Le petit studio Spearhead Games basée à Montréal a proposé deux titres dans deux registres différents. Tout d’abord un puzzle-game, puis un MOBA. Sans vraiment être de mauvais jeux, ils n’ont toutefois pas non plus brillé. Pourtant le studio peut compter sur des vétérans qui ont travaillé sur des titres AAA comme Simon Darveau (directeur du design d’Assassin’s Creed 3), Malik Boukhira (game designer sur Assassin’s Creed 2 et Dead Space 3) ou encore Atul Mehra (directeur de développement pour la franchise Army of Two). Aujourd’hui, ils reviennent avec Stories : The Path of Destinies et on va voir ensemble ce qu’il vaut.
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Toggle« Renart Sacripan ! »
Stories : Path of Destinies nous transporte dans un univers médiéval fantastique à travers un livre de conte. Nous assistons au tournant d’une lutte entre un roi devenu fou accompagné de son armée et la Rébellion qui s’oppose à ce régime. Dans ce combat inégal en défaveur des résistants, vous incarnez Reynardo un héros pas très malin qui prend part à cette guerre contre son gré. Il faut préciser que tous les personnages du jeu sont des animaux anthropomorphes, ce qui pourra rappeler à certains le dessin animé « Moi Renart » ou encore le Sherlock Holmes de Miyazaki. Nous avons même droit à une petite référence cachée à une fable de la fontaine étant donné que Reynardo est un renard qui combat une armée de corbeaux. En tout cas, c’est ce qu’on imagine.
A l’image de Bastion, nous sommes à l’écoute d’un narrateur très présent qui ne manquera pas de décrire chaque événement comme si il vous lisait une histoire au coin du lit. Etant omniscient, il décrit également tous les sentiments des personnages, mais le plus impressionnant est qu’il s’adapte à vos choix au cours de l’aventure.
En effet, la grande particularité du titre réside dans ses différents embranchements scénaristiques. Si l’histoire en elle-même n’est pas extraordinaire, les nombreux choix qui s’offrent à nous permettent de recommencer l’histoire encore et encore avec une autre approche à chaque fois. On tire une leçon de chaque expérience et on la garde en mémoire pour appréhender autrement le déroulement des choses. Le narrateur est là pour nous rappeler nos décisions majeures et il adapte son récit chaque fois que l’on découvre une nouvelle vérité. Pour les courageux, il y a 24 histoires à débloquer en tout.
Un jour sans fin
Pour un titre jouant à fond sur la rejouabilité, il est un peu limite au niveau de la diversité du gameplay. Du coup, une certaine lassitude se fait inévitablement ressentir. Même si l’histoire change à chaque fois, les phases de jeu restent les mêmes. Reynardo parcoure les contrés flottantes armé de son épée. Ou plutôt de ses épées puisqu’il est possible de forger jusuqu’à quatre lames qui possèdent une magie différente (le feu, la glace,…). Pour cela, vous disposez d’établis permettant de forger ou d’améliorer vos armes pour renforcer leurs magies. Evidemment, il faudra amasser assez d’ingrédients cachés dans les coffres pour concocter tout ça. En plus d’être des armes redoutables, elles permettent d’ouvrir certains passages. Il suffit simplement d’avoir l’épée correspondant à la couleur de la porte scellée.
Fidèle au genre action-RPG, vous combattez des hordes d’ennemis dans des affrontements dynamiques. La plupart des joutes consistent à bourriner les corbeaux avec votre épée et de contrer les malheureux qui essaient de vous prendre de court. Même si le bestiaire s’étoffe un peu à chaque recommencement avec l’ajout de mages et corbeaux avec boucliers par exemple, on atteint rapidement l’essoufflement au bout de 4 ou 5 histoires.
Seule la montée de niveau propose un minimum de diversité avec de nouvelles compétences qui viennent étoffer les possibilités, mais il est vraiment dommage que Reynardo n’est pas plus d’équipement. Même chose pour les petites énigmes qui sont trop peu nombreuses et trop faciles avec un grappin qui se révèle peu utile.
Le magnifique archipel volant
Toutefois, pour un jeu uniquement disponible sur le PSN pour une dizaine d’euros, on peut dire que l’expérience vaut le coup d’œil. La durée de vie est correcte surtout si l’on veut le finir à fond. Même si la lassitude nous guette rapidement, on recommence volontiers un peu moins d’une dizaine de fois avant d’en avoir marre.
Surtout que visuellement Stories : The Past of Destinies fait des prouesses. La direction artistique est sublime, les différents décors sont colorés et détaillés. Les effets de lumières sont très bons de même que les différents effets (magies, coups d’épée…). Sans oublié les magnifiques illustrations qui donnent un certain cachet au soft.
Les musiques sont un peu en retrait, mais il faut dire que le narrateur parle sans arrêt alors difficile de remarquer les morceaux. Il peut être aussi pénible de suivre les sous-titres en pleine action étant donné que la voix de notre conteur est anglaise. Rassurez-vous, les textes sont en français.
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