Si beaucoup ont grandi en en rêvant d’être un Jedi, de nombreux fans de Star Wars regardaient avant tout les étoiles en s’imaginant être à bord d’un X-Wing, pilotant comme un as pour mettre fin à la menace de l’Empire, à l’instar de ce bon vieux Luke. Pour ceux-là, Star Wars Squadrons tient presque du fantasme. Il n’est peut-être pas le premier de sa catégorie (Rogue Squadrons, X-Wing Alliance pour ne citer qu’eux), mais le titre d’EA Motive apporte avec lui la promesse d’une immersion totale dans la peau d’un pilote, VR à l’appui, ce qui a légitimement fait grimper les attentes. Un promesse bien tenue, mais pas sans quelques zones de turbulences.
Conditions d’aperçu : Nous avons pu tester le jeu durant une dizaine d’heures sur PS4 standard, malheureusement sans casque VR. Le multijoueur a été testé lors d’un événement de 4h30 organisé par EA durant lequel nous avons pu expérimenter les deux modes de jeu.
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ToggleGodspeed, Squadrons
On ne peut pas dire que Star Wars Squadrons porte mal son nom, puisque l’essentiel de son gameplay se résume à des affrontements entre équipes de 5, avec d’un côté l’Empire et ses vaisseaux TIE, et de l’autre la Nouvelle République et ses bolides de classe Wing. Si la chronologie de Star Wars n’aura aucun secret pour vous, vous aurez deviné par le nom de ses factions que l’action de Star Wars Squadrons prend place après la bataille d’Endor, soit entre l’épisode VI et l’épisode VII de la saga cinématographique.
L’occasion pour le jeu de nous faire croiser la route de quelques visages connus et appréciés – notamment issus de l’excellente série animée Star Wars Rebels – via un mode solo qui fait évidemment office de gros tutoriel. Durant environ six à huit heures selon le mode de difficulté, ce mode nous apprend alors tout ce qu’il y a à savoir sur les bases du jeu et nous permet de piloter tous les vaisseaux disponibles.
Si le scénario tient logiquement du prétexte, cela ne l’empêche pas pour autant d’être agréable à suivre, en dépit de quelques longueurs. Il tient surtout debout grâce à son respect profond du lore et à sa galerie de personnages, ainsi qu’au fait de nous raconter la guerre des deux côtés, tout en essayant de faire en sorte que l’on s’attache aux membres des différents escadrons.
La pauvreté de la mise en scène n’aide cependant pas à cela, étant donné que les déplacements de votre personnage lorsqu’il a les pieds sur terre se limitent à l’essentiel, pensés pour être avant tout jouables entièrement en VR et au HOTAS. On a tout de même le droit à quelques jolies cinématiques et un acting très honorable, ce qui n’est peut-être pas assez pour nous mettre des étoiles dans les yeux.
Cursus Sciences-Poe
Qu’importe, l’essentiel se passe avant tout dans le cockpit, et dans ce cas là, Star Wars Squadrons ne fait pas les choses à moitié. Bien moins arcade qu’un Star Wars Battlefront 2, avec tout d’abord l’impossibilité de passer en vue à la troisième personne, le titre pousse à fond le curseur de la simulation en proposant des contrôles précis, qui demandent un peu de maîtrise avant de se prendre pour le nouveau Poe Dameron.
Comme tout bon pilote, pour voler en toute sécurité à travers la galaxie, l’apprentissage des différentes parties du panneau de commande de chaque vaisseau est très important. Même si l’on n’active pas le mode immersion du jeu, qui supprime tout le HUD pour vous laisser seul avec votre panneau, il faut constamment garder un oeil sur son tableau de bord pour bien gérer son vaisseau.
L’un des points clé du gameplay réside donc sur la gestion de votre énergie, qui peut être basculé dans les moteurs, les armes ou les boucliers (sauf à bord de certains vaisseaux TIE) selon la situation. Il est également possible de gérer son bouclier en plaçant toute son énergie vers l’avant ou l’arrière du vaisseau, tout comme on peut gérer le radar pour cibler en priorité certains ennemis.
Jongler entre ces différents paramètres demande un temps d’adaptation mais apporte une profondeur bienvenue au gameplay. Le pilotage est précis et ne laisse que peu de place à l’erreur. Il reste malgré tout très satisfaisant à prendre en main, même pour les débutants qui auront forcément du mal à bien manœuvrer pour éviter les missiles.
