Par les créateurs de la licence Urban Trial, Steel Rats a été lancé il y a quelques années par Tate Multimedia. Prévu à la base comme un simple DLC pour Urban Trial, Steel Rats finira finalement par en devenir un jeu complet, et situé dans un univers rétro-futuriste/steampunk des années 50. Le titre, développé par le studio indépendant polonais, nous l’avons vu grandir petit à petit de sa phase pré-alpha jusqu’à sa version définitive, de sortie en ce 7 novembre sur PC, PS4 et Xbox One. Alors que le soft nous avait déjà emballé via nos deux previews que vous pouvez relire à cette adresse et par ici, Steel Rats est-il un beau mélange entre action et plateformes à dos de grosses cylindrées ?
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ToggleUn gang de motards pour sauver le monde de méchants tas de ferraille !
A force de faire des previews, nous commençons vraiment à connaître l’intrigue de Steel Rats sur le bout des doigts. Le titre de Tate Multimedia nous place dans un univers steampunk alternatif des années 50, et de mystérieux drones ont pris vie pour envahir le monde, et éradiquer l’humanité. Pour les mettre hors d’état de nuire un gang de motards, la Steel Rats, débarque pour terrasser une bonne fois pour toutes ces vilains robots par tous les moyens. Au départ, nous ne savons pas vraiment d’où ils viennent concrètement, mais nous le saurons au fur et à mesure de notre progression dans le soft. D’ailleurs, le jeu s’offre à chaque premier niveau de chaque zone une cinématique, qui tente de narrer un peu le tout. Ces derniers sont en illustrations avec un petit filtre noir et blanc fort sympathique. Elles seront relativement courtes malheureusement, et la fin se sent hélas à des kilomètres. Néanmoins, on appréciera le fait que la fin reste ouverte, et pourrait amener pourquoi pas à une possible suite. Maintenant, à voir dans un futur proche si cela pourra se faire en fonction certainement du succès de cet opus.
Sinon, concernant nos quatre personnages que l’on contrôle durant notre périple, leur personnalité est plutôt sympa, sans gros plus. Nous avons dans un premier temps Toshi, soit le cerveau de la bande et plutôt calé niveau technologie. Il y a ensuite Randy, un allemand, soit le plus foufou de la bande avec son look punk. Et enfin nous avons entre autres Lisa, ainsi que James. Nos quatre protagonistes se parlent souvent entre eux dans tous les niveaux, et on sent que les développeurs ont voulus parfois détendre un peu l’atmosphère dans le soft, via quelques petites répliques qui peuvent prêter à sourire. Ce n’est pas trop mal écrit, mais il manque clairement des répliques plus percutantes pour s’attacher à tous les personnages, et seul Toshi sort finalement un peu du lot en définitive. Il y avait mieux à faire, et c’est clairement encore trop timide au niveau de l’écriture pour que cela nous marque plus que ça.
En dépit d’une narration prévisible, Steel Rats parvient à charmer immédiatement avec son background steampunk, et surtout son level-design maîtrisé du début à la fin.
Pour le reste, la direction artistique a véritablement de quoi charmer. On y trouve des décors complètement steampunk à la sauce années 50. Ce mélange prend franchement bien, par exemple dans le chara-design des héros, assez stylés. Par contre, au niveau du bestiaire des différents drones, ces derniers finiront par se ressembler plus ou moins, et un peu de variétés n’aurait pas fait de mal. Mais dans l’ensemble, les décors parviennent à se varier dans les différents niveaux de Steel Rats, et c’est tout ce que l’on demande au soft de Tate Multimedia.
Tate Multimedia a d’ailleurs montré son savoir-faire, et sa maîtrise en matière de level-design. Même si le studio n’avait pas forcément de grosses inspirations sur Urban Trial Playground notamment, les bougres ont fait un bon boulot sur la construction des niveaux de Steel Rats. Le côté 2.5D est prenant, et nous offre un level-design à la fois vertical, et qui arrive quand même à se renouveler à chaque niveau. En revanche, on pestera sur le fait qu’il n’y ait pas d’embranchements différents à chaque niveau. Du coup forcément, tous les stages du jeu seront un peu plus linéaires que ce que les développeurs nous avaient annoncé à la base. Cela dit, on peut toujours découvrir quelques secrets par-ci par-là, mais la progression sera systématiquement linéaire, sauf sur un ou deux niveaux, et encore. Cela dit, le level-design de chaque stage est suffisamment convaincant pour nous contenter. En revanche, on se demande encore ce que l’appellation Metroidvania vient faire là, car cela se voit de manière très, très minime.
