Annoncé pour la première fois en mai dernier, Street Power Football n’a pas fait énormément parler de lui par la suite. Pourtant, il s’agit là d’un titre qui pourrait ravir les fans de foot freestyle, qui attendent depuis des lustres un nouveau FIFA Street digne de ce nom.
Du coup, Street Power Football pourrait bien être le successeur de la licence d’EA. Seulement voilà, le titre est quand même développé par SFL Interactive et conjointement par Gamajun, deux développeurs indépendants n’ayant pas fait leur preuve avec de gros jeux par le passé. Effectivement, ces derniers ont auparavant développés de petits titres mobiles.
Qu’à cela ne tienne, le soft est désormais disponible depuis le 25 août sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Du coup, avons-nous là le digne successeur de FIFA Street que les fans attendent avec grande hâte depuis des années ?
Conditions de test : Nous avons joué à Street Power Football durant sept heures de jeu. Cela nous a permis de faire le tour de tous les modes de jeu dont Become King – le mode « histoire », tout en essayant de trouver une partie en ligne et faire un peu de coopération en local. Le titre a été testé sur PS4 Pro.
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ToggleUn contenu solide
Un jeu de football, qu’il soit orienté arcade ou non, se doit toujours d’avoir un contenu solide et touffu pour tenir le joueur en haleine. Sur Street Power Football, les studios SFL Interactive et Gamajun ont effectué un assez bon travail à ce niveau-là.
En effet, Street Power Football s’offre dans un premier temps la bagatelle de six modes de jeu avec Street Power, Panna, Freestyle, Trickshots, Become King et Élimination. Sans plus tarder, nous allons vous les détailler ci-dessous histoire de vous donner un large aperçu de ces derniers :
- Street Power : Du foot de rue basique jouable en 1V1, 2V2 ou 3V3. Vous pouvez utiliser moult pouvoirs pour avantager votre équipe ou désavantager l’adversaire. La première équipe à marquer cinq buts gagne la partie.
- Panna : Du 1V1 où il s’agit de faire deux petits ponts à l’adversaire successivement en réalisant une QTE, et ainsi remporter la partie.
- Freestyle : Via un système de QTE une fois encore, vous devrez réaliser une série de touches et aussi appuyer au bon moment pour marquer un maximum de points. Un système de note de F à A+ vous est attribué à la fin de la partie.
- Trickshots : Vous devez doser vos tirs et tirer sur les éléments du décor ciblés pour marquer un maximum de points.
- Become King : Il s’agit du mode « histoire » de Street Power Football en compagnie de Sean Garnier tout le long du jeu. Vous allez devoir réaliser de nombreux défis dans les modes de jeu cités plus haut, tout en voyageant dans diverses villes du monde entier – Berlin, Brooklyn, Séoul, Tokyo etc..
- Elimination : Du 1V1 où la première équipe éliminant toute l’équipe adverse remporte la partie.
Concrètement, force est de constater que le soft est fortement garni en modes de jeu, et ne lésine pas sur la variété des situations qui plus est. Mieux, le titre se dote quand même d’une petite quinzaine de maps faisant voyager aux quatre coins du monde ce qui reste tout de même très honnête. Le titre se dote au passage d’un système de boutique pour personnaliser de manière cosmétique nos divers footeux moyennant des pièces que l’on récupère en accomplissant des défis.
Grosso modo, Street Power Football s’en sort bien sur le contenu, même si nous regrettons amèrement la pauvreté du mode Become King, trop répétitif et rébarbatif sur la longueur avec des défis qui ne se réinventent jamais – faire tel score, marquer tel nombre de buts. Concrètement, ce mode aurait dû largement se transformer en un mode tournoi voire en carrière, et il n’est d’ailleurs pas sûr pour que vous ayez envie d’aller jusqu’au bout de ce mode.
Néanmoins, on se consolera comme on peut avec le mode coopération en local comme en ligne, malheureusement déjà déserté à notre grand dam. En somme, pas certain que vous aurez envie de revenir sur le titre une fois que vous aurez fait le tour du solo étant donné la redondance de certains modes de jeu, basés parfois sur de la QTE bête et méchante.
Du Foot 2 Rue peu convaincant
Street Power Football, en matière de gameplay, tente pas mal de choses variées pour ne pas ennuyer le joueur, et c’est là sa première erreur. Effectivement, nous ne comprenons pas trop pourquoi les développeurs ont décidé de mettre des modes jeu à base de QTE sans intérêt et dénués de gameplay profond avec le mode freestyle.
