Le développeur nDreams revient à la charge avec Synapse. Si le nom du studio vous parle, c’est peut-être parce qu’il a bossé sur quelques productions VR, dont un certain Fracked qui était finalement peu emballant malgré ses qualités. Cela dit, et en plus d’une sortie prochaine de Powerwash Simulator VR, nDreams nous gratifiait récemment d’un nouveau jeu, dans un registre complètement différent. Ici, les développeurs touchent pour la première fois au genre du Rogue-lite, tout en conservant l’aspect FPS que le studio maitrise relativement bien. Et finalement, l’équipe s’en est plutôt bien sortie, puisque Synapse se révèle curieusement très convaincant sur pas mal de points, à quelques exceptions près.
Conditions de test : Nous avons terminé Synapse et ses trois runs complètes pour terminer le mode histoire en environ 8h. Le titre a été testé sur le PlayStation VR2.
Sommaire
ToggleDans le tréfond de la mémoire du colonel Peter Conrad
Bien avant de débuter les festivités mentales, le titre envoie notre protagoniste sur une île. Notre héros, sous les ordres de l’agent Clara Sorensen, est pourvu d’un objectif simple : entrer dans la tête du colonel Peter Conrad. Cet individu, ayant trahi le Bureau V, votre employeur, cherche à déclencher une attaque biologique et lui seul connait le code pour désamorcer le tout. Ce sera donc à vous d’utiliser une machine pour entrer dans sa tête, et ainsi sauver le monde en trouvant ce fameux code.
Il fallait le faire, et Synapse dispose ici d’une narration super intéressante au premier abord. Toutefois, plus vous avancez dans le jeu, et plus la trame, bien qu’elle dispose de quelques rebondissements que l’on ne voit pas forcément venir, devient prévisible tout en nous laissant sur notre faim. En sus, il reste réellement redondant de devoir faire trois runs complètes jusqu’à voir la véritable fin du jeu. Cette conclusion nous laisse sur notre faim, et les personnages ne sont pas si bien exploités que ça. Quelques bribes de mémoires reviennent parfois sur le passé de certains protagonistes, mais cela n’est guère captivant.
La pilule passera néanmoins beaucoup mieux avec la direction artistique. Bien que le début de l’aventure nous mette en face d’une esthétique générique, Synapse sort le grand jeu, une fois dans la tête du colonel Peter Conrad. On retrouve ici un habillage presque en noir et blanc, avec de rares teintes colorées qui font complètement sens. Le soft nous plonge ainsi dans une ambiance onirique qui en jette. La production de nDreams réussit avec brio à nous immerger dans cette sorte de purgatoire mental, qui fait vraiment le café et nous ferait presque oublier ses défauts de narration.
Un véritable challenge mental qui se répète un peu trop
Sans détour, Synapse dispose indéniablement d’un gameplay aux petits oignons. Dans une vue FPS traditionnelle, le bébé de nDreams nous offre un savant mélange de combats à l’arme à feu et de télékinésie, utilisable via notre autre main en mimant les gestes. Concrètement, la jouabilité propose une variété relativement bienvenue, tout en nous procurant un sévère sentiment de puissance au fil de notre progression sur ce rogue-lite.
Sur la maniabilité par ailleurs, le FPS/rogue-lite fait aussi des merveilles. Les pétoires se manient extrêmement bien, leur recharge est intuitive puisqu’on mime rapidement le geste, et la visée dans ce titre VR est très précise. Ceci dit, quelques couacs sont à noter par moment. Néanmoins, Synapse est bien calibré même dans les déplacements traditionnels, relativement souples. Nous avons aussi grandement apprécié le réalisme de la portée de chacune des armes, respectée et ne faisant pratiquement pas de fioriture, bien aidée par les gâchettes adaptatives des PSVR Sense et ses vibration ultra convaincantes.
Qui plus est, les gunfights sont très lisibles, jamais brouillons et n’en restent pas moins particulièrement jouissifs à chaque nouvelle zone que votre héros devra nettoyer. D’ailleurs, vos adversaires vous forceront à adopter un petit côté stratégique pour en venir à bout, car il sera souvent très utile de viser leurs points faibles, afin de les éliminer plus rapidement. Qu’on se le dise, nDreams a du savoir faire dans la conception d’un FPS en VR, et tout ce qu’entreprend le studio dans le gameplay, marche du feu de dieu.
