Cela fait plusieurs mois que nous étions dans l’attente de ce Spyro Reignited Trilogy. En effet, le jeu propose une véritable compilation des trois épisodes originaux créés entre 1998 et 2000 par Insomaniac Games à l’époque de la PS1. Il était tout à fait logique qu’après l’excellente Crash Bandicoot N Sane Trilogy, Sony commande la trilogie du petit dragon connu de tous.
La compilation propose comme vous vous en doutez l’ensemble les trois jeux originaux : Spyro The Dragon, Spyro 2 : Gateway to Glimmer et Spyro : Year of the Dragon. Les trois jeux ont pour l’occasion bénéficié d’un nouveau moteur graphique sur l’ensemble des jeux, une réorchestration de l’ensemble des musiques des trois titres et un nouveau doublage intégral, ainsi que quelques changements mineurs entre chaque titre. La compilation a d’ailleurs été confiée au studio Toys for Bob, a qui nous devons également les épisodes Skylanders de notre bon petit Spyro.
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ToggleUne claque visuelle
Dès le lancement de la première cinématique du premier jeu, la claque visuelle est totale. Tout en respectant la patte graphique originale de Spyro Reignited Trilogy, l’équipe de Toys for Bob a réussi le pari de remettre au goût du jour l’univers du dragon tout en gardant cette patte très cartoon et contes de fées. Le rendu est tout simplement sublime avec des détails de partout, des animations en veux-tu en voilà. On ne peut que rêver d’un film d’animation Spyro avec ce moteur graphique. Chaque petit détails, du galopement de notre dragon aux moutons qui se retrouvent grillés, met en valeur cette trilogie et fait plaisir à nos rétines .
Les décors sont sublimes avec des textures variées, chaque dragon est maintenant personnalisé et s’inspire de différents personnages historiques et de fiction. On se rappellera longtemps de ce Don Quichotte ou Shakespeare version dragon. Il est intéressant de comparer par rapport à la version originale de chaque titre à quel point un respect, transpirant la passion des jeux qui ont dû être joués et rejoués par le studio à l’époque. Ce Spyro Reignited Trilogy offre ainsi ce mix parfait entre modernisme, animation actuelle et respect de l’œuvre initiale. Le jeu propose sur PlayStation 4 un 1080p, tandis que du côté de la Xbox One S, c’est un jeu avec une résolution à 900p qui est proposée. Du côté des Xbox One X et de la PS4 Pro, le jeu est bien entendu proposé en résolution 4K.
Spyro Reignited Trilogy est un bonheur pour les yeux, un jeu digne des films d’animation actuels.
Concernant l’aspect sonore maintenant, le travail effectué pour ce Spyro Reignited Trilogy est également à la hauteur des ambitions du titre avec une belle réorchestration et réinterprétation des différents thèmes de chacun des mondes, une belle remasterisation des thèmes de Stewart Copeland. Le jeu propose d’ailleurs le choix entre les musiques originales ou actualisées. Du côté des voix, le jeu bénéficie toujours d’un doublage complet. Chaque personnage, chaque dragon possède sa petite phrase. Un vrai point positif supplémentaire pour l’immersion. Du côté du casting vocal, c’est Alexendre Gillet qui avait doublé Spyro par le passé qui retrouve son rôle du lézard cracheur de flammes. Le doublage met d’ailleurs en avant l’aspect humoristique du jeu, avec les différentes lignes de dialogue de notre héros, coupant la parole aux autre dragons qui tentent de mettre en avant le background de l’univers. On notera d’ailleurs que pour promouvoir le jeu, Activision à fait appel par le biais des réseaux sociaux à Snoop Dogg à l’occasion de plusieurs mini-clips vidéo amusants.
Mais tout n’est pas rose techniquement et Spyro possède toujours certains défauts inhérents aux titres originaux. Il y a tout d’abord de véritables problèmes de caméras dans l’ensemble des trois titres. Un des soucis conservés dans cette compilation est la gestion de notre cracheur de flammes et de la caméra. Pour s’assurer de la bonne trajectoire de notre héros, il faut constamment aligner la caméra à Spyro, sans quoi il se retrouvera dans une direction non désirée. Le constat est encore plus présent lorsque nous sommes sur le fameux Skate de Spyro 3.
