Test Stranglehold – Le shooter aux prémices de la précédente génération
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Rédigé par Mathieu Corso
Ce n’est pas si récent que ça de voir de vrais acteurs jouer un rôle dans un jeu vidéo. On peut citer par exemple Jean Reno dans Onimusha 3, voire Christopher Lloyd dans Toonstruck. Et en 2007, Chow Yun-fat intègre le rôle principal dans Stranglehold. Il s’agissait de l’un des premiers jeux de la génération PS3 et Xbox 360 à sortir officiellement, et il nous plongeait dans un shooter rendant hommage aux films d’action.
Désormais, 12 ans plus tard, Stranglehold, développé par Tiger Hill Games et créé par un certain John Woo – réalisateur de Volte/Face et A toute épreuve entre autres -, déboule sur GOG. Du coup, replongeons ensemble sur ce shooter made in John Woo, toujours plaisant à jouer.
Sommaire
ToggleUne histoire digne des grands films d’action
Suite spirituelle du film A toute épreuve de John Woo, Stranglehold propose quand même une histoire basique dans son ensemble. Nous prenons le contrôle de l’inspecteur Tequila, un flic de Hong Kong devant enquêter sur le meurtre d’un autre policier. C’est là que les choses corsées commencent, notre héros se retrouvant empêtré dans une guerre des gangs et un kidnapping qui fait resurgir son passé, et surtout son désir de vengeance.
En somme, nous retrouvons là un scénario digne des plus grands films d’action, dont ceux de John Woo. Autrement dit, du grand classique dans les retournements de situation jusque dans les dialogues. Cela dit, le tout se laisse suivre, et avec des cinématiques de qualité pour l’époque. Bien entendu, au-delà des quelques clins d’œil au film A toute épreuve, le jeu s’apparente plus à une nouvelle aventure de l’inspecteur Tequila qu’une vraie suite qu’on se le dise.
D’ailleurs, on se doutera accessoirement de la fin, guère surprenante. Côté personnages qui plus est, même si Chow Yun-fat a un style inégalable, force est d’admettre qu’aucun des méchants de l’histoire ne seront marquants. En plus ils seront vraiment clichés, que l’on a déjà vu 36 fois dans divers films d’action. Néanmoins, le chara-design de ces derniers reste décent pour sauver les meubles, c’est déjà ça de pris.
Pan Pan boom boom, c’est Stranglehold quoi
Pour le gameplay, Stranglehold est un shooter aussi bourrin que décomplexé. Durant les sept chapitres qui composent le jeu, vous pouvez être certain que ça va tirer à tout-va sans vous laisser le moindre répit. Notre inspecteur Tequila se manie très bien dans ses déplacements même si aujourd’hui, force est de constater que son feeling est clairement rigide et daté. Soit quelque chose de tout à fait normal pour un jeu qui aura 13 ans en 2020.
En majeure partie, ce qui composera la jouabilité pour le coup, ce sera évidemment les gunfights. Sous une vue TPS, notre protagoniste pourra effectuer des mouvements assez stylés à la Max Payne à savoir se jeter, utiliser les moindres rambardes ou tables afin de se laisser glisser dessus, et j’en passe. Le tout agrémenté d’un bullet time, donnant la possibilité de ralentir le temps, mais limité en revanche par une jauge qui se remplit automatiquement. Il faut bien l’avouer, cette mécanique sublime les gunfights, comme le prestance de Chow Yun-fat. Et puis dans le fond, les combats à l’arme à feu restent bougrement tendus, et basés sur le scoring via des points de style calculés à chaque fin de chapitre.
Vous l’aurez compris, ce gameplay ultra nerveux et défoulant fonctionne encore aujourd’hui. Le titre de Tiger Hill Games se dote également de quatre compétences que Tequila peut utiliser. Il y aura la santé, viser, fusillade ainsi que tourbillon. Ces derniers se débloquent au fur et à mesure, et sont utilisables si la jauge en bas à gauche est remplie jusqu’à ladite compétence. Pour ce faire, il s’agira de tuer les ennemis via le ralenti, mettre des headshots, voire tuer plusieurs adversaires d’un coup. Des origamis à trouver dans les niveaux rempliront aussi les diverses jauges de notre héros.