Seulement voilà, concernant sa structure globale, Synapse se révèle quand même un poil décevant. Dans un genre rogue-lite assez basique, signifiant que vous serez forcé de terminer le jeu d’une traite sans mourir pour apprécier la fin, le soft est hélas peu varié sur son level-design, et son bestiaire. Au total, sachez que vous n’aurez qu’un maximum de quatre types d’ennemis à combattre, et uniquement quatre armes différentes – pistolet, pistolet mitrailleur, lance-grenades et fusil à pompe -.
Autant dire que c’est famélique. L’agencement des neuf zones à parcourir ne change guère également, bien qu’on nous propose un minimum de gestion procédurale sur le lieu de départ. C’est ici que le bât blesse car la répétitivité se fera vite ressentir, ce que n’atténue pas le fait qu’il soit obligatoire de terminer trois fois l’aventure pour obtenir la vraie fin…
Par contre, on se rassurera comme on peut avec une verticalité pas déplaisante sur son level-design, même si la boucle de gameplay tourne en rond. Vous devrez en somme éliminer le nombre d’ennemis indiqué sur la zone et une fois cela fait, vous pouvez passez à la suivante et ainsi de suite, jusqu’à atteindre le subconscient en guise d’ultime niveau. Autant dire que cela n’est guère excitant, et la redondance prend vite le dessus sur le fun, ce qui est fort regrettable car le gameplay est très bien calibré.
Une mécanique d’amélioration à la sauce rogue-lite efficace
Bien évidemment rogue lite oblige, Synapse dispose d’un système d’améliorations définitives et non définitives très cohérent. Pour le premier point, cette mécanique d’upgrade ne pourra s’effectuer qu’en réalisant des révélations. Ces dernières vous demanderont en général de tuer tel nombre d’ennemis avec certaines armes, voire réaliser des actions spécifiques. Une fois cela effectué, vous pouvez récupérer ces révélations, puis utiliser les points obtenus sur un arbre de compétences scindé en trois parties avec survivant, stratège et assassin. Cela vous donnera la possibilité d’avoir de nouvelles armes à récupérer via une idole, d’avoir plus de points de rébellion à utiliser lors de vos runs, ou bien plus de santé, voire de ressusciter une ou deux fois si vous mourrez.
A force de mourir et de faire des runs, ce système d’amélioration bien ficelé permet ainsi à votre personnage de devenir de plus en plus puissant et par addition, de disposer de vos adversaires presque facilement. Le tout est donc très efficace dans sa conception, et l’upgrade sera presque primordial, en sachant que les ennemis sont ornés en général d’une barre de vie et d’un niveau de puissance plus ou moins élevé au fil de votre run, indiquant leur niveau de dangerosité.
C’est là qu’interviennent les diverses améliorations temporaires de notre protagoniste. Outre quelques fontaines de vie, points de rébellion voire autels vous donnant la possibilité de choisir entre une arme ou une upgrade de votre télékinésie, d’autres améliorations arrivent au cours de votre parcours unique. Comme indiqué plus haut, celles-ci sont temporaires, et peuvent être récupérées sur la map, mais aussi une fois la zone vidée.
Vous aurez en général le choix entre deux améliorations à chaque fin de zone, ces dernières vous donnant la possibilité de faire plus de dégâts si vous faites exploser un baril devant les ennemis, voire retourner vos adversaires contre eux-mêmes si vous les manipulez quelques secondes avec votre télékinésie. Qu’on se le dise, ce système d’amélioration temporaire, couplé avec les petits à côté de la map pouvant vous redonner de la santé et vous aider, complémentent d’une très belle manière les upgrades définitives, donnant un résultat équilibré tout le long, sans jamais être frustrant.
Graphismes et sound design, le presque jackpot
Du côté de la technique, Synapse fait le boulot. Dans son esthétique noire et blanche ornée de quelques couleurs, le résultat au niveau des textures est plus que convenable pour le PSVR2. Nous sommes bien entendu loin d’un rendu à la Horizon Call of the Mountain mais pour une production cette fois-ci AA, nDreams a le don de nous fournir des décors visuellement saisissants, tout en proposant quelques arrière-plans qui font un petit effet. Il y aura parfois de quoi regretter quelques bugs qui font tâche mais dans l’ensemble, le titre est bien optimisé, fluide, et offre une modélisation globale vraiment honnête.
La note se terminera d’une manière plus amère sur son sound design. Avec certes des musiques à tendance électro qui s’en dégagent et qui collent parfaitement à la peau de ce titre mental, Synapse est peu concluant sur son voice acting. La V.O. est d’une platitude sans nom, avec des personnages qui, malheureusement, ne sont que peu concernés par ce qu’il se passe… Dommage encore, le potentiel est pourtant bien là sur cet aspect…
Cet article peut contenir des liens affiliés