Avec le retour de Kirito et sa bande dans l’univers d’Alfheim Online, Sword Art Online: Fractured Daydream propose une nouvelle aventure pour les fans de la franchise. Développé par Dimps, le titre apporte, comme nous aurions pu le deviner, une dose importante de fan service et un gameplay légèrement nerveux emprunté au genre de l’action-RPG. Mais est-ce que cette nouvelle itération est suffisante pour satisfaire les joueurs au-delà de la base d’irréductibles fans de l’épéiste ?
Condition de test : Nous avons testé Sword Art Online: Fractured Daydream sur PlayStation 5. Notre test a été effectué sur base d’une trentaine d’heure de jeu.
Sommaire
ToggleUn scénario pensé pour la base de fans
Sword Art Online: Fractured Daydream continue de bâtir sur la riche histoire de la franchise en plongeant les joueurs dans un nouvel arc centré sur Alfheim Online, le célèbre VRMMORPG. Kirito, désormais accompagné de Quinella, l’antagoniste de l’arc Alicization, se retrouve piégé dans un système expérimental nommé Galaxia. Ce système permet aux joueurs de revisiter des moments du passé, mais il fonctionne mal, créant ainsi un univers où les personnages de différentes timelines et mondes de Sword Art Online cohabitent.
L’intrigue commence de manière prometteuse, surtout pour les fans de longue date. Le retour de Quinella est intrigant, car elle a joué un rôle central dans un arc précédent. La dynamique entre Kirito et cette ancienne ennemie est intéressante, offrant des moments tendus et des dialogues mémorables. Cependant, le jeu introduit rapidement des personnages issus d’autres arcs, comme ceux de Sword Art Online Alternative: Gun Gale Online, ce qui peut rendre la compréhension difficile pour ceux qui ne suivent pas assidûment la série. Ce mélange d’éléments narratifs issus de différents arcs fait que l’histoire semble parfois décousue, surtout pour les nouveaux venus qui n’ont pas une maîtrise complète de l’univers.
Le concept même de Galaxia – revisiter des événements passés dans un monde parallèle – renforce l’idée de fan service, avec des clins d’œil aux moments marquants de la franchise. Pour ceux qui suivent Sword Art Online depuis ses débuts, cette approche peut sembler gratifiante. Ils auront l’opportunité de revivre certaines de leurs scènes favorites ou de voir des interactions improbables entre des personnages issus de timelines différentes. Cependant, cette mécanique de scénario fait également que le développement de l’intrigue principale est dilué. En effet, le jeu mise beaucoup sur les moments « nostalgiques » au détriment de la progression narrative. Les enjeux deviennent flous, et certains personnages semblent là uniquement pour faire plaisir aux fans, sans véritablement ajouter à l’histoire.
Quand solidité rencontre répétitivité
Côté gameplay, Fractured Daydream se présente comme un action-RPG avec une structure classique, mais efficace. Les joueurs peuvent choisir entre six classes différentes, chacune avec son propre style de combat et ses compétences. Les combattants, comme Kirito, utilisent des attaques rapides au corps à corps avec des épées jumelles, tandis que les mages, plus fragiles, lancent des sorts à distance. Les tanks, quant à eux, encaissent les coups tout en infligeant des dégâts à courte portée. Cette diversité dans les classes rend les combats intéressants, surtout au début de l’aventure.
Malgré tout, après plusieurs heures, la répétition des mécaniques de combat se fait sentir. Les ennemis manquent de variété, et les mêmes types d’affrontements se répètent dans des environnements similaires. La structure des missions n’aide pas non plus à varier le rythme. Chaque mission commence de manière presque identique : se déplacer vers un point, vaincre des vagues d’ennemis, et enfin affronter un boss. Si cette formule fonctionne au début, elle devient prévisible et manque de surprises très rapidement, surtout pour les habitués du genre.
Le jeu essaie cependant d’ajouter de la profondeur avec des objectifs secondaires. Par exemple, certains niveaux incluent des ennemis cachés ou des objets spéciaux à récupérer pour obtenir des récompenses supplémentaires. Bien que ces éléments apportent une légère variété, ils ne suffisent pas à rendre les missions suffisamment captivantes. C’est pourquoi la plupart des joueurs se concentreront sur l’objectif principal pour progresser plus rapidement, délaissant ces quêtes secondaires qui, malgré leur promesse de bonus, ralentissent souvent l’action sans apporter de réel challenge.