Steel Rats Vs. Killdozer
Pour présenter de manière concrète le gameplay de Steel Rats, il s’agit d’un titre mélangeant habilement phases de plateformes et d’action le tout, à bord de notre cylindrée. On peut bien évidemment switcher instantanément entre les quatre différents protagonistes du soft, et ainsi utiliser leurs capacités spéciales. Les phases de plateformes sont d’ailleurs plutôt bien amenées, et se rapprochent clairement d’un gameplay à la Urban Trial. On progresse à bord de notre bécane, tout en utilisant la roue tronçonneuse pour aller plus vite. Nous pouvons même effectuer quelques acrobaties pour étoffer notre score final. Notre moto du turfu peut aussi s’accrocher à quelques parois métalliques, et nous pouvons aussi sauter afin d’éviter le vide, ou les quelques pièges qui se dressent sur notre chemin. L’aspect plateforme est véritablement aux petits oignons, et demandent parfois beaucoup de doigté dans certains niveaux. Il faudra mourir plusieurs fois avant d’enfin prendre le bon élan, et ainsi réussir les nombreux passages orientés plateformes qui s’offrent à nous. On pourra juste parfois lui reprocher les différents bugs de collisions qui peuvent ternir l’expérience mais dans l’ensemble, nous avons en face de nous dans le fond un Urban Trial que nous n’aurons jamais avec toute cette construction des niveaux assez solides, et une maniabilité de notre moto sans fioriture. Bon bien entendu, il y a quand même parfois quelques accrocs sur les collisions mais qu’on se le dise, la maniabilité de notre bolide est plus que concluante.
Du côté des combats pur et dur, il se fait comme vous l’aurez compris, également à dos de grosses cylindrées. Nos différents héros ont chacun trois capacités spéciales soit les basiques, chargements, et ultime. Pour faire simple, Toshi pourra utiliser un drone lançant des décharges électriques, Randy utilisera des chaînes pour faire du dégâts sur ses ennemis, James utilisera une onde de choc puissante à bord de son bolide et Lisa pourra utiliser sa moto tunée pour balancer des traînées de flammes puissantes. Indéniablement, il est globalement plaisant et jouissif d’utiliser les habiletés différentes de nos protagonistes, qui nous permettent de varier les plaisirs.
En sus de ces capacités, chaque personnage pourra également dévier les propres tirs des ennemis contre eux-même, et aussi se retourner rapidement avec la bécane, afin de détruire instantanément les petits drones, ou faire du mal aux robots plus imposants. En clair, les combats sont d’une bonne fluidité, fun, et on prend un malin plaisir à défourailler ces vilaines créatures robotiques. Il est même possible en supplément de parfois ramasser quelques armes, et les utiliser contre les vilains robots. Mais hélas, la visée est peu précise, et on se résoudra assez souvent à utiliser les attaques de nos bonnes vieilles bécanes du turfu. Certains types de drones améliorés que l’on écrase pourront même aussi nous donner parfois quelques bonus temporaires comme des bonus de vitesse, de dégâts, d’invulnérabilité, et j’en passe. L’idée est bonne, mais pas assez mise en avant par contre. Au passage, il est possible également dans les niveaux de réparer les bécanes endommagées de nos personnages, via des petites stations.
Steel Rats choisit de marier du combat et de la plateforme à moto pour un résultat sans fioriture, et d’une fluidité à toute épreuve.
Qu’on se le dise, ces deux phases de jeu bien distinctes sont en parfaite symbiose, mais le soft pêchera significativement sur sa progression dans les niveaux, pas forcément transcendants. Bien évidemment, on parle surtout des objectifs en jeu, peu intéressants et totalement génériques. Vous devrez assez souvent juste progresser dans le niveau, ou bien parfois activer quelques générateurs à l’aide de votre bolide pour continuer votre progression. C’est très regrettable, et heureusement que le level-design est en soi plaisant pour véritablement compenser le tout.
