inspiration nordique où vous incarnez un renard doté de certains pouvoirs.
Sans aucun dialogue, vous allez entamer un périple purement visuel dans un style qui n’est pas sans rappeler un certain Journey dont les développeurs ont récemment expliqué dans une interview être fan du jeu et s’en inspirer quelque peu. Alors, hommage au jeu culte de thatgamecompany ou essai raté ? Nous allons découvrir tout cela ensemble dans ce test.
Conditions de test : Aventure terminée dans son entièreté en environ 10h en fouillant quasiment toutes les zones, avoir déniché les “collectibles” et débloqué les 6 skins. Partie effectuée sur PlayStation 4 standard.
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ToggleDirection le grand Nord
“Start a new game”… Ça y est, vous êtes lancés dans l’aventure. Une aventure qui se situera dans des paysages à caractères nordiques, entre la neige et l’herbe verte de la plaine. Des environnements qui ne vous laisseront pas de marbre, à coup sûr. Si vous allez débuter avec votre petit renard au pelage roux dans des lieux montagneux et enneigés, vous n’allez jamais rester très longtemps dans le même endroit. Et c’est là l’un des points forts du jeu : sa direction artistique.
Les environnements se montrent plutôt variés, ainsi que les ambiances. Les effets de lumière ne seront pas les mêmes selon que vous soyez à ciel ouvert dans une plaine verdoyante et chatoyante ou dans une caverne où seules quelques fleurs pourront éclairer votre chemin. Il nous arrive régulièrement de s’arrêter, de profiter du panorama, chercher le meilleur angle et prendre une tonne de capture d’écran.
Malheureusement tout n’est pas rose dans le monde de Spirit of the North. Si le renard que nous contrôlons est fidèlement modélisé et qu’il est pourvu d’une multitude d’animations qui renforcent l’immersion (bâillement, éternuement, position assise ou couchée quand on ne touche plus la manette), certaines textures ont parfois du mal à justifier leur présence au sein du jeu.
L’ensemble est plutôt joli et fluide, malgré le fait d’être sur PlayStation 4 standard, mais quelques problèmes techniques viennent gâcher le plaisir. Il n’est pas rare de gambader dans un environnement bien modélisé avant de tomber sur une partie de colline, un rocher ou un mur avec une texture de basse qualité. Cela est dommageable car on y prête attention et cela nous sort un peu de l’aventure.
Les animations sont pour la plupart bien réalisées mais manquent parfois de réalisme. Même si l’on est dans un jeu vidéo, voir un renard sur un rocher en pente à 80 degrés les pattes parfaitement droites déroute quelque peu, encore une fois dans cette bulle d’immersion que veut proposer le titre. Le jeu vous fera profiter de quelques cinématiques, qui vous indiqueront dans la plupart des cas la direction à suivre ou les éléments du décor qui ont changé suite à la résolution d’une énigme.
Venons en maintenant à un autre aspect de Spirit of the North qui est vraiment dommageable mais qui est à nuancer selon la console. Les temps de chargement sont bien trop longs (parfois jusqu’à 15 secondes) avec un simple fond noir, sans musique et un logo qui n’est pas des plus réussis. Ceci dit, les temps de chargement seraient bien moindres sur la PlayStation pro, mais n’ayant pas de modèle à disposition on ne peut ni confirmer ni infirmer les dires du studio.
Saute petit renard saute !
La petite boule de poil que nous contrôlons est suivie par une caméra en vue à la 3e personne. Spirit of the North étant un jeu contemplatif mais également un jeu de plateforme, vous voyez certainement où je veux en venir. Si vous avez déjà joué à un plateformer 3D, vous connaissez probablement ce moment où vous devez atterrir sur une surface précise mais où la position de la caméra vous joue des tours sur la perspective. Eh bien vous n’y échapperez pas lors de certains passages sur les énigmes qui demandent de sauter avec dextérité d’un point à l’autre.
Heureusement rares, ces moments peuvent être particulièrement agaçants car vous devrez vous y reprendre 3 ou 4 fois avant de réussir. Et vu qu’il n’est pas possible de mourir dans le jeu, peu importe la hauteur de la chute, cela implique de recommencer depuis le tout début en bas si jamais vous avez raté la dernière plateforme la plus élevée. Un moindre mal car hormis cela, le gameplay se voit suffisamment riche que pour ne pas s’ennuyer et éviter un sentiment de répétitivité.
Vous allez débloquer 3 capacités au cours de l’aventure qui vous seront utiles pour progresser. Pour résoudre les puzzles et énigmes, il vous faudra parfois utiliser plusieurs capacités combinées dans un timing parfait. Cela permet un petit peu de réflexion et de challenge. Pour exemple, il n’est pas rare de tomber sur des ronces qui bloquent votre progression.
Vous allez devoir utiliser votre forme spirituelle pour passer au travers et libérer votre puissance afin de détruire la structure de ronce de l’intérieur. D’autres fois le dash vous permettra de franchir des obstacles que votre saut de base n’aurait pas pu effectuer. Les puzzles sont suffisamment variés et accessibles pour ne pas vous entraver dans votre progression générale. Pas de frustration au programme.
Une histoire d’interprétation
Spirit of The North nous narre une histoire avec le pari audacieux ne pas pas utiliser de mots. Seules les peintures murales anciennes et la progression dans l’aventure vous permettront d’en apprendre plus sur ce mal qui a rongé cette région du monde. Mais l’histoire avec des dessins ouvre un nombre infini de possibilités et c’est là un véritable tour de force du titre.
Chacun y voit sa propre vision du scénario et le joueur déchiffre lui même le sens de chaque indice traînant ici et là. Chaque personne qui jouera aura son propre cheminement et aura vécu son aventure de manière unique. Et même au-delà, si vous rejouez une partie, il est possible que l’interprétation d’une peinture change en connaissant la suite et fin de l’aventure.
Le scénario, prévu pour durer 8h, tient ses promesses. A moins de véritablement courir d’objectifs en objectifs, ce qui serait dommage pour ce style de jeu, vous tiendrez au minimum 7h. La recherche des corps de gardiens disséminés dans des recoins de la carte ou de fresques murales à allumer vous tiendra en haleine un moment et prolongerera la durée de vie sans être redondant.
Certains moments clés de l’histoire prennent une autre dimension grâce à l’excellent travail du compositeur musical. Les musiques sont calmes et inspirantes, parfois émotives et nous transportent dans ce monde spirituel. Des moments de silence bien choisis renforcent encore plus l’immersion et tout cela sans fausse note. Elles n’ont malheureusement pas un impact émotionnel aussi fort que sur d’autres titres du genre.
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