Même si nous nous prenons au jeu au tout début, nous nous rendons vite compte qu’il s’agit de faire une combinaison de touches pour faire le trick puis ensuite de suivre le rythme jusqu’à la fin de la partie. Sur un jeu mobile ça aurait très bien pu marcher mais ici, le mode freestyle est hélas totalement anecdotique.
Il y aura cependant quelques modes plutôt fun avec Trickshots, où il faudra détruire des cibles en dosant le tir via un curseur, mais aussi le mode Panna. Le premier est fun mais est vite pourri par un système de caméra obsolète, une appréciation des distances discutable, et des imprécisions qui vous feront pousser un soupir d’agacement…
Quant au second mode qu’est Panna, on trouve là une jouabilité totalement arcade et pas trop mal ficelée, mais aussi égratigné par de la QTE pour réaliser le fameux petit pont sur l’adversaire… Il est en somme regrettable d’avoir ces systèmes de QTE intrusif qui n’ont pas réellement de saveur et qui auraient mieux fait de ne pas y être du tout. Ceci dit, il ne reste plus que le mode Street Power.
Ici, nous sommes comme dans un FIFA Street en matière de gameplay avec des contrôles simples pour faire des dribbles, des passes, des tirs basiques ou enroulés, voire protéger la balle. C’est plaisant à jouer à première vue, surtout avec l’implémentation d’objets consommables apparaissant sur le terrain pour vous avantager ou mettre des bâtons dans les roues à l’équipe adverse – empêcher l’ennemi de voler le ballon, verrouiller vos cages, tirer plus précisément etc..
Il y a même une jauge de super-pouvoirs pour chaque équipe qui une fois remplie en réalisant des dribbles, vous donne également des avantages non négligeables : étourdir les adversaires, faire passer le ballon au travers des adversaires, et d’autres. En soi, l’utilisation des super-pouvoirs et objets consommables apporte réellement du fun et une petite plus-value au gameplay, tout en changeant un peu d’un FIFA Street.
Malheureusement après quelques parties, on s’aperçoit rapidement des soucis évidents de gameplay. Tout d’abord, il y a beaucoup d’imprécisions notables au niveau des passes, de la hitbox des adversaires pour chiper le ballon, voire dans la réactivité quand il s’agit de dribbler ou de tirer. Qui plus est, la physique de balle est dénuée de sensation et manque d’impact, sans compter les dribbles que l’on peut sortir trop facilement et sans la moindre technicité.
On notera de surcroît le manque de pêche avec une IA non seulement aux fraises et peu réactive, mais aussi des animations qui auraient mérité moins de rigidité. Nous avons clairement la sensation que les développeurs ont voulu opter pour une orientation hybride, mélangeant en somme réalisme et arcade en même temps, ce qui ne fonctionne malheureusement pas, comme la lisibilité globale, pas des plus optimales.
Pas super joli, mais au moins il y a Sean Garnier et une bonne playlist
Concernant l’aspect graphique et le direction artistique, on ne peut pas réellement dire que Street Power Football est sexy ou attrayant. Si le titre opte pour un design coloré et tout en cartoon, force est d’admettre que le soft n’attire pas plus que ça sur la direction artistique, plutôt générique et ne donnant pas l’effet « wouah ! » escompté.
Au niveau des détails sur les modèles et les textures, tout n’est également pas rose. Si le soft peut s’avérer correct sur certains décors, le reste est digne d’un jeu sorti sur consoles antérieures, et est à des années-lumière de ce qui se fait actuellement. Au moins, on reconnaît certains joueurs freestyle sous forme caricaturales, ce qui est déjà ça de pris.
En sus, on aura par contre des cinématiques avec le véritable Sean Garnier dans un fond vert pas des plus enthousiasmants, le bonhomme vous parlant avec le jeu en arrière-plan. Il aurait été par exemple préférable d’opter pour le tout cel-shading car même la synchro labiale est ratée quand Sean Garnier nous cause. Pour terminer, nous aurons également quelques bugs voire quelques chutes de framerate à signaler sur PS4. Pour un jeu pas si joli-joli, autant dire que l’optimisation est franchement très limite.
Au-delà de l’aspect technique franchement mi-figues mi-raisins, l’aspect sonore est bien réussie. Avec du DJ Snake et quelques titres connus et reconnus dont le générique de Foot 2 Rue, autant dire que les développeurs ont fait un excellent choix pour nous mettre dans l’ambiance Foot Freestyle. Les titres sont assez nombreux, même si nous n’aurions pas craché sur quelques musiques supplémentaire pour varier un peu plus la playlist, se répétant assez vite.
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