Une fois n’est pas coutume, la saga des Neptunia tend à faire parler d’elle. Après Megadimension Neptunia VII ou Hyperdimension Neptunia, la saga de Idea Factory revient dans un tout nouveau style avec Super Neptunia RPG. On pourrait penser que la saga se cherche encore au vu des différents concepts testés, mais il semble que l’essence même de ces jeux reste la même : les jeux vidéo. Et c’est tout ce qu’on aime.
Pour pouvoir réaliser ce test dans de bonnes conditions, nous avons joué à la version Nintendo Switch de Super Neptunia RPG pendant près de 20 heures, terminant ainsi l’histoire principale.
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ToggleLe retour de Neptune et ses amies
Les acharnés de la saga ne seront pas dépaysés puisque dans cet opus nous retrouvons la fameuse héroïne, Neptune ainsi que ses amies Noire, Blanc et Vert. Autant dans les précédents opus, les protagonistes représentant chacune une console différente ne s’entendaient pas du tout, autant dans cet épisode, elles vont toutes s’allier pour le bien de l’univers vidéoludique.
En effet, vous commencez l’aventure, après un prologue incompréhensible pour ceux qui n’ont jamais touché à un jeu de la saga, dans la ville de Lastation (non non, il ne manque pas de P). Vous dirigez alors Neptune qui a perdu la mémoire et qui se fait recruter par une organisation nommée Bombyx Mori. Au fil de l’histoire elle apprendra le véritable but de cette organisation : détruire tous les jeux en 3D au profit des jeux en deux dimensions. Rien que ça. Elle rencontrera par la suite ses alliées qui ont elles aussi perdu la mémoire. Et toutes ensemble elles se battront pour protéger les jeux vidéo et retrouver leurs souvenirs ainsi que le rôle qui est le leur.
Sur le papier, tout cela semble assez basique. Il s’agit en effet d’un scénario de jeu vidéo assez classique. Néanmoins, le tout est distillé avec humour et contient de très nombreuses références à l’univers du jeu vidéo. Certains parleront peut-être de fan service tant cet aspect est omniprésent. Néanmoins il s’agit du plus grand point fort de cet épisode : l’humour.
En effet on ne peut rester insensible aux dialogues du jeu lorsqu’on aime les jeux vidéo, et en particulier les RPG. Sans être exhaustif, on retrouvera des références à Dragon Quest, Final Fantasy, Pokemon ou Okami un peu partout. La narration a également le talent de briser le quatrième mur puisque Neptune est entièrement consciente (ou simplement persuadée selon les points de vue) d’être une héroïne de jeu vidéo, et toutes ses pensées tourneront autour de ce postulat. Ce qui peut donner des situations assez cocasses.
De la 2D, rien que de la 2D
Il est vraiment intéressant de voir le rétropédalage graphique qu’a effectué Super Neptunia RPG. Alors que les opus précédents étaient en 3D avec un style graphique assez basique, cet épisode prend le contre-pied en proposant un univers entièrement en 2D.
Le style graphique est plutôt joli dans l’ensemble, et les mécaniques d’exploration se révèlent assez intéressantes. Pour donner un exemple simple, lorsque vous explorez la toute première ville du jeu, vous devrez aller à la guilde. Celle-ci se trouve à l’arrière-plan de la ville, néanmoins avec les déplacements uniquement disponibles de droite à gauche, vous ne pouvez visiblement pas atteindre cette zone. Jusqu’à ce que vous compreniez que sauter vous fera passer sur un autre plan du décor.
Cette mécanique paraît très peu naturelle de prime abord, mais se révèle extrêmement bien exploitée, en particulier lorsque vous devez sauter un peu partout pour trouver une plate-forme vous permettant d’aller parler à un PNJ tout en haut d’un toit. Cela donne d’ailleurs envie de passer des heures à explorer le moindre décor, que ce soit les villes ou les donjons. Le jeu en lui-même vous y incite en vous donnant des outils bien pratiques.
Ainsi en début de jeu vous pourrez simplement sauter et effectuer une course en avant une fois en l’air. Au fur et à mesure des heures vous obtiendrez également un double saut ainsi qu’une invocation de flan sur laquelle sauter pour atteindre des endroits inaccessibles auparavant. Autant dire que de très longues heures de jeu ne pourront être consacrées qu’à récupérer tous les trésors affichés sur la carte pour les joueurs les plus complétistes.
Une mention spéciale qui mérite d’être soulignée également, il s’agit de la musique. Celle-ci est variée et assez bien adaptée aux différents environnements et situations. On peut d’ailleurs retrouver des références à des jeux vidéo également par la musique, par exemple avec la Victory Fanfare de Final Fantasy ou bien des références à la musique principale d’Okami. On se plaît parfois à s’arrêter dans un décor pour tenter de retrouver les similitudes graphiques et musicales avec ses jeux préférés.
Et les combats dans tout ça ?