Sans compter la compétence santé plutôt logique, viser sert en premier lieu à tuer un ennemi via une superbe killcam. Quant à fusillade et tourbillon, il s’agit respectivement d’un mode rage avec munitions et vie illimitée pendant un temps limité, ainsi que d’une cinématique qui s’enclenche et dézingue tous les ennemis sur son passage, à la manière d’un bon film d’action. Cette feature est une bonne idée, et permet de donner un petit peu d’air frais au gameplay. Par contre, cela n’empêchera pas la jouabilité d’être hélas très répétitive. La progression sera également du même acabit, soit à base d’arènes remplies d’ennemis, ou encore de petits objectifs assez monotones.
Pour tenter de montrer autre chose que des gunfights lambda et répétitifs, Stranglehold adopte un système de confrontation. Tequila sera à certains moments confronté à plusieurs ennemis qu’il affrontera un par un sous la forme d’un duel. Il faudra systématiquement éviter les balles ennemis en allant à droite ou à gauche, puis viser la cible pour l’ajuster. Cela apporte un peu de variété dans les combats à l’arme à feu, et donne encore une fois du style au gameplay. Des phases de boss seront aussi de la partie, mais resteront vraiment classiques et peu excitantes, malgré une bonne mise en scène.
Avant de passer à une autre partie, Stranglehold s’offre une construction finalement pas trop mauvaise dans son ensemble. C’est linéaire certes, mais étant donné qu’il s’agit d’un jeu d’action plutôt frénétique, ce n’est pas un problème. Pour le reste, on apprécie particulièrement ces décors destructibles qui peuvent servir à tuer quelques ennemis d’un seul coup, et qui est au service du level design. Tout ceci donne d’ailleurs lieu à un côté démesuré des films d’action que l’on retrouve dans le soft pour notre bon plaisir.
Une esthétique bluffante pour l’époque
Il faut le dire, Stranglehold est une avancée technique pour l’époque. Il s’agit de l’un des premiers jeux à débouler sur le PS3 et la Xbox 360. Fatalement, si le jeu était un poil moins joli sur PS3 que sur la console de Microsoft, cela n’empêchait pas au titre de proposer une modélisation faciale des plus bluffantes. En sus, les textures font preuve de pas mal de finesse, et s’offrent des panoramas dépaysants et plutôt agréables à mater.
Evidemment ce n’est pas une claque pour autant à l’époque mais dans les cinématiques, les divers effets de ralenti, de lumières voire de balles qui fusent, il y a de quoi être impressionné à cette époque. En somme, ce n’est pas trop mal en dépit d’approximations sur les arrière-plans. Qu’à cela ne tienne, le jeu se dote d’une fluidité à toute épreuve. En revanche, si la version PC que nous avons testée via GOG est intacte au jeu original sorti également sur PC à l’époque, nous déplorerons quelques bugs graphiques, mais rien de bien méchant car le tout reste super stable et fluide.
Tiens, abordons au passage la durée de vie, même si le titre de cette partie n’a rien à voir. La production de Tiger Hill Games se finit en seulement 5 heures de jeu en normal. Un jeu court pour seulement 7 chapitres. Cependant, vous pouvez gonfler la durée de vie avec un mode multijoueur basique – on ne sait pas s’il sera encore jouable à sa sortie sur GOG -, voire recommencer le jeu pour débloquer divers bonus avec les points de style récoltés.
On finit en apothéose avec le sound design. Globalement, les musiques sont tout d’abord correctes et dans le thème du jeu. Ceci dit, elles ne sont pas pour autant inoubliables voire transcendantes. En clair, c’est honnête tout comme les doublages français, correct mais sans plus. La synchro labiale est à ce propos à la rue, ce qui est fort dommage.
Pour conclure, Stranglehold est, et restera un bon petit jeu d’action nerveux, totalement défoulant, et surtout fun à jouer avant tout. Outre une narration dont on se passera volontiers, le titre rend sans problème hommage aux films d’actions avec un gameplay fonctionnel, des graphismes jolis pour l’époque, des décors destructibles à foison et surtout une construction convenable dans son ensemble. Le jeu est répétitif certes, mais on passera cependant un bon moment dessus à dézinguer des ennemis à le pelle façon Max Payne.
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