Si la saga Star Ocean n’a pas vraiment brillé avec les derniers opus en date, elle reste une licence culte du JRPG grâce à son gameplay dynamique, son mélange entre heroic-fantasy et science-fiction, et ses mécaniques uniques. Pour nous le rappeler, Square Enix a remis une nouvelle fois le deuxième opus au goût du jour avec Star Ocean The Second Story R. Contrairement au remaster du jeu d’origine (Star Ocean: The Second Story sur PS1 en 2000) sorti sur PSP en 2009 (Star Ocean: Second Evolution), nous avons droit à un remake ambitieux qui traite l’un des meilleurs opus de la franchise avec respect.
Conditions de test : Nous avons terminé le titre deux fois sur PlayStation 5 sachant que nous avions fait la version PSP à l’époque.
Sommaire
ToggleStar Ocean The Second Story R se mange 100 fins
Après le remaster paresseux, Star Ocean First Departure R, Square Enix a revu sa copie pour l’un des titres les plus appréciés des fans de la saga Star Ocean The Second Story R. L’éditeur japonais a ainsi fait les choses avec de nouveaux graphismes et des mécaniques de combat repensées.
Sachez d’ailleurs que le titre déroule 20 ans après First Departure, mais tous deux ne partagent que très peu de liens (quelques évocations et références) étant donné que nous avons ici un scénario et des personnages totalement inédits. On peut d’ailleurs choisir de vivre l’histoire à travers l’un des deux protagonistes : Claude, un officier de la Fédération et Rena, une jeune fille de la planète Expel possédant des sorts de soin uniques.
Cela se traduit essentiellement par quelques scènes inédites lorsqu’ils sont brièvement séparés durant l’aventure, mais cette dualité ne laisse aucune zone d’ombre au niveau du scénario principal. Nous sommes d’ailleurs devant une intrigue assez classique si l’on est habitué au genre, mais même avec son grand âge, elle s’apprécie à sa juste valeur. Alors que Claude tente de retourner sur son vaisseau, il s’embarque dans une quête à la recherche d’un mystérieux globe de sorcellerie avec Rena qui veut en savoir plus sur son passé et ses origines.
Ce qui fait toute la différence dans Star Ocean: The Second Story R, c’est le choix du personnage principal. Ce choix influence les scènes inédites que vous vivrez avec vos compagnons, ainsi que les différentes fins possibles du jeu. Préparez-vous à replonger dans l’aventure, car vous serez certainement tentés de refaire le jeu plusieurs fois afin d’explorer la majorité de ce qu’il a à offrir. Grâce à son ingéniosité de l’époque, Tri-Ace a su nous inciter à recommencer l’aventure grâce à une trame principale relativement courte (une vingtaine d’heures en ligne droite) et un New Game + particulièrement généreux. Ce dernier vous permet de conserver presque tout ce que vous avez accumulé lors de votre périple (armes, équipements, niveaux, argent, niveau d’amitié, etc.).
Le JPRG parvient à redonner du neuf grâce au système de compagnon que l’on pourra choisir de recruter ou non en cours de route. Impossible de tous les obtenir en une fois, il faudra donc recommencer le titre en variant les combinaisons de personnages afin d’assister à toutes les scènes. Le titre peut faire peur avec ses 99 fins, mais cela correspond en réalité aux scènes finales que l’on observe après avoir terminé le jeu. Un peu comme dans un film où l’on nous montre le devenir de chaque personnage.
Un remake fidèle à ses origines
A l’heure où bon nombre de remakes tentent de proposer une version à la fois différente et moderne d’un jeu vieillissant, Star Ocean The Second Story R reste fidèle à lui-même et se contente seulement d’apporter des gains de confort pour que l’on puisse l’apprécier en 2023. Cela nous permet de profiter d’un excellent JRPG à l’ancienne sans les nombreux inconvénients.
