Oyé oyé braves gens ! Une des nouvelles exclusivités de Microsoft est de sortie, et il s’agit ni plus ni moins de Super Lucky’s Tale.
Super Lucky’s Tale est un jeu de plateforme 3D où le joueur incarne un petit renard. Ce dernier avait déjà fait une apparition dans un autre jeu : Lucky’s Tale, autrefois sorti pour l’Oculus Rift et compagnie. Nous allons donc voir ensemble si cette nouvelle production vaut le coup d’œil, et surtout, s’il vaut son statut d’exclusivité Microsoft.
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ToggleUn jeu d’enfant
Le jeu place le joueur aux commandes de Lucky, le petit renard dont nous parlions plus haut. Ce dernier fut aspiré malencontreusement dans un livre ramené par sa sœur qui était en soif d’aventures. Ce fameux livre qu’elle avait rapporté avait pour pouvoir de réécrire l’histoire.
Vous vous en doutez bien, ce petit bijou ne pouvait rester en possession de son Indiana Jones en herbe sans attirer les ennuis. Une compagnie de vilains matous en quête de pouvoir s’étaient inévitablement pointés, et se sont retrouvés aspirés avec Lucky dans un monde coloré. C’était donc à lui que revenait la tâche de les arrêter. Mais n’ayez crainte, c’est un renard, il est donc rusé. Et il est jeune, il est donc insouciant, courageux. Et il s’appelle Lucky, ce qui est… une faute de goût, mais on ne doute pas de sa volonté de sauver le monde au vu de son sourire béat.
Bref, vous l’aurez compris, l’orientation prise du jeu est clairement destiné aux enfants. En tout cas, c’est ce qu’on pourrait penser dans un premier temps.
Le jeu s’adresse à un jeune public, mais saura difficilement le contenter
L’ambiance est enchanteresse, légère et plutôt maîtrisée. Les personnages profitent d’animations soignées et rigolotes qui plairont certainement à nos jeunes têtes blondes. Ils pourront ainsi voyager dans quelques niveaux ne manquant pas de charme, tout cela enrobé par une musique collant parfaitement à l’ambiance visuelle du titre.
Malheureusement, c’est vraiment tout ce que l’on peut trouver en accord avec ce parti pris de plaire à de jeunes bambins. Puis même si le jeu s’adressait à un jeune public, on ne peut pas dire que ces simples points énumérés rapidement, puissent suffire à leur offrir une expérience de qualité.
La narration aux abonnés absents
L’histoire n’y est absolument pas développée, et seule l’intro fait véritablement office de narration, pas de quoi affoler la garderie. Seuls des petits monologues écrits viendront donner un peu de vie à la progression de Lucky. Malheureusement encore une fois, ces petits textes ne sont pas doublés, et ne servent au final pas à grand-chose puisqu’ils se résument souvent à : « Lucky, nous avons des problèmes, viens nous aider ». Qui a dit que les petits n’avaient pas le droit à une écriture généreuse et soignée ?
Mignon et… c’est tout
Lucky est quant à lui une parfaite illustration du jeu dans son ambiance générale. Il est banal, sans âme et sans identité propre. Alors certes, on pourra le trouver « mignon » dans un premier temps. Mais qui ne le trouverait pas mignon ? Personne. Mais ça s’arrête là, il n’est ni mignon par son caractère ou ni pour son design recherché. Non ! Il est simplement « joli » car il profite de grands yeux, d’une texture lisse et de couleurs douces.
Autrement dit, Lucky incarne la mignonnerie par défaut et pas autrement. Il ne peut à lui seul imposer une marque, une icône, comme ont pu le faire Sonic, ou Mario. On est loin, très loin de ce que devrait incarner le héros d’une exclusivité, même si ce produit était destiné aux enfants.
Une jouabilité sans ambition et avec des défauts
Le principe du jeu est comme son scénario, il est simple.
Le rôle du joueur est de traverser une série de mondes (4 en tout), et de réussir tous les niveaux de chaque monde afin de passer au suivant.
Un gameplay fouillis qui tire en longueur
Chaque monde fait office de HUB central, où le petit Lucky pourra se balader et rentrer dans les différents niveaux. Le HUB n’est d’aucune utilité, mais il a pour rôle de donner un semblant de vie à l’univers du jeu, alors bon, pourquoi pas.
Pour parvenir au bout de chaque monde et affronter un boss, Lucky devra amasser un certain nombre de trèfles. Il peut les avoir : en terminant un niveau, en ramassant un nombre de 300 pièces, en trouvant un trèfle caché, et en retrouvant toutes les lettres de son prénom.
