Initialement sorti sur Xbox première du nom et PC en 2005, Star Wars Republic Commando nous revient en ce mois d’avril sur Nintendo Switch et PlayStation 4. Une version qui n’a, étonnamment, pas le statut de remaster, mais bien de simple portage à la résolution adaptée. Un choix étonnant, au regard de l’âge de ce First Person Shooter. Cela étant, celui-ci compte parmi les plus appréciés des fans de la licence de LucasArts sur la sixième génération de consoles, aux cotés des excellents Battlefront. Reste donc à déterminer si l’âge n’a pas trop fait de mal à cette aventure mi-action, mi-tactique !
Conditions du test : Nous avons joué une petite dizaine d’heures sur une Switch classique, principalement en mode TV, puis environ une heure sur le modèle Lite.
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ToggleDes choix judicieux ?
La première question qui nous vient à l’esprit lorsque l’on pense à cette nouvelle version de Star Wars Republic Commando concerne son statut. En effet, à une heure où les remasters sont légion, quelque soit le support d’ailleurs, on s’attendait plutôt à voir débarquer une mouture améliorée du jeu de base, qui est tout de même vieux de plus de quinze ans. Pourtant, ce n’est pas vraiment le cas, bien que la résolution soit effectivement adaptée aux standards actuels. Un choix qui fleure bon la fainéantise, laissant d’avance un arrière-goût amère dans la bouche…
La seconde question concerne le choix du jeu. Parce que si Republic Commando n’est pas détesté, loin de là, il n’a cependant pas le même statut semi-culte qu’un Star Wars Battlefront II ou qu’un Bounty Hunter. Pour la simple et bonne raison qu’il n’est pas aussi original qu’eux. Malheureusement, concernant Battlefront, il y a évidemment peu de chances (pour ne pas dire aucune) de revoir les deux premiers opus un jour, ceux-ci ayant eu droit à un reboot (discutable) sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Quant à Bounty Hunter, il ne faut pas se faire d’illusions non plus, bien que LucasArts soit plus ou moins de retour sous le nom générique Lucasfilm Games.
En bref, ce que l’on cherche à souligner dans cette première section, c’est que cette version 2021 de Republic Commando ne partait pas gagnante. Les fans auraient préféré voir le retour d’un autre jeu de la licence, et les amoureux du FPS tactique trouveront ici un titre qui a pris un coup de vieux certain. Pourtant, bien que l’on parte effectivement défaitistes concernant ce simple portage, il serait dommage de ne pas lui accorder un regard. Parce qu’au-delà de ses défauts apparents se cache un jeu estampillé Star Wars plutôt agréable à parcourir.
Quelques limitations évidentes
Commençons par les défauts de cette version de 2021, histoire de pouvoir se concentrer plus en détail sur ses qualités ensuite. La première chose qui frappe c’est évidemment son aspect visuel qui a pris un bon coup de vieux. Alors le titre n’est pas foncièrement laid pour autant, entendons nous bien, et il bénéficie d’ailleurs d’un design assez original. Néanmoins, on ressent rapidement ses limitations techniques et artistiques. Les effets visuels sont infâmes, les animations vieillottes, et il arrive fréquemment à l’image de subir de petites chutes de framerate, notamment lorsque beaucoup d’ennemis se pressent à l’écran. Enfin ce qui choque le plus réside dans la variété des environnements, qui se ressemblent peut-être un peu trop, et sont globalement assez sombres.
L’autre détail qui fait tache, c’est le mapping des boutons qui n’a absolument pas bougé d’un pouce depuis la version Xbox. Ainsi, comme à l’époque, on se baisse en cliquant sur le joystick gauche, on vise en cliquant sur le droit, et on lance les grenades avec la gâchette ZL (autrement dit celle qui servirait à viser dans un FPS contemporain). Quant aux autres fonctionnalités, nous ne sommes pas mieux servis ! Recharger se fait avec la touche X, sauter avec Y, mettre un coup au corps à corps avec B… seule la touche d’action reste habituelle, puisqu’il s’agit du bouton A. Bien sûr, il est possible de moduler les commandes en passant par les options. Mais le résultat ne pourra, de toute façon, jamais se calquer sur les standards actuels.