De façon plus générale, les sauts sont gérés de la même façon que dans les jeux de la PlayStation 1 et sont très exigeants, voire capricieux. Même constat du côté planeur de notre dragon, qui nous demande une trajectoire parfaite pour atteindre les différentes corniches situées à des endroits éloignés. Insomniac avait d’ailleurs compris la problématique à l’époque en ajoutant dès le deuxième épisode ce soubresaut exécutable pendant que Spyro plane.
Mais sur la majeure partie des mouvements, notre dragon en herbe réagit pour le coup parfaitement à l’ensemble des mouvements qu’on lui ordonne de faire. Chaque jeu ajoute des éléments de gameplay supplémentaire, apportant de nouvelles palettes de coups, mais aussi de nouvelles interactions, utiles lors des divers environnements et missions dépendant d’un jeu à l’autre. C’est ainsi que nous pouvons dans les suites de notre héros à écaille nager dans l’eau ou grimper à des échelles.
Une trilogie rendant hommage à une époque du jeu vidéo
La force de la compilation est de pouvoir constater, en passant d’un jeu à un autre de façon quasi immédiate, l’impact et l’évolution de la formule d’un même développeur. Si le tout premier Spyro était et reste ici un jeu assez linéaire dans sa forme, ses suites sont pensées de façon assez différente.
En effet, Spyro premier du nom accuse du fait de sa conception ses vingt bougies. Le jeu vous propose de parcourir les six mondes et ses niveaux afin de libérer l’ensemble de vos amis dragons qui ont été gelés, tout en récupérant gemmes et œufs de dragons. En cela le jeu est rapidement répétitif dans sa boucle de gameplay : on arrive dans un hub du monde, on court, on vole, on rentre dans un des niveaux qu’on accomplit et on fait cela jusqu’à arriver au boss que nous affronterons.
On retrouve bien les missions de vols pour changer un peu notre quotidien de jeu mais au final, ces missions sont conçues comme à l’époque et il n’est par exemple pas possible de changer l’axe Y de notre premier stick. Dommage que Spyro Reignited Trilogy n’ait pas ajouté cette possibilité de personnalisation des contrôles, alors que le jeu propose de jouer avec de nouveaux contrôles plus modernes ou la configuration de l’époque. La quête aux gemmes reste toujours aussi plaisante même si pour ce premier épisode, le level design souffre un peu de son âge.
Spyro 2 : Gateway to Glimmer est beaucoup plus ouvert dans son level design, en proposant toujours ce système de hub et de niveaux. Ici, vous trouverez de véritables mini-jeux et des missions plus diversifiées dans une même carte, permettant de varier notre expérience de jeu. La progression est d’ailleurs calquée sur de nombreux jeux de plateforme sortis à la même époque tels que Gex ou Banjo Kazooie. On s’amuse à découvrir des missions une fois la mini histoire du niveau terminée et le talisman récupéré.
Mais c’est avec Spyro : Year of The Dragon que Insomiac a changé la donne. Level design plus varié, certaines missions vous feront même changer de personnage ! Vous pourrez également faire du skate et de nombreuses missions annexes vous seront proposées. Encore aujourd’hui, Spyro 3 est un excellent jeu de plateforme qui aurait pu sortir il y a quelques années. Il est une véritable formule best-of parfaite de ce qui représentait la plateforme 3D lors de cette génération 64 bits.
Tout pour le fun
Au final, c’est véritablement le plaisir que l’on retient. Un plaisir de jeu que l’on ne ressent pas tous les jours. Il y aura bien sûr de la nostalgie pour les joueurs de la première console de Sony, mais pour les autres, ils pourront découvrir trois jeux qui ont finalement fait une partie de l’histoire du jeu vidéo, un jeu qui est visuellement épatant de bout en bout, et trois jeux qui montrent l’évolution d’un développeur au fil de ses jeux, mais aussi l’évolution de la plateforme 3D alors à ses débuts. Il est normal ici de voir que le premier épisode souffre d’un petit coup de vieux, sans pour autant enlever son plaisir de jeu.
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