Même si l’idée ne fera peut-être pas l’unanimité, ce mélange entre pixel art et environnements en 2.5D illustrent justement ce que l’on vient de dire. Il est plaisant de voir qu’il existe une autre voie entre le lissage léger d’un remaster et la refonte total façon Final Fantasy VII Remake, sachant que Square Enix possède également la carte du HD 2D.
Les rares changements contestables concernent les combats qui ont grandement perdu en challenge et en visibilité. Star Ocean The Second Story R est un Action-RPG qui propose des joutes en temps réel où l’on contrôle un personnage possédant des attaques basiques et des attaques spéciales, un peu à la manière d’un Tales of.
Par rapport à la version PSP, nous avons droit à un nouveau système de contre où l’on doit appuyer sur la touche d’esquive au bon timing pour passer derrière l’ennemi et endommager grandement ses boucliers. En pratique, cette nouvelle mécanique s’avère presque impossible à utiliser en raison du chaos ambiant lors de chaque combat, causé par les effets visuels et le nombre d’ennemis. Le retour à un mélange entre la 2D et la 3D engendre également des situations frustrantes où l’on se retrouve à frapper dans le vide, à côté d’un ennemi, si l’on ne se trouve pas sur le même axe que lui.
En dehors de ces critiques, les affrontements restent de bons défouloirs où l’on peut enchaîner les combos puissants et satisfaisants grâce aux graphismes remaniés. Il est possible de changer de personnage à tout moment dans le feu de l’action et de donner des ordres aux PNJ et de paramétrer leurs comportements, donnant une petite dimension stratégique aux combats. Ce remake est, malgré tout, bien plus facile que sa version PSP grâce à l’ajout de formations donnant des passifs bonus en ramassant des orbes sur le champ de bataille et un système de « Break » qui rend les ennemis vulnérables et étourdis durant un court instant.
Un océan de métiers
Ce qui rend Star Ocean The Second Story R unique dans l’univers des jeux de rôle japonais, c’est son système de compétences où l’on va développer des métiers. Grâce aux points de compétences obtenus en combat ou en résolvant des quêtes, vous allez pouvoir monter de niveau les métiers de chaque personnage. Cela vous permet de profiter de nombreux services comme le craft d’équipement, la cuisine, la pêche… En développant ces métiers, vous allez débloquer des spécialisations qui proposeront des domaines un peu plus exotiques comme le vol à la tire, la contrebande, ou encore l’appel du Lapin qui invoque une monture capable de parcourir toute la carte du monde sans effort.
Il fait partie de ces rares jeux qui nous font apprécier le farm à l’ancienne car certaines spécialisations sont uniques aux personnages de votre groupe. Cela rejoint également cette optique de recommencer le jeu plusieurs fois puisque certains défis annexes seront tout bonnement inaccessibles sans la préparation adéquate. Ce système est vraiment profond et n’a pas pris une ride.
Comme pour Star Ocean First Departure R, Square Enix nous laisse personnaliser un minimum le jeu en choisissant par exemple les illustrations de la PS1 et PSP, toutefois celles conçues par Yukihiro Kajimoto sont sublimes. Même chose pour les musiques de Motoi Sakuraba où l’on peut profiter des compositions classiques ou réorchestrées. On apprécie réellement ces petites attentions qui laissent le choix et qui contribuent à ce titre de « remake parfait » qu’on lui attribue. Le détail que l’on apprécie le plus, c’est via le choix des doublages anglais et japonais. Pour ces derniers, nous pouvons opter pour ceux de la version PSP ou bien des nouvelles voix enregistrées pour ce remake.
Les options nous donnent même le loisir d’opter pour le doublage de son choix pour chaque personnage. Les comédiens ne sont pas les mêmes et il faut bien avouer que la version PSP disposait d’un casting bien plus prestigieux si vous vous y connaissez un peu en matière de doublage. Il n’y a globalement aucun problème en matière de jeu d’acteur, mais les nouvelles voix ne collent pas toujours avec les personnages. Cela reste purement subjectif bien entendu.
Cet article peut contenir des liens affiliés