Malheureusement, et malgré de bonnes idées, c’est au niveau du gameplay que la bât blesse légèrement. Les combats sont assez dynamiques et nécessitent de la stratégie, mais ils pâtissent d’un défaut technique qui peut les rendre extrêmement frustrants.
En effet, Super Neptunia RPG dispose d’un système de combat à la Walkyrie Profile. Chaque bouton est assigné à un personnage de l’équipe, et appuyer sur le bout correspondant déclenchera une attaque assignée à ce personnage. Dans le menu de l’équipe vous avez la possibilité d’assigner les attaques selon la formation utilisée. A chaque instant durant le combat vous pouvez changer la formation en pressant un bouton et ainsi vous adapter selon la situation.
Ce système paraît très prometteur et aurait pu être génial. Malheureusement, les touches souffrent d’une latence parfois assez importante, ce qui peut parfois (voire souvent) vous coûter la vie lors de combats contre des ennemis puissants. Par exemple, si vous attaquez, que dans la formation d’attaque vous ne disposez d’aucune capacité de soin et que voulez changer pour la formation soin, vous avez le risque soit de mourir avant d’avoir pu changer de formation, soit d’appuyer trop de fois sur le bouton de switch, vous faisant perdre parfois de précieuses secondes. Ça paraît peu, mais sur certains combats c’est extrêmement frustrant. Heureusement, le jeu est généreux en objets de soin. Et ceux-ci peuvent être utilisés de manière instantanée.
Un autre point important, il s’agit de la jauge d’action. En effet, pour lancer une action il faut utiliser des points représentés par une barre circulaire en bas à droite de l’écran. Celle-ci se remplit lentement. Heureusement on peut accélérer le temps. Et une fois un certain nombre de points accumulés vous pouvez lancer l’action. Là encore, on peut voir que les développeurs avaient prévu une dimension stratégique basée sur des combos d’attaque puisque exploiter les faiblesses adverses vous fera gagner des points, vous permettant de continuer les attaques.
En théorie, on pourrait donc enchaîner les combos d’attaques super efficaces. Malheureusement, les ennemis sont très rapides et auront une fâcheuse tendance à couper vos combos pour vous attaquer. Ainsi cette mécanique ne peut pas être exploitée à son maximum. Et c’est bien dommage.
Néanmoins, tout n’est pas frustrant. Vous avez également quelques mécaniques assez sympa, notamment lorsque vous êtes en difficulté comme la possibilité d’envoyer une énorme attaque qui fera bien mal une fois une jauge remplie à force de prendre des coups. Vous aurez également accès à une seconde forme plus puissante pour vos protagonistes, qui durera jusqu’à la fin du combat. Un bon moyen de se sortir de situations parfois désespérées !
Un RPG dans l’âme
Heureusement pour Super Neptunia RPG, le système de développement des personnages a été bien pensé. Comme dans tout RPG classique, vous aurez la possibilité d’apprendre de très nombreuses compétences, allant des attaques élémentaires, à des attaques infligeant des altérations d’état en passant par la capacité d’absorber des éléments. Pour se faire, Idea Factory et Compile Heart ont misé sur un système à la Final Fantasy IX. Simple et efficace. Ainsi, vous vous équipez de différentes pièces d’équipement auxquelles sont associées des compétences, et en cumulant des combats vous pourrez les maîtriser et les réutiliser sans avoir l’équipement sur vous. Vous devrez ensuite les activer dans le menu de talents moyennant des points que vous obtenez en gagnant des niveaux.
Les mordus de RPG sauront sans doute trouver ce système addictif, voulant absolument avoir toutes les compétences possibles. Y compris celles nécessitant 9999 points pour être apprises. Et c’est aussi l’une des forces de Super Neptunia RPG : sa capacité à rendre accro. En effet, la quête principale est (malheureusement) assez courte comparée à ce que nous propose les RPG actuels, à peine une vingtaine d’heures en ligne droite. Néanmoins le contenu annexe proposé est assez étoffé pour occuper les joueurs pendant au moins le double de temps.
Vous avez en effet de très nombreuses choses à faire, et malgré le fait que le monde proposé ne soit pas très vaste, il regorge de trésors et de quêtes cachées. Dès le début de l’aventure vous rencontrerez des PNJ vous proposant de nombreuses quêtes, allant de la récupération d’objets à de la livraison ou bien de l’abattage de monstres. Il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs, et les récompenses sont souvent alléchantes. Certains proposent de l’argent ou des équipements, mais le plus intéressant reste le gain d’expérience qui permettra de rester à un bon niveau sans se prendre trop la tête.
Et si vous en avez assez des simples quêtes, alors vous pouvez vous atteler aux nombreuses quêtes de chasse que propose le jeu. Ces quêtes vous demanderont de retrouver des monstres spéciaux, qui sont très souvent cachés dans les tréfonds de la carte, vous demandant des recherches parfois poussées. Et il est clair que du temps vous sera nécessaire pour les terminer puisque certaines chasses se déroulent à des niveaux très élevés. Tout ceci fait paraître l’aventure principale bien obsolète.
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