S’il est une chose que l’on ne pourra pas contester, c’est bien le manqué de RPG en provenance de Chine sur notre vieux continent. Avec Sword and Fairy 6, East Asia Soft va tenter de remédier à cette absence quasi-totale sur le marché européen. La question est de savoir si cette localisation était une bonne idée ou non ? Après tout, les consommateurs européens vont découvrir quelque chose de tout à fait nouveau. La sauce prend-t-elle pour des néophytes du genre ? Est-ce réservé aux grands connaisseurs du milieu ? Il va être délicat d’y répondre, mais nous allons faire de notre mieux pour y parvenir.
Après tout, Sword and Fairy reste une licence extrêmement populaire en Chine. Et si cette arrivée soudaine chez nous peut laisser pantois, il reste fort à parier que ce n’est pas un choix anodin que de nous envoyer pareil soft comme fer de lance d’une probable arrivée plus ou moins régulière de nouveaux jeux en provenance de ce pays. Alors plongeons immédiatement dans cet univers féérique pour voir ce que Sword and Fairy 6 a à nous offrir.
Voyage au centre de la Chine de Sword and Fairy 6
Sword and Fairy 6, pour votre culture est le nom que l’on a donné chez nous à Chinese Paladin: Sword and Fairy. Dans son pays d’origine, ce titre est comparable à Final Fantasy ou encore à Tales of en terme de popularité. Autant vous le dire, quand on découvre ce genre d’information, on ne peut qu’avoir de hautes espérances pour le titre. Malheureusement, on déchante vite, surtout car le titre est très bogué et a de quoi rendre fou. Dès l’écran de lancement, les premiers problèmes apparaissent et il se peut très bien que vous deviez relancer le jeu afin de pouvoir jouer. Oui, le jeu a planté trois fois d’affilé chez nous avant de nous laisser jouer… un peu.
Malgré tout, Sword and Fairy 6 propose une trame narrative de très grande qualité. A la fois exotique et poétique, elle sait transporter le joueur dans son univers. Le jeu pose assez rapidement les bases, plongeant le spectateur dans une investigation face à une secte plutôt active dans les environs. Une bonne manière d’intégrer les personnages à l’histoire, cette intro fait office de tutoriel et la suite ne manquera pas d’ajouter moult personnages aussi intéressants les uns que les autres.
La quête qui sera offerte aux curieux est véritablement épique et n’a pas à rougir de ce qui nous est présenté dans Romance of the Three Kingdoms ou encore Dynasty Warriors (je sais, c’est la même histoire, et alors ?). Quoi qu’il en soit, Sword and Fairy 6 dépeint très bien la culture haute en couleur de la Chine médiévale et parvient à nous capter à chaque instant crucial.
A cela, il faut ajouter les environnements qui ne sont pas sans rappeler l’idée un peu parfaite que l’on a des décors de l’Asie. Ainsi, les visages que vous pourrez rencontrer à travers votre périple seront très variés, montrant bien l’héritage multiculturel du pays. D’ailleurs, les musiques ne seront pas en reste et permettront de passer un agréable moment tout au long de l’aventure. Attention néanmoins à apprécier le style, qui se veut plutôt traditionnel. Vous êtes prévenu.
En parlant d’ambiance, le titre parvient à approfondir les personnages de façon à rendre chacun d’entre eux attachants. Sans vraiment surprendre ni en mettre plein les yeux, le tout tient la route et permet de passer de longues heures sans véritablement se lasser. Tout cela est ponctué de longues séquences de dialogues et autres cut scenes comme nous y ont habitués les JRPG. Au travers de ceux-ci, le joueur pourra en apprendre plus sur chaque personnage, leurs objectifs et voir le développement des relations entre chaque protagoniste. On doit bien reconnaître leur envie de mettre en avant les personnages qu’ils ont passé tant de temps à créer.
Un peu de tout, pour qui le veut bien
Malheureusement, on ne peut pas dire que le reste soit très joyeux. Le titre repose sur une narration forte, mais tout le reste n’est qu’un joli ramassis d’échecs. Chute de framerates, freezes pendant les combats, musiques qui sautent sans aucune raison. Voici autant de raisons pour rapidement vous situer sur les soucis de Sword and Fairy 6.
Durant les combats, vous contrôlerez un seul personnage, les autres agissant sur base des indications que vous leur donnerez en amont (comment ça on sent de l’inspiration ?). Préparez vos actions pendant le temps indiqué, exécutez les et recommencez. Si cela peut sembler simple, le tout devient problématique dès l’instant où l’on se rend compte que tout cela est complètement foireux. Les menus rament et vous finirez souvent par vous tromper, à force de tenter de passer d’un menu à l’autre sans jamais y arriver…
D’ailleurs, ce n’est visuellement pas réussi. On ne comprend pas grand-chose, les mouvements n’étant pas fluides, et les attaques n’étant de simples numéros qui volent ici ou là. Et imaginez ce que cela donne face aux bosses. C’est littéralement la merde. Navré pour la vulgarité mais il n’y a pas d’autre terme. Chaque combat contre un boss finira en bérézina, tant le jeu vous rend la tâche plus compliquée qu’elle ne l’est déjà. Sans compter que le farming sera nécessaire, ce qui ne met pas en confiance quand on voit comme les mécaniques de combat sont codées avec les pieds (et je suis gentil en disant cela).
Outre cela, cette production recèle de bien de belles choses, même si ses visuels datent d’une autre époque. Il faudrait simplement que la prochaine itération de ces aventures chinoises soit un peu plus travaillée en termes de mécaniques. Après tout, des graphismes plus old-school sauront toujours plaire à quelqu’un. Mais qui saurait apprécier un titre dont toutes les mécaniques sont usées, à la limite du manque de respect ?
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