Swag and Sorcery est un RPG farfelu construit sur le mode idle game développé par Lazy Bear Games et Uroboros Games. En des temps immémoriaux, une crise d’une ampleur sans précédent frappe un royaume dirigé d’une main de maître par un souverain très soucieux de sa personne et de son look. Aux frontières, des hordes d’ennemis menacent l’intégrité du territoire et de surcroît les coffres du royaume sont incroyablement vides. Tout semble indiquer la fin prochaine du règne du roi. Pourtant, ce souverain ultra stylé ne s’en soucie guère. Il a en effet une idée de génie pour se sortir du pétrin : trouver les Atours Magiques dérobés il y a fort longtemps, dont le roi aurait dû hériter. Pour se sortir de ce mauvais pas, il ne restait au roi qu’à mandater ses plus fidèles sujets pour récupérer ces atours et les ramener au royaume. Même si le lien de cause à effet est plus qu’obscur, c’est là que commence l’aventure insolite de Swag and Sorcery.
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ToggleÀ la recherche des Atours Magiques
La tâche ne sera toutefois pas si facile. D’abord, force est de constater que les troupes sont décimées. Trouver un volontaire pour aller, par monts et par vaux, dénicher ces précieux trésors, n’est dès lors pas si aisé. Par chance, vous trouvez, dans les tréfonds de la guilde du village, un valeureux chevalier, bien décidé à en découdre. Plongés dans l’oisiveté la plus profonde, les sujets du roi manquent par ailleurs d’équipements. Il conviendra dès lors, en tout premier lieu, de bâtir les premiers bâtiments nécessaires aux expéditions. Vos premières expéditions vous dirigeront vers la Forêt Enchantée où siègent déjà de nombreuses créatures. Par delà les bois, vous rencontrerez en effet, des Champi Magiques, des Loups, mais aussi des Camélé-ents (sorte de batracien mutant) ou encore des Flammèches. Chaque zone dispose de son propre bestiaire pouvant disposer, parfois, d’un niveau élite, avec un nombre plus important de PV. Le principe de jeu est assez simple. Autant vous avez la main sur pas mal de commandes dans le village (modification des bâtiments, artisanat, soins, recherches en bibliothèque) autant vous ne pouvez quasiment rien faire en mode combat. Votre héros avance donc pour un temps limité au cœur de cette forêt et doit affronter les divers monstres mentionnés.
Vous disposez, comme attendu, d’un nombre de PV qui décroît au fil des affrontements tout comme celui de vos adversaires. Vous avez, bien entendu, la possibilité de faire croître vos PV via des sessions d’entraînement qui, moyennant de l’or, renforcent significativement votre personnage. Les différentes armures que vous pourrez soit récupérer sur le champ de bataille, soit fabriquer dans la forge auront, bien évidemment, une incidence sur les caractéristiques de votre héros. Celles-ci sont d’ailleurs au nombre de 8 : la santé bien sûr, la puissance, la force, l’intelligence, le vampirisme, la survie, l’agilité et l’endurance. Plus vous dépensez de l’or, plus votre héros progresse au niveau de ses compétences et c’est malheureusement le seul moyen d’y parvenir. En effet, vous n’obtiendrez aucune XP de vos différents combats. Chaque personnage dispose, lors de son recrutement dans la guilde, de caractéristiques spécifiques, incitant ainsi le joueur à spécialiser ses différents personnages. À ce propos, mieux vaut aller batailler en équipe de deux afin de maximiser les chances de remporter la victoire.
De la chevalerie et du style
Au fur et à mesure de vos pérégrinations, vous avancerez dans le développement de votre village. Le pavillon de chasse, le laboratoire, la boutique de magie et surtout, la maison de couture – élément clé du jeu – pourront être débloqués. Chaque bâtiment déploie ensuite sa propre mise à jour en fonction des ressources glanées et de l’avancée de votre aventure. Chaque zone fonctionne sur le même schéma : votre héros s’y plonge, affronte les ennemis, récupère du loot et de l’or. Un bilan de cette incursion est alors proposé, détaillant vos gains, en fonction de votre victoire ou de votre défaite. Notons à ce propos que la défaite ne vous apporte rien. Il vaut mieux donc, parfois, battre en retraite même si le butin est maigre. Au fur et à mesure des victoires, une jauge nous rapprochant du boss de fin de zone se remplit. En outre, signalons qu’un certain nombre de mini quêtes vient égayer cette trajectoire très scriptée. Elles nécessitent généralement de fournir des ressources ou d’aider des innocents et nous permettent, le plus souvent, de récupérer divers objets utiles à vos quêtes.
Outre cette dimension classique, le titre développe une idée plus originale et complètement loufoque. En parallèle de vos prouesses sur le champ de bataille, plusieurs concours de swag sont organisés au château ! Vous aurez donc à débloquer puis confectionner les plus belles armures et concourir pour gagner en réputation. La maison de couture du village deviendra donc l’endroit incontournable de vos escapades. En tuant des monstres, vous récolterez de précieux ingrédients permettant d’élaborer des tenues incroyables qui, en plus de leur allure hyper chic, font leur effet dans les combats. Certains masques par exemple font fuir les ennemis. D’autre, comme la stéréo portable par exemple, augmente l’armure de groupe. La guitare Flying V réduit quant à elle la caractéristique de l’un de vos ennemis, et augmente aléatoirement celle d’un allié. On l’aura compris, le cross-over bataille/mode atteint dans Swag and Sorcery son paroxysme.
Un bon fond mais des mécaniques qui fâchent
Si, dans les premiers temps, le titre amuse et divertit, certaines mécaniques agacent à la longue. Comme on l’a évoqué, ne pas gagner d’XP au cours des combats semble tout à fait incongru et malhabile. D’autant que c’est très clairement l’activité la plus chronophage du jeu. En tant que joueur, nous sommes pourtant habitués à progresser en combattant. L’immense majorité des jeux fonctionne comme cela. Ici, la seule possibilité de faire progresser nos personnages est de verser de l’or. La quantité d’or à fournir étant croissante, on finit par fulminer de colère. On pourrait se dire que le niveau du personnage importe peu. Toutefois, en comprenant rapidement que certaines pièces d’armure ne sont accessibles que si notre personnage a atteint un certain niveau, on se ravise et on ne décolère pas.
À cette dimension assez frustrante s’en ajoute une autre : la répétitivité des combats. Puisqu’il s’agit de la solution pour obtenir des matériaux utiles à la fabrication des armes et des armures et à la construction des bâtiments, il faut inlassablement repartir au combat. Or, comme on l’a vu, c’est la seule partie du jeu où nous sommes absolument passifs. Tout au plus pouvons-nous battre en retraite. Pourtant, il est possible d’automatiser la production, du moment que l’un des personnages se trouve assigner au bâtiment adapté. Les combats eux, ne le sont pas, et exigent qu’on les suive sans piper mot.
C’est terriblement dommage car les graphismes particulièrement bien travaillés sont un vrai régal, l’ambiance du village tout autant agréable et paisible. L’idée d’incorporer des concours de mode, constitue, à n’en point douter, une très bonne idée, qui fait sourire tant elle tranche avec l’aspect très solennel des combats et le monde la chevalerie qui parcourt, de part en part, ce hameau reculé. La bande-son quant à elle, quoique très entêtante, s’allie bien au style décalé du titre. La possibilité enfin, de passer d’un atelier à un autre et de se rendre compte, au fur et à mesure de l’aventure, de la forte interconnexion des productions et de son incidence sur les combats, crée une sorte d’émulation positive malheureusement vite gâchée par les deux défauts majeurs évoqués plus haut.
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