On est d’accord, ça fait pas mal de choses à faire, ce qui n’est pas plus mal. Le problème, c’est qu’il est parfois « ardu » (dans une certaine mesure) à obtenir tous ces trèfles, mais surtout il va falloir faire encore et encore les mêmes niveaux pour être certain d’avoir le nombre de trèfles nécessaires afin d’affronter le boss.
Sans ce stratagème, il est clair que le jeu aurait pu se finir très rapidement vu la petite taille des niveaux. Avec, le jeu s’offre une durée de vie convenable, mais très artificielle. Ce qui peut paraître interminable pour les plus jeunes d’entre nous.
Les erreurs classiques des jeux de plateformes
Car la jouabilité n’est pas en reste. En effet, même sur ce point-là les développeurs ont eu du mal à se situer. Car le jeu est simple à prendre en main. On saute, on court, on saute sur la tête des ennemis etc…Mais il arrive souvent d’être surpris par la difficulté ou le manque de précision de certaines actions.
Il n’est effectivement pas rare de ne pas percevoir correctement la distance entre chaque élément du jeu, et on se retrouve souvent à mourir bêtement à cause de cela.
La caméra joue contre vous
De plus la gestion de la caméra n’aide pas puisqu’on ne peut que la déplacer sur trois crans. Une caméra libre aurait pu faciliter notre approche du niveau, ou bien même faciliter les retours en arrière qui se font souvent à l’aveugle ! Aïe aïe aïe, on ne vous raconte pas le risque que l’on prend quand on a manqué quelque chose sur une plateforme hors champ ! Une caméra réellement fixe aurait pu très bien faire l’affaire, à condition de revoir tous les angles de vue du jeu.
En un mot : c’est bâclé, et même très énervant pour certains passages. Il faut savoir également que Lucky ne dispose que de 3 cœurs, et que ces derniers ont tendance à partir assez facilement. Le game over n’est alors jamais très loin, et on se retrouve souvent à recommencer tout un niveau pour une bêtise une fois le stock de vies épuisé.
Super Lucky’s Tale n’arrive à rien offrir de plus que ses couleurs
Vous l’aurez compris, le jeu souffre d’approximations rebutantes. Il est par exemple possible pour Lucky d’effectuer un double saut, et aussi de s’accrocher aux rebords des décors. Ce qui n’est pas trop mal, mais dans la théorie seulement, puisque ce n’est pas systématique et parfois un peu hasardeux. Le petit renard peut aussi se faufiler dans le sol afin d’éviter certains obstacles et atteindre quelques petits secrets cachés. Néanmoins, ce petit élément sympathique de gameplay perd vite son attrait quand la boule de poils se cogne sur des éléments « durs » du décors, obligeant Lucky à revenir à la surface. Par conséquent, on se retrouve parfois à échouer une récupération de pièces chronométrée à cause de ça, en plus de la caméra qui fausse les distances.
Pour finir, le jeu souffre d’un manque d’inspiration et d’originalité en ce qui concerne les situations de jeu. C’est de la plateforme au sens le plus strict du terme. Le level design n’est jamais, jamais éblouissant par son intelligence ou sa créativité. Jamais. Mince alors ! Mario vient de sortir ! Ce qu’il faut c’est de la concurrence solide et ambitieuse ! Il ne faut pas sortir une vaine tentative du dessous de la chaussure pour penser rafler quelques ventes. Non ! Super Lucky’s Tale a le devoir d’être plus que ça. Surtout quand il joue « un peu » le rôle d’ambassadeur pour la Xbox One X.
D’ailleurs parlons-en. Nous n’avons pas pu tester la version du jeu sur la Xbox One X. Néanmoins, le jeu devrait tourner en 4k à 60 images par seconde sur cette dernière, ce qui est une bonne chose. Soyons honnête. Toutefois, il est impardonnable que le titre soit limité à 30 images par seconde sur les Xbox One dites « standards » (ou Xbox One S). Même si le jeu reste « parfaitement » jouable avec cette fréquence d’images, n’allez pas nous faire croire qu’un jeu comme celui là ne puisse pas tourner à 60 fps constamment. Car au vu de la qualité du titre, nous doutons fortement de sa capacité à faire migrer les joueurs sur Xbox One X afin de profiter de cette feature.
Même si Super Lucky’s Tale n’est pas une catastrophe, loin de là, il faut admettre que les défauts dont il souffre arrivent à prendre le pas sur ses qualités. Trop timide, Super Lucky’s Tale n’est pas super et ne dispose pas des épaules pour bénéficier du statut d’exclusivité incontournable.
Toutefois, si vous arrivez à passer outre ses défauts, le jeu peut se parcourir. Seulement voilà, il ne restera pas dans les mémoires. On ne peut seulement espérer qu’il revienne, pourquoi pas, avec de vrais arguments.
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