Après Jotun et Sundered, Thunder Lotus Games nous revient avec un troisième jeu : Spiritfarer. Annoncé comme un doux jeu de gestion à propos de la mort, le titre avait de quoi attiser la curiosité, mais un concept seul ne suffit pas à faire un bon jeu. Voyons ensemble ce qu’a à proposer cette aventure bien plus calme mais surtout bien plus intimiste que ses prédécesseurs.
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 4 standard sur une partie d’environ 30 heures de jeu avec les sous-titres anglais. Bien qu’une version française soit déjà disponible sur Steam, celle-ci n’arrivera sur consoles que dans les jours/semaines à venir, le temps que la mise à jour soit validée par les différents constructeurs.
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ToggleVers l’infini et l’au-delà
Spiritfarer, voilà votre nouvelle fonction. Après une brève introduction vous expliquant que vous allez devoir accompagner les esprits dans leur passage vers l’autre monde, vous êtes lâché à bord d’un bateau spécial que seul vous pouvez faire fonctionner.
Ce qui frappe dès les premiers instants, c’est la direction artistique du titre. Les dessins, tout comme les animations, sont magnifiques tandis que les couleurs soigneusement sélectionnées instaurent instantanément diverses ambiances, ce qui est encore plus vrai quand on y ajoute les musiques pleines de douceur qui vous suivront une trentaine d’heures durant.
Concrètement, le soft vous demande d’accueillir des esprits sur votre navire après les avoir rencontrés sur les différentes îles qui composent cet univers. Pensé comme celui d’un Metroid, le monde vous poussera à effectuer des allers-retours dans différentes zones déjà visitées afin d’y accomplir des objectifs qui nécessitaient d’autres compétences ou objets à débloquer en progressant.
Bien que cet aspect soit finalement assez léger, il a le mérite d’exister et vous poussera à parcourir une carte plutôt grande et dense où chaque lieu ou presque a une utilité.
Mais revenons-en aux revenants. Ces esprits qui attendent de passer dans l’au-delà vous rejoindront donc le temps d’un dernier voyage. Au fil de celui-ci, ils vous confieront des quêtes à accomplir, certaines serviront uniquement à améliorer votre bateau tandis que d’autres serviront à découvrir en détails leurs histoires respectives. Touchantes et bien écrites, ces phases scénaristiques pleines d’émotions représentent à n’en point douter le point fort du titre.
Chaque esprit rencontré a un design et un caractère qui lui est propre, ce qui se ressent également dans le gameplay puisque chacun d’eux possède un niveau de bonheur à gérer. Celui-ci évolue au fil de vos interactions avec chacun de ces personnage, ainsi, leur offrir certains objets ou apprendre leurs goûts culinaires permettront de leur faire quitter ce monde dans le meilleur état d’esprit possible.
Au final, vous jouez le rôle d’un hôte qui doit prendre soin de ses invités du mieux possible, ces derniers ayant absolument besoin de vous pour se nourrir ou avoir accès à leurs propres pièces de vie, entre autres. Ces moments partagés vous permettront de tisser des liens plus ou moins forts qui rendront les inéluctables adieux plus touchants.
Gérer sa mort
Nous évoquions plus tôt votre navire. Ce dernier est largement personnalisable et vous aller devoir gérer son amélioration tout au long de l’aventure. Réunir différents matériaux dans ce but représentera la majorité de votre temps de jeu tant cet aspect gestion est important. En effet, pour que vos invités se sentent à l’aise, vous allez devoir faire en sorte que votre maison flottante soit la plus accueillante possible.
Il sera ainsi nécessaire d’agrandir votre vaisseau afin d’augmenter la surface où il est possible de construire divers bâtiments. Qu’il s’agisse d’une nouvelle cuisine, d’un jardin, ou encore d’une pièce spécifique pour un personnage, tout sera crucial pour mener à bien votre voyage.
C’est à vous de décider de l’aménagement de votre bateau. Il est possible de superposer des bâtiments les uns sur les autres sur plusieurs étages afin d’économiser de la place, et tout peut-être réaménagé à votre guise et très facilement via un panneau de contrôle.
Mais l’aspect gestion ne s’arrête pas là. Comme expliqué plus haut, vous vous occupez de vos passagers. Il sera ainsi nécessaire de leur préparer des plats, il faudra donc aller les enfourner vous-même dans votre cuisine, mais avant cela il faudra cultiver vos légumes ou pêcher vos poissons afin de fournir les ingrédients. Parfois, les esprits auront des requêtes très précises qu’il faudra alors réussir sous peine de voir leur moral baisser drastiquement.
Ce côté gestion est une réussite quand on le regarde globalement, mais il présente tout de même quelques points faibles. Tout d’abord, les animations. Si elles se révèlent magnifiques, il faut bien avouer qu’au bout de 15 arbres coupés ou plats sorti du four, elles deviennent agaçantes car très longues et impossibles à passer.
De la même façon, il arrivera de temps à autre que vous sortiez d’une pièce alors que vous vouliez récolter une plante, la touche servant à ces deux actions étant la même. Enfin, il ne sera pas rare d’être noyé sous les requêtes des différents personnages peuplant votre bateau. Ils ont tous leurs propres demandes, et celles-ci s’accumulent parfois de façon assez alarmantes. S’il n’y a pas de game over dans le jeu ni de limite de temps, il est tout de même dommage d’avoir un sentiment d’avalanche de boulot insurmontable dans un titre qui prône autant le calme et la recherche de sérénité.
Un gameplay simple
Côté mécaniques de jeu pures, Spiritfarer se présente sous la forme d’un jeu en 2D en scrolling horizontal avec un aspect plateforme assez prononcé. Ne vous attendez toutefois pas à devoir franchir des précipices ou sauter par dessus des piques aiguisés comme des rasoirs puisque cet aspect plateforme ne présente aucun réel risque à prendre, sa seule utilité étant de varier l’exploration.
On peut ainsi sauter, voire double sauter, ou encore glisser selon les compétences que l’on débloque au fil de notre périple et des îles que nous découvrons. Le cœur du gameplay est donc vraiment minimaliste, mais ce n’est pas forcément un problème dans ce type de jeu, sachez simplement où vous mettez les pieds.
En parallèle, chacune de vos actions particulière déclenchera des mini-jeux généralement basés sur le rythme ou l’adresse. Par exemple, couper du bois afin de fabriquer des planches vous demandera de déplacer une lame de haut en bas en suivant au mieux une trajectoire donnée, tandis que récolter des éclairs en bouteille nécessitera de courir au plus vite vers les points d’impact avant que la foudre ne s’arrête.
Plutôt nombreux, tous ces petits jeux dans le jeu apportent indéniablement de la variété à une aventure qui en a bien besoin. Malheureusement, toutes ces activités ne se valent pas, et la lassitude s’installe rapidement (le jeu pour couper les planches a failli nous faire tomber la manette des mains plus d’une fois).
Terminons en précisant un petit détail : le jeu est entièrement faisable en coopération locale à deux joueurs. La seconde personne incarne alors le chat qui accompagne notre héroïne et peut accomplir les mêmes actions et interactions que le joueur 1, à l’exception du déclenchement de conversation avec des PNJ.
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