Le studio français Cyanide revient pour nous proposer un nouveau volet à son jeu d’infiltration. Après un Styx : Master of Shadows qui avait su poser des bases convaincantes, l’aventure se réitère avec Styx : Shards of Darkness. Celui-ci semble avoir compris les erreurs de son aîné et va tenter de réajuster certains points qui peinaient.
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ToggleStyx : Shards of Darkness, incarnez-y un gobelin perfide
Sorti en 2014, Styx Master of Shadows avait réussi à convaincre le public grâce à deux éléments qui ont fait la force de cette licence : Son univers et son aspect infiltration particulièrement bien ficelé. Loin de la facilité de certaines productions, le soft mettait réellement en avant cette composante qui obligeait le joueur à rester discret. Pour cause, les combats étaient vraiment difficiles et à la moindre occasion, il n’était pas rare de se manger un game over.
Avec Styx Shards of Darkness, la recette est la même. Bien évidemment, les développeurs ont rajouté bien des nouveautés mais ils reprennent finalement les mêmes bases pour tenter de les perfectionner. Force est de constater que dès les premières minutes, le résultat est plutôt réussi et l’on sera agréablement surpris des avancées technologiques réalisées. C’est d’ailleurs l’un des aspects qui nous saute le plus vite au visage lorsque l’on a tâté le premier opus : les graphismes.
Quelque peu daté à cause de son moteur graphique en retrait, l’épisode précédent souffrait tout particulièrement sur cet aspect-là. Mais cette fois-ci, on passe sous Unreal Engine 4 et le studio français a vraiment amélioré ce point-là. Il y a une très nette progression graphique du titre et peu importe le support joué, on remarquera une réelle avancée. Bien que ce ne soit pas encore la baffe graphique que certains titres peuvent nous procurer, c’est incontestablement une véritable réussite et l’on souligne le travail des développeurs pour nous avoir apportés cette évolution bénéfique en deux ans. Le boulot apporté sur les textures se remarque rapidement et les jeux d’ombre et de lumière ont été bonifiés. C’était déjà un point fort auparavant et cela l’est encore plus ici. La distance d’affichage a également été augmentée. Et tant que l’on reste dans l’aspect technique, les temps de chargement ont également été améliorés. Vraiment énervants à la longue, ils deviennent ici plus courts et bien qu’ils soient toujours assez nombreux, ceci est sensiblement mieux.
Le Maître des Ténèbres
Dans Styx : Shards of Darkness, vous incarnerez Styx, un vieux gobelin arrogant, à l’humour acerbe et particulièrement agile. Le titre mettra le joueur directement dans le bain puisque après une très courte cinématique qui nous imprègne de l’univers, l’aventure commence tout de suite. Les premières minutes servent de chapitre introductif et cela permet d’avoir un sorte de didacticiel pour nous expliquer toutes les subtilités du titre. Vous devrez alors sauter de plateformes en plateformes, joncher des murets sans vous faire repérer, tuer vos premiers gardes et les cacher pour ne pas y laisser les corps et utiliser les compétences de votre personnage.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, l’univers de Styx est un prequel à Of Orcs and Men, sorti il y a déjà un petit moment. Exit La Tour d’Akenash, l’intrigue se déroule ici à Korrangar, la cité des Elfes Noirs. Bien que notre protagoniste n’aime pas s’affairer dans les histoires d’autrui et sert avant tout ses propres intérêts, il va devoir prendre part à un complot auquel il sera confronté. Si encore une fois, nous éviterons de rentrer en profondeur sur le scénario, celui-ci est plutôt intéressant avec une fin agréable.
D’ailleurs, on soulignera le travail d’écriture de la part du studio. Les dialogues arrivent à user habileté et humour pour pointer certains sujets intéressants. La trame scénaristique est bien mieux amenée et l’on ressent un véritable boulot en profondeur, bien mieux ficelé que le premier opus. L’humour noir de notre chétif gobelin aide beaucoup et il est plaisant de découvrir ses différentes répliques. A chaque partie perdue par exemple, il n’hésitera pas à vous lâcher des remarques et autres commentaires sur votre façon de jouer et cela décoche un grand sourire. Néanmoins, si au début de l’aventure, on ne rechignera pas à l’idée de mourir afin de découvrir toutes ces belles paroles, cela devient rapidement agaçant, dans le sens où il ne sera pas rare que l’on doive recommencer à plusieurs reprises un passage. Comme on dit, une fois ça va, après, faut savoir s’arrêter.
Des mécaniques de gameplay bien huilées
Les frenchies de chez Cyanide ont bien compris ce qui peinait sur leur première itération et reprennent les mêmes bases pour les améliorer. Styx : Shards of Darkness reprend les mécaniques de gameplay de son grand frère et nous propose quelques nouveautés. Styx usera de ces capacités pour se déplacer furtivement et ce sera à vous de vous faufiler dans les différents recoins pour trouver une brèche. Pour ce faire, notre gobelin devra se déplacer silencieusement, accroupi, et faire attention à l’environnement qui l’entoure : la moindre bouteille de verre sur le sol pourrait avertir les gardes aux alentours et décréter votre mort.