I can fly anything
Et lorsque l’on croit avoir enfin réussi à piloter comme un chef, un tour dans un autre type de vaisseau et l’apprentissage recommence. S’il n’existe que huit vaisseaux (deux dans chaque « classe »), chacun d’entre eux se manœuvre très différemment, même pour les bolides équivalent entre les deux camps.
Un X-Wing avec un bouclier ne demande par exemple pas les mêmes compétences qu’un TIE Fighter dépourvu de protection. Résultat, le camp choisi lors des batailles à son importance, toute comme les stratégies à aborder. Les sensations changent constamment, et même au bout de plusieurs heures de jeu, on voit qu’il reste encore une marge de progression très intéressante.
Tout cela est une nouvelle fois renforcé par l’équipement des vaisseaux, qui peut être modifié selon vos préférences de jeu. La cadence des lasers, la maniabilité, les missiles, la puissance du bouclier… De nombreux paramètres qui se ressentent immédiatement dans le gameplay et qui permettent à chacun de trouver son propre style pour combler ses faiblesses.
Et puisque l’on parle de personnalisation, notez que vous pourrez aussi « pimper » votre engin à votre guise, avec moult peintures et accessoires pour décorer votre cockpit. Même vos deux pilotes pourront être personnalisés, et avant de prendre peur, rappelez-vous que Star Wars Squadrons n’est pas un jeu service, et qu’il ne comporte aucune microtransaction. Tout le contenu est présent dans le jeu, et tout ce qui est à vendre ne s’achète que via la monnaie in-game, obtenue à la sueur de votre front lors de vos sessions en multijoueur.
A plusieurs, la guerre est plus folle
Ce dernier est bien entendu le cœur du jeu, avec tout d’abord des dogfights en 5 vs 5 classiques qui seront forcément plus amusants en compagnie d’amis que d’inconnus, même si la stratégie n’a que peu de place face à l’intensité et l’immédiateté de ces joutes spatiales. Il faut alors se tourner vers le mode Bataille de flottes pour trouver des combats à plus grande échelle, où les deux camps vont alterner entre l’attaque et la défense dans le but de détruire le vaisseau-mère de l’adversaire.
Même s’il est aussi jouable en solo, ce mode prend toute son envergure en PvPvE (affrontements entre joueurs avec présence de l’IA), où il est demandé de faire un peu plus attention à nos actions et à ne pas foncer tête baissée. Ce mode est la grande réussite de ce Star Wars Squadrons, dans la mesure où il permet de véritablement mettre l’accent sur la coopération entre les différents membres des escadrons.
Alors oui, le jeu ne comporte que ces deux modes, et n’en aura a priori pas d’autres à l’avenir. C’est peu certes, mais compréhensible pour un jeu de cette échelle qui est avant tout plus proche d’un AA que d’un AAA, vendu à un prix plus abordable. On reste en revanche quelque peu déçu du nombre de maps présentes, malgré le fait que ces dernières flattent souvent la rétine.
Et même si les différents vaisseaux apportent, comme nous vous le disions plutôt, une fraicheur souvent renouvelée, on doute que cela suffise à maintenir l’intérêt sur le long terme. Notons tout de même la présence de saison, qui devraient être une raison suffisante pour les plus acharnés de revenir quotidiennement sur le jeu pour débloquer des objets exclusifs. On émet aussi des réserves sur le matchmaking, compliqué lors de notre session, sans doute à cause du faible nombre de joueurs. Si cela est toujours le cas lors du lancement, cet article sera mis à jour en conséquence.
Ne partons pas sans souligner l’effort d’EA Motive dans l’accessibilité du jeu, quand bien même celui-ci serait à plus petit budget. Star Wars Squadrons jouit de nombreux paramètres qui permettront à tous d’adapter le jeu à leurs envies ou à leurs besoins, avec notamment la présence d’un mode daltonien, et tout un tas d’aides pour être accessible au plus grand nombre.
C’est même le cas dans la personnalisation des personnages, qui fait un vrai effort d’inclusion avec la possibilité de d’associer un visage typé masculin à une voix ou un corps féminin. Et même si la personnalisation du pilote n’a que peu d’importance dans un jeu en vue à la première personne, on remercie tout de même EA Motive d’aller dans le bon sens et de montrer la voie à d’autres.
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