Presque cinq ans après la commercialisation d’un troisième opus marquant un retour mitigé pour la saga et un an après le décès de son créateur Benoît Sokal, Syberia: The World Before sort ce vendredi 18 mars sur PC via Steam, Epic Games Store et GOG. Développé par les studios parisiens de Microids avec le soutien des équipes de Koalabs, ce nouvel opus parvient-il à nous proposer une aventure plaisante à suivre tout en conservant l’univers magique et envoûtant propre à la série ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé avec une manette Xbox One sur un écran 1080p ainsi qu’un PC possédant une mémoire vive de 16 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDIA GeForce RTX 2060. Le titre a tourné en configuration Ultra pendant environ 13 heures, temps nécessaire pour terminer le jeu une fois tout en récupérant 83% des trophées disponibles (comptez 1 à 2 heures supplémentaire(s) grand maximum pour le 100%). Cet article est garanti sans spoilers.
Sommaire
ToggleLe charme intemporel d’un univers où le passé rencontre le présent
Suite directe se déroulant après les événements de Syberia 3, Syberia: The World Before vous invite encore une fois à incarner l’iconique Kate Walker. Piégée dans une mine de sel de Taïga contrôlée par une milice néo-nazi, la désormais ex-avocate new-yorkaise s’évade de sa prison tout en récupérant au passage le portrait d’une certaine Dana Roze qui lui ressemble beaucoup.
Seule et désespérée à l’idée d’avoir tout perdu depuis qu’elle s’est lancée dans son odyssée en compagnie de Hans Voralberg, l’héroïne décide de se raccrocher au peu d’espoir qu’il lui reste en enquêtant sur cette brillante pianiste originaire de Vaghen, capitale d’un petit pays d’Europe centrale intitulé Osterthal, dont le quotidien a été bouleversé par la menace fasciste de l’Ombre Brune et la Seconde Guerre Mondiale.
Plutôt accrocheur sur le papier, le scénario au ton personnel, sombre et mature concocté par les développeurs s’avère captivant à suivre du début à une fin qui ne devrait pas laisser les plus anciens et anciennes fans de la licence indifférent(e)s.
Les récits croisés entre les deux protagonistes sont particulièrement intéressants à découvrir et parviennent même à nous surprendre à plusieurs occasions. L’écriture est suffisamment bien ficelée pour ne jamais nous lasser et n’oublie pas de nous gratifier de plusieurs séquences d’une amusante et appréciable légèreté. Chaque personnage rencontré au cours de l’aventure est à sa juste place. Le doublage audio français est de bonne qualité. Quant à la bande originale composée de main de maître par Inon Zur, déjà à l’œuvre sur les OST de Syberia 2 et 3, avec la collaboration d’Emily Bear, elle est agréable pour les oreilles et fait mouche à chaque fois lorsqu’il s’agit de renforcer les émotions provoquées par les moments forts de l’histoire.
Malgré une mise en scène simpliste, des animations faciales encore un peu trop rigides et un rythme de progression relativement lent qui peut ne pas convenir à tout le monde, on prend beaucoup de plaisir à se laisser emporter par le charme si caractéristique de l’univers de la série. C’est un vrai régal et une invitation au voyage à travers le temps et les différents lieux de Vaghen et ses alentours très réussie.
Des mécaniques simples mais efficaces
Outre sa dimension narrative, Syberia: The World Before intègre également un gameplay dont la simplicité et l’accessibilité ne l’empêche pas d’être efficace. Mis à part quelques lourdeurs dans les phases de sprint ainsi que deux ou trois ratés dans des interactions avec des objets en usant du joystick gauche de la manette, cet épisode assume beaucoup mieux que celui de 2017 d’avoir troqué les vieilles mécaniques pures et dures des point‘n click pour se tourner vers la jouabilité plus classique et omniprésente dans les jeux d’aventure d’aujourd’hui.
La progression reste donc linéaire même si plusieurs quêtes secondaires sympathiques à faire sont présentes et qu’on aura aussi l’occasion de personnaliser très subtilement et intelligemment notre expérience de jeu dans de rares situations.
On se balade un peu afin de localiser notre prochain objectif tout en ayant la possibilité de se poser quelques instants pour déclencher une scène d’introspection. On discute avec des personnages et on analyse les objets trouvés et/ou récupérés au cours de notre périple. On résout des puzzles divers et variés bien pensés et sans aucun sentiment de frustration grâce à des contrôles correctement huilés. On peut en apprendre un peu plus sur les protagonistes en consultant le journal intime de Dana Roze et les échanges postaux entre l’ex-meilleure amie de Kate Walker et Monsieur Cantin. Bref, on s’amuse tout en prenant son temps et c’est très bien comme ça.
Autre qualité, Microids Studio Paris et Koalabs ont eu la bonne idée de concevoir des casse-têtes nous incitant à alterner entre deux époques et/ou personnages dans le but d’en venir à bout. En plus d’apporter une très légère touche d’originalité dans le game et level design, ceux-ci vous demanderont de faire preuve d’un soupçon de réflexion supplémentaire, ce qui n’est pas plus mal au vue du manque global de challenge proposé par les différentes énigmes du titre.
Une technique enfin au rendez-vous ?
S’il y a bien un domaine dans lequel Syberia 3 n’avait pas convaincu grand monde lors de son lancement, c’est sur l’aspect technique qui était particulièrement daté. Bonne nouvelle, Syberia: The World Before ne répète pas les mêmes erreurs que son prédécesseur (merci le report de dernière minute fin 2021 ?). Bien que l’on n’ait pas affaire à une claque graphique, le rendu visuel général est suffisamment joli et abouti pour pouvoir profiter comme il se doit du cachet et de l’ambiance propre à la franchise qui ressort des tableaux et niveaux imaginés par les développeurs.
Attention, tout n’est pas parfait pour autant puisque nous avons remarqué sur l’ensemble de l’aventure la présence de quelques bugs visuels au niveau des ombres, un peu de clipping dans les environnements les plus chargés et de très rares plans de caméra hasardeux sans être problématiques dans notre progression ou la résolution des énigmes au point de briser l’immersion.
Notez que l’apparition de ces soucis mineurs peuvent potentiellement être en partie dû au fait que nous avons fait tourner le titre en Ultra alors que notre machine de test ne possédait pas toutes les capacités matériels recommandées pour cela (Intel Core i5-9400F vs Intel Core i7-9700 et RTX 2060 vs RTX 2070).
Cet article peut contenir des liens affiliés