En outre, notez que nos motards en herbe peuvent également améliorer leurs diverses capacités. Effectivement, un arbres à compétences est prévu à cet effet. Moyennant quelques bouts de ferraille que vous ramassez dans les nombreux niveaux, vous pouvez ensuite vous payer certaines améliorations pour vos différentes habiletés. En revanche, sachez que vous ne débloquez certaines upgrades à acheter qu’en finissant les niveaux, qui vous les donnent en fait au compte goutte, comme les armes et les différents skins pour vos persos. Cela apporte en somme une petite dimension personnalisation et amélioration relativement bienvenue, mais qui ne sera au final que légère et anecdotique.
Un autre bon point que l’on peut noter dans Steel Rats c’est sa difficulté, qui montre petit à petit crescendo. Le soft est découpé en cinq zones bien distinctes, dont la première ne fait finalement office que d’un gros didacticiel pour nous mettre dans le bain, et nous permettre de prendre bien le jeu en main. C’est véritablement par la suite que l’on remarque que le jeu se corse petit à petit au niveau des combats et des obstacles à surmonter, pour notre plus grand bonheur. A chaque fin de zone soit dit en passant, vous combattez un boss. Ils ne sont pas forcément insurmontables, mais il y en a bien deux qui peuvent vous donner du fil à retordre pour les terrasser. Très clairement, les néophytes ne seront franchement pas lésés. Au passage, on vous recommande vivement du moins sur la version PC de jouer avec une manette, car le soft n’est clairement pas adapté pour y jouer via le combo clavier/souris.
Nous n’avons pas forcément parlé de la durée de vie et justement, en combien de temps peut-on terminer Steel Rats sur un premier run ? Très honnêtement, pour venir à bout de la trentaine de niveaux qui s’offrent à nous, comptez au moins entre 5 et 6 heures de jeu, sans vous casser la tête à chercher tous les secrets, ou réaliser tous les objectifs optionnels. C’est une durée de vie plus qu’honnête, surtout que le soft ne devrait pas être vendu non plus très cher à sa sortie. Et puis de toute manière, il faudra encore compter quelques heures supplémentaires pour viser le 100 % entre choper tous les secrets de Steel Rats, mais aussi valider tous les objectifs optionnels. Les joueurs devraient en avoir pour leur argent, c’est certain.
Un cachet visuel charmeur, et une bande-son efficace
Sans grosse surprise, le bébé de Tate Multimedia tourne sur de l’Unreal Engine 4. Cela a le don pour le coup de nous offrir des décors plutôt jolis visuellement parlant comme les cut-scenes, relativement maîtrisés. Le soft a aussi cette capacité à nous afficher un effet de profondeur relativement appréciable sur les arrière-plans, et ce choix de la 2.5D est largement judicieux pour Steel Rats. Au niveau de son optimisation globale, Steel Rats ne souffre d’aucun ralentissement, et l’action en jeu est d’une fluidité sans faille. Même si on reprochera quelques animations limites lors des différentes cut-scenes ou encore quelques bugs à signaler par-ci par-là, le jeu est vraiment propre, avec des textures de bonne qualité. Il y a peut-être parfois quelques effets visuels datés ou encore du retard d’affichage mais en globalité, Tate Multimedia semble utiliser l’Unreal Engine 4 convenablement.
La bande-son fait aussi le boulot dans Steel Rats. S’il y a quelques musiques qui restent un peu trop effacées dans certains niveaux, on ressent toute une ambiance sonore douce et électro, qui a le don de bien se marier avec Steel Rats et tout cet univers steampunk alternatif des années 50. La musique de fin dans les crédits est d’ailleurs composée par le groupe The 5 6 7 8’s rendu célèbre dans Kill Bill, et ça colle parfaitement à l’ambiance du jeu. Il n’y a pas vraiment de fausses notes finalement dans le sound design, puisque même les doublages en V.O. restent également une réussite. Très clairement, c’est du bon boulot du côté de Tate Multimedia dans ce domaine.
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