En 2013 paraissait un simulateur particulièrement drôle du fait de sa jouabilité horrible et assumée avec Surgeon Simulator. Le succès de ce premier volet ainsi que celui de sa mouture VR donne logiquement naissance à sa suite nommée sobrement Surgeon Simulator 2, et toujours développée par Bossa Studios. Le studio basé à Londres n’est d’ailleurs pas nouveau dans les simulateurs, ces derniers étant à l’origine notamment d’un certain Iam Bread bougrement loufoque et rigolo et bientôt de Iam Fish, un autre simulateur censé être une suite spirituelle de Iam Bread.
Qu’on se le dise, le studio britannique n’est donc pas un novice au niveau des simulateurs. Qui plus est, cette suite se la joue beaucoup plus coopération, édition de niveaux et communautaire contrairement à son prédécesseur. Du coup avec ces nouveautés, Surgeon Simulator 2 réussit-il avec brio son opération par rapport à son aîné ?
Conditions de test : Nous avons terminé le mode histoire de Surgeon Simulator en environ 6h de jeu. Par la suite, nous avons passé au moins quatre heures de plus à parcourir les nombreux niveaux de la communauté, tout en nous essayant au fameux éditeur de niveaux. Le titre a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Sommaire
ToggleUn stagiaire dans les locaux de Bossa Labs
Petite nouveauté relativement intéressante dans cette suite de Surgeon Simulator, l’aspect narratif est beaucoup plus prononcé. Dans le titre de Bossa Studios, vous incarnez un stagiaire arrivant chez Bossa Labs, et participant à un programme de formation Surgeon Simulator, orchestrée par une certaine Pam. Le but dans tout ça ? Faire de vous l’un des meilleurs chirurgiens en soignant divers patients, qui sont tous nommés simplement Bob pour une sombre raison.
Au-delà d’un point de départ relativement générique et déjà-vu dans d’autres productions, Surgeon Simulator 2 parvient à jouer avec brio la carte du complètement loufoque du début à la fin au fil de l’intrigue. Effectivement, il y aura au menu quelques révélations et rebondissements plaisants. L’humour noir est aussi à la hauteur, cohérent, et avec quelques personnages particulièrement hilarants. Cependant, tout n’est pas parfait car nous restons sur notre faim quant à la finalité de la narration, qui aurait dû se réinventer et aller beaucoup plus loin.
Ceci dit, nous apprécions fortement que la narration soit parfaitement organique avec le menu du jeu, nous immergeant un peu plus dans l’univers complètement farfelu et très second degré de Surgeon Simulator 2. Au passage, il faut bien avouer que la direction artistique un peu cartoonesque fait bien plaisir pour la rétine, et nous prouve que Bossa Studios a sacrément bien bossé son moteur graphique.
En effet, les effets visuels sont plutôt bien fichus, et les diverses textures parfaitement bien détaillées. L’optimisation du soft est au passage aux petits oignons, même si nous pourrons lui reprocher quelques chargements longuets. Le moteur physique s’offre toutefois quelques bugs de collisions dérangeants, ce qui pourra frustrer. Toutefois, on en revient toujours au fait que le titre est bougrement agréable visuellement, avec un design réussi des divers organes et décors, fourmillants de détails pour notre plus grand plaisir. Un beau travail de la part de Bossa Studios en somme, tout comme le sound design, épatant dans les musiques comme dans les doublages vraiment convaincants.
Des opérations sur des Bob, mais pas que…
Surgeon Simulator 2 n’est pas une simple copie de son prédécesseur. Le bébé de Bossa Studios a même subi une refonte complète de son gameplay en faisant cette fois-ci bouger notre personnage, mais avec toujours la possibilité de ne contrôler qu’un seul bras pour effectuer nos opérations. Exit la faculté d’avoir chaque touche pour chaque doigt, et dites bonjour à la touche MAJ pour allonger votre bras, le clic gauche pour attraper les objets, ainsi que le clic droit pour faire pivoter votre main dans tous les sens.
En clair, tout en déplaçant votre personnage, vous retrouverez sans soucis ce gameplay assez horrible pour contrôler notre bras, ce qui donnera lieu parfois à des fous rires non contrôlés tant votre personnage semble avoir des pains aux raisins à la place des mains. Cette jouabilité totalement galère et assumée fonctionne bien et une fois le gameplay totalement dompté, il faut dire que le sentiment de satisfaction se fait sentir sur cet aspect-là.