Un autre aspect frustrant du gameplay réside dans la conception des cartes. Bien que visuellement attrayantes, elles manquent d’interactivité. Les zones sont limitées par des barrières invisibles, empêchant les joueurs d’explorer librement. Cette contrainte réduit le sentiment d’immersion et donne parfois l’impression de suivre un chemin balisé plutôt que de vivre une aventure dans un monde ouvert. De plus, ces zones sont souvent vides, avec peu d’éléments interactifs ou de secrets à découvrir. Cette absence d’exploration contribue également à la monotonie générale du jeu.
Cela dit, Fractured Daydream réussit à maintenir un certain dynamisme grâce à son système de combat en temps réel. Les animations des attaques spéciales sont spectaculaires, et les combos entre les personnages peuvent être particulièrement gratifiants. Il est aussi possible de changer de personnage à la volée lors des missions, ce qui permet d’expérimenter différents styles de combat sans interrompre l’action. Cette flexibilité est un point fort du jeu, offrant aux joueurs la possibilité d’adapter leur stratégie en fonction des ennemis ou des situations rencontrées.
Un petit goût de trop peu
Le multijoueur, quant à lui, est l’aspect central de Sword Art Online: Fractured Daydream. Une fois la campagne solo terminée, les joueurs débloquent plusieurs modes en ligne, dont des missions en coopération et des raids de boss. Ces modes permettent à jusqu’à 20 joueurs de s’affronter ou de collaborer pour relever des défis plus complexes. En théorie, ce mode promet de prolonger considérablement la durée de vie du jeu. En pratique, cependant, il souffre du même défaut que le reste du jeu : un manque de diversité et de contenu sur le long terme.
Les missions coopératives sont divisées en plusieurs zones, chacune avec des objectifs spécifiques, comme éliminer un certain nombre d’ennemis ou protéger une zone. Bien que le jeu offre un sentiment d’accomplissement lors de la coordination entre les équipes, la répétitivité des objectifs finit par lasser. Les cartes sont vastes, mais elles se ressemblent trop, et les ennemis ne posent que peu de défi réel une fois que les joueurs ont compris leurs schémas d’attaque. De plus, l’intelligence artificielle des ennemis est souvent décevante, rendant les combats trop faciles pour les joueurs expérimentés.
Les raids de boss, qui devraient être l’un des moments forts du mode multijoueur, souffrent également d’un manque de complexité. Les boss ont des patterns d’attaque prévisibles et recyclent souvent les mêmes mouvements, ce qui diminue la tension des combats. Les joueurs doivent simplement infliger des dégâts en continu, tout en évitant des attaques téléphonées. Bien que ces combats puissent être amusants lors des premières tentatives, ils deviennent vite ennuyeux une fois les stratégies maîtrisées. Le système de score, qui évalue la performance des joueurs à la fin de chaque raid, ajoute un petit élément compétitif, mais il n’est pas suffisant pour maintenir l’intérêt.
Un autre problème du mode multijoueur réside dans la gestion des récompenses. Chaque mission réussie permet de récupérer de nouveaux équipements, des skins ou des objets cosmétiques. Cependant, le taux de drop des objets rares est extrêmement bas, ce qui pousse certains joueurs à se tourner vers les microtransactions pour obtenir les skins les plus convoités. Cette approche peut frustrer ceux qui espéraient débloquer ces objets en jouant plutôt qu’en dépensant de l’argent réel. Bien que le jeu propose des défis quotidiens et hebdomadaires pour encourager les joueurs à revenir, ces récompenses ne justifient pas toujours l’investissement de temps.
Malgré ces défauts, le mode multijoueur reste l’un des points forts du jeu pour les fans qui cherchent à prolonger l’expérience. La possibilité de jouer avec des amis ou de former des équipes pour affronter des défis plus difficiles est attrayante, et le système de progression des personnages, bien que simple, permet de développer une certaine stratégie au fil des parties. Toutefois, après plusieurs heures de jeu, le manque de diversité dans les missions et la répétitivité des objectifs risquent de décourager même les plus grands fans de la franchise.
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