Parce que oui, les combats directs sont quasiment impossibles. Hormis dans les difficultés les plus faibles (quatre sont disponibles), un coup puissant de votre ennemi vous éliminera instantanément. Les attaques sont très difficiles à parer et hormis vous mettre à couvert, il n’y a pas de véritable moyen d’éviter une blessure. Et encore, se cacher ne résoudra rien puisque les assaillants auront très certainement aperçu l’endroit où vous vous êtes faufilés. De ce fait, une fois que vous êtes détectés, vous devrez impérativement parer la première attaque de votre adversaire et profiter du contre pour le tuer. Il n’y a qu’un laps de temps très réduit où il sera possible d’appuyer sur la touche correspondante et autant vous dire que le jeu nous fait très rapidement comprendre qu’il ne faut surtout pas passer par la manière forte. Il est d’autant plus judicieux de faire attention à vous que les points de sauvegarde sont désormais manuels et les points de contrôles, fortement espacés.
Rassurez-vous, Styx aura de nombreuses possibilités pour éviter l’affrontement direct. D’ailleurs, il aura même de régulières éventualités d’éviter tout contact puisqu’il n’est pas rare que des moyens de contournement existent. Petite brèche dans le mur, coffre ou tonneau où l’on peut se cacher, rebord de mur, autre ouverture pour rentrer dans un bâtiment, il n’y a qu’à piocher, des alternatives existent pour la plupart des situations. Notre gobelin a plus d’un tour de passe-passe dans sa poche et il est par exemple, toujours possible d’éteindre une torche à l’aide de sable pour se planquer dans l’obscurité. L’environnement est très important et l’une des plus grosses forces de Styx Shards of Darkness est son level-design. Incontestablement, la verticalité donne une sensation de hauteur et de liberté incroyable, un sentiment d’autant plus appuyé que les développeurs ont mis le paquet sur les environnements ouverts. Le fait que l’on ne soit plus à l’intérieur avec la Tour d’Akenash aide beaucoup et l’on a souvent l’occasion d’être à l’extérieur, c’est juste jouissif.
L’une des premières compétences auxquelles vous aurez droit est la possibilité de créer un clone, un double de vous. Celui-ci, plus faiblard forcément, sera l’occasion idéale de partir dans un coin pour attirer les gardes pendant que notre héros profite de la brèche. Le clone peut également exploser et reste un bon moyen de dissuasion mais aussi d’exploration : pourquoi ne pas l’utiliser pour partir en reconnaissance ? S’il se fait remarquer, il n’y a qu’à emmener les ennemis de l’autre côté ou de faire disparaître sa moitié. D’autres composantes sont bien sûrs de la partie, comme la possibilité de devenir invisible pour une courte durée, une occasion idéale pour traverser une pièce remplie de gardes. Attention néanmoins, vous avez beau être invisible, cela ne change en rien au fait que vous faites du bruit.
Les déplacements restent les mêmes. On ne sait pas trop si c’est son âge mais Styx ne pourra pas se déplacer hyper-rapidement. Ce sera donc à vous de bien juger les cycles de déplacements des adversaires à l’écran pour savoir quand est-ce qu’il faut bouger ou non. Notre personnage pourra se servir aussi de cordes pour se déplacer. Si celle-ci prend quelque part, il peut en profiter pour se balancer avec et atteindre une plateforme de l’autre côté en choisissant la direction souhaitée. Il peut également monter ou descendre le long de celle-ci. Si celle-ci est tendue, il pourra se laisser glisser et descendre rapidement à un endroit précis.
M’as-tu vu ?
Non sans profiter d’un listing certain de son interface et de ses possibilités, avec une roue de sélection, des objets peuvent être confectionnés. De l’artisanat est au rendez-vous et vous permet de fabriquer des fléchettes, des potions et d’autres objets. Certes, la collecte de ressources reste sommaire mais vous forcera à faire un détour de temps à autre pour obtenir les pièces manquantes. A vous de dénicher les trésors cachés en tant que complétiste. Et soit dit au passage, avec les nombreux défis à relever, Styx Shards of Darkness dispose d’une bonne rejouabilité. Il n’est pas vraiment lassant de faire et refaire les missions étant donné que le joueur peut utiliser plusieurs approches et découvrira au fur et à mesure, de nouvelles possibilités.
Les voix sont quant à elles plutôt sympathiques, notamment celle de notre héros. Les musiques sont toutes aussi charmantes mais si la bande-son est d’une qualité générale plus que correcte, elle reste assez en retrait et l’on n’en profitera finalement que très peu. Notons que l’intégralité du soft est sous-titré en français, que ce soit les dialogues ou les menus, ce qui vous permet d’appréhender comme il se doit le titre.
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