Au-delà du côté purement opérations où il faudra via un scanner repérer l’organe du patient malade afin de le changer par un nouveau, Surgeon Simulator 2 se la joue aussi puzzle-game. Dans les nombreux niveaux, vous serez la plupart du temps forcé de trouver par vous-même tels passages pour activer tels mécanismes afin d’accéder aux stocks d’organes ou outils qu’il vous faudra pour soigner votre patient.
Tout cela vous forcera à utiliser votre matière grise pour récupérer divers objets ou organes, et il faut dire que le level-design est clairement réussi sur chaque niveau. Le seul bémol sera cependant la répétition de certaines situations en matière de progression dans les puzzles comme certaines opérations, qui finiront fatalement par se répéter un peu trop comme sur la plupart des décors, pas nécessairement inspirés en définitive.
Voilà un point noir assez fâcheux, même si le plaisir d’opérer nos fameux Bob sera toujours présent, comme certains puzzles, assez ingénieux. Sachez au passage que la jauge de sang dans votre patient a quant à elle été conservée, et il faudra éviter que cette dernière ne tombe à zéro sous peine de game over. Bienheureusement, sachez que deux types de seringues seront présents pour vous aider. Effectivement, la première servira à remplir le taux de sang tandis que l’autre stoppera instantanément l’hémorragie si vous lui avez arraché le bras ou la tête en forçant, ou malencontreusement sectionné une artère et j’en passe.
En somme, le mélange entre puzzle-game et simulation fait bien l’affaire malgré ses nombreux défauts, et notez que l’on retrouve forcément les outils iconiques pour mener nos opérations à bien : le scalpel, le marteau, la hachette ou bien la scie. En revanche, on pourra parfois pester sur certains bugs assez agaçants voire quelques déplacements et sauts imprécis qui peuvent être pénibles sur certaines séquences.
Un petit mot sur la coopération, que l’on a pu tester très rapidement. Celle-ci est plaisante car cela permet de mieux progresser sur les niveaux du mode histoire et les niveaux communautaires. Hélas, il y aura de quoi rester très amer sur le fait que les joueurs aient déjà désertés les serveurs. Chose vraiment regrettable dans la mesure où cette feature était un véritable argument de vente pour le titre. Ainsi, vous serez obligé d’y jouer avec un ami pour goûter aux joies de Surgeon Simulator 2 à plusieurs.
Un aspect création et communautaire plaisant qui n’est pas sans défauts
En dépit des nombreux accrocs sur le soft, Surgeon Simulator 2 peut se vanter d’avoir tout un aspect création et communautaire. Effectivement, il faut savoir qu’après le mode histoire, vous pourrez aller tester les différents niveaux faits par les joueurs. Il faut dire que le nombre est assez colossal en matière de création, et c’est clairement cet aspect-ci qui gonfle la durée de vie du soft, limitée de base à 6h pour le mode histoire en le finissant une première fois et en séchant sur les puzzles.
Autant dire que la durée de vie sera pratiquement infinie avec tous les niveaux à tester réalisés par la communauté, et sachez qu’en finissant ceux-ci vous montez en niveau. Et à chaque nouveau niveau, vous gagnerez en guise de récompense de nouveaux éléments cosmétiques à utiliser pour personnaliser votre personnage. Rien de bien fou qu’on se le dise, mais ce système là est toutefois bienvenu pour les joueurs adorant le côté personnalisation.
Qui dit création, dit forcément éditeur de niveaux. Ici, cet outil de création ne sera clairement pas maîtrisé en un claquement de doigts. Pour réussir à comprendre toutes les subtilités de ce dernier, vous devrez passer par des vidéos de formation sur Youube. Cela vous permettra de savoir à quoi servent les modes géométrie pour modeler votre niveau, texture pour changer les textures du mur, comment poser les éléments du décor ou activer et désactiver les mécanismes.
En globalité, cet éditeur de niveau en forme de menu circulaire est vachement complet. Une fois maîtrisé, il reste clairement un pur bonheur à manier pour laisser libre cours à notre créativité. Il y a vraiment de quoi faire des créations sympas en mélangeant le côté puzzle et opérations. Bien évidemment, les joueurs pas forcément créatifs laisseront cet aspect éditeur de niveaux de côté, mais il y a néanmoins à boire et à manger pour tout le monde entre l’aspect créatif et le test des niveaux de la communauté. On espère que cet outil ne mourra pas trop vite mais pour l’heure, les joueurs ont l’air de jouer le jeu, et c’est le plus important.
Cet article peut contenir des liens affiliés