Sunday Gold est un point and click édité par Team 17 et développé par le studio québécois BKOM (qui a notamment travaillé sur Age of Empire IV et sur Tales From Candlekeep : Tomb of annihilation). Le titre mêle aventures, combats au tour par tour et mécaniques de RPG. Dans un futur dystopique, le joueur prend la tête d’un groupe de trois criminels qui cherchent à déjouer les sombres desseins d’un milliardaire cynique.
À Londres, la pauvreté a atteint un niveau record. La majorité de la population parvient à peine à survivre alors qu’une poignée de nantis jouit de tous les privilèges. Parmi ceux-ci, un certain Kenny Hogan, qui se trouve à la tête d’une méga-corporation. En plus d’être un patron tyrannique, Hogan trempe dans des complots particulièrement glauques. Frank, Sally et Gavin, nos trois héros, sont bien décidés à faire chuter le milliardaire mais la tâche n’a rien de facile.
Conditions du test : Nous avons rédigé cette review après une douzaine d’heures de jeu. Le PC que nous avons utilisé possède une RTX 3060, 16GB de RAM et un processeur i5-10500H.
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Dès le prologue, Sunday Gold nous plonge dans le bain et nous fait découvrir une société londonienne brutale et impitoyable. Frank, voyou spécialisé dans le vol, retrouve son amie Sally dans leur pub préféré. Cette dernière lui propose de s’associer avec Gavin, le geek de service, pour gagner un maximum d’argent en volant des données confidentielles sur un serveur privé. Le plan semble simple… trop simple. Très vite, ils vont rencontrer des obstacles inattendus et mettre le doigt dans un engrenage dont il est pratiquement impossible de s’extraire.
Sunday Gold se présente comme une revisite du genre point and click. Les protagonistes se déplacent et explorent différents tableaux ; les objets avec lesquels ils peuvent interagir apparaissent en surbrillance lorsque vous passez la souris dessus. Pour progresser dans le scénario il faut résoudre différentes énigmes.
La plupart d’entre elles sont assez cohérentes et ne posent pas de problèmes mais quelques-unes nous ont donné du fil à retordre car peu logiques. Heureusement, Frank possède une compétence qui lui permet d’afficher, l’espace d’un court instant, tous les objets avec lesquels on peut interagir, y compris ceux auxquels on ne penserait pas spontanément.
Certaines actions – le crochetage, le piratage et l’utilisation de la force brute – requièrent de réussir des mini-jeux spécifiques à chaque personnage. Ces derniers apportent un peu de variété dans le gameplay mais n’évoluent que trop peu d’un chapitre à l’autre, ce qui crée un sentiment de répétitivité au bout de quelques heures.
Le stress, votre pire ennemi
Si les déplacements sont gratuits, la plupart des interactions et des compétences sont coûteuses en points d’actions. Il est donc essentiel de bien observer l’environnement pour ne pas dépenser inutilement ces fameux PA. Une fois qu’ils sont épuisés, vous devez mettre fin au tour pour pouvoir en récupérer.
Pendant ce temps, le niveau d’alerte des ennemis augmente. S’il est déjà élevé, il se peut qu’un combat aléatoire se déclenche. Les affrontements se déroulent au tour par tour de manière plutôt classique. Certains boss sont assez puissants mais une bonne gestion du système de bonus/malus et des consommables devrait vous permettre d’en venir à bout sans trop de soucis.
Les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter une jauge de sang-froid. Dès que celle-ci descend en dessous d’une certaine valeur, le héros commence à perdre ses moyens et s’expose à des crises psychotiques. Durant les affrontements, ces crises se manifestent par un chrono qui limite votre temps de décision de manière importante. Sous pression, le joueur, comme les héros qu’il incarne, est amené à prendre de mauvaises décisions.
Une inspiration comics
En plus d’aborder des thématiques graves comme la pauvreté et l’éthique, le titre se démarque par les mécaniques RPG qu’il propose. En résolvant des énigmes et en atteignant des objectifs, les trois héros gagnent des points d’expérience. Chaque niveau ainsi gagné leur permet de débloquer de nouvelles compétences dans un arbre – relativement petit mais suffisant pour ce type de jeu – qui leur est propre.
Ainsi, par exemple, Frank pourra développer ses compétences de crochetage ou sa maîtrise des armes à feu. Entre chaque chapitre, nous avons la possibilité de réinitialiser ces arbres et de redistribuer les points comme bon nous semble. Cette fonctionnalité est très pratique et permet d’essayer différents builds.
Le scénario de Sunday Gold est bien ficelé et la narration correctement menée. Le suspens est constant et les retournements de situation nombreux. Artistiquement, le jeu est clairement une réussite. L’esthétique, largement inspirée des comics fait mouche, tout comme les magnifiques décors dessinés à la main. Nous formulerons néanmoins un petit bémol au sujet de la bande originale qui se renouvelle peu.
Côté technique, l’ensemble fonctionne plutôt bien. Bien que certains collègues testeurs aient rencontré des problèmes techniques handicapants (des sauvegardes qui se mélangent ou des objets qui n’apparaissent pas en surbrillance), ce ne fut pas notre cas. Nous avons seulement été confrontés (à trois reprises) à un bug lors du lancement d’une compétence : les effets ne s’appliquaient pas alors que les PA étaient décomptés. Nous espérons que ces problèmes seront rapidement corrigés par les développeurs.
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