Reste la question du contenu faiblard, même pour un titre du genre. Il ne faut guère plus de huit petites heures pour voir le bout du mode campagne en difficulté normale, et l’aspect très répétitif peut par ailleurs rebuter. Une fois ceci fait, aucun autre mode de jeu n’est prévu. Et refaire l’histoire en difficile n’a pas grand-chose de palpitant. Restent des Making-Of à débloquer, plutôt sympathiques il est vrai. Mais on regrettera toutefois qu’ils soient intégralement en anglais, dénués de sous-titres de surcroît. On se consolera en constatant que Republic Commando est vendu 14,99 euros sur la PlayStation Store et l’eShop.
Quid des qualités de ce portage ?
Avec son simple statut de portage, il était évident dès le début que Star Wars Republic Commando serait limité et diviserait. On connaît déjà le titre, ses défauts, et ses qualités. Ces dernières ne sont pas suffisantes pour le hisser au rang de must-have. Un peu comme les sympathiques, mais pas transcendants Jedi Academy et Jedi Outcast, qui ont pris un sacré coup de vieux eux aussi. Néanmoins, il demeure une expérience agréable. À condition bien entendu d’être amoureux de l’univers de Georges Lucas, et plus précisément de la seconde trilogie. Sans cela, mieux vaut passer votre chemin !
Parce que ce que propose Republic Commando n’est ni plus ni moins qu’une plongée dans les guerres que les films ne font qu’effleurer, en nous plaçant carrément aux commandes de soldats d’élites. L’occasion d’explorer, par exemple, les entrailles de Géonosis, et de suivre des personnages un brin caricaturaux dans une histoire convenue mais sympathique. Là où les premiers Battlefront nous plaçaient directement sur le champ de bataille, cet opus prend quant à lui le pari de nous emmener dans des lieux plus exigus, pour effectuer des taches de précision en marge des tirs de canon et autres déchiquetages de chair à canon.
Un parti pris qui explique partiellement le fait que l’image soit assez sombre durant toute l’aventure. Bien que l’on aurait évidemment préféré des espaces un peu moins fermés et plus lumineux. Parce qu’à terme, l’aspect couloir du titre peut rebuter, c’est un fait indéniable. Cela étant, il lui confère néanmoins un rythme très soutenu et une ambiance délectable, que viennent amplifier des morceaux épiques, la plupart du temps issus des films. On notera aussi une VF qui n’a pas pris une ride, ce qui excuse totalement l’absence des doublages en VO.
Quant au cœur du jeu, il divisera lui aussi. L’aspect shooter est plutôt jouissif, mais un grand nombre d’ennemis ne sont que des sacs à PV, ce qui peut se révéler frustrant à la longue. L’utilisation des fonctionnalités tactiques est alors de rigueur, puisqu’il est possible de concentrer les tirs de nos trois compagnons sur une cible unique, en pressant le bouton A. Cet aspect plus réfléchi apporte quelques moments de réflexion brève, lorsqu’il faut faire face à des nuées d’ennemis ou à des adversaires puissants. On aurait néanmoins aimé que les situations se renouvellent un peu plus. L’impression de faire tout le temps la même chose au cours des huit heures de jeu est assez tenace.
Un petit mot sur la version Nintendo Switch, et plus précisément sur sa maniabilité. On connaît la console pour ses portages à foison, mais aussi pour ses Joy-Con peu ergonomiques, surtout dans le cas des FPS. Et malheureusement, bien que le constat soit moins décevant ici que sur un titre plus récent (Borderlands Legendary Collection ou Bioshock The Collection par exemple), les joysticks font une nouvelle fois tache. On préconisera donc, comme à l’accoutumée, l’utilisation d’une manette pro si vous jouez sur TV.
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