Servi gratuitement en entrée pour le joli mois de mai pour les membres du Playstation Plus, Table Top Racing : World Tour s’invite sur console après avoir fait son bout de chemin sur mobiles. Alors, qu’y-a-t-il sous le capot ?
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Toggle« Entre les deux, mon cœur balance ! »
Eh bien oui, il faut bien se débarrasser de ce qui saute aux yeux dès les premières minutes de jeu : oui, Table Top Racing : World Tour tente de marier le côté fun, loufoque et addictif d’un Mario Kart avec le côté un peu plus mature et « bling-bling » d’un Need for Speed. Le résultat ? Vous l’avez dans le titre de ce paragraphe.
Dès le début, le jeu vous propose trois véhicules, et vous vous en doutez, ce ne sont pas des fusées. Qu’importe, elles suffisent à apprendre les rudiments de la course façon TTR au joueur. Dès lors, vous avez le choix entre plusieurs options :
- Les championnats
- Les épreuves spéciales
- Le garage
- Le multijoueur
Autant vous le dire tout de suite, dans ces modes, il y a à boire et à manger. Le championnat vous propose de réussir successivement plusieurs défis plus ou moins variés avec des règles différentes. Parmi ces règles, nous pouvons retrouver « l’élimination », qui met hors-jeu le dernier de la file à chaque tour, ou encore la poursuite, qui vous fait courser un véhicule beaucoup plus rapide que vous. En soi, ces « petites règles » ne sont pas bien folichonnes, bien qu’elles aient le mérite de casser un peu la routine des tournois de ce genre de jeu. Les épreuves spéciales restent dans la même veines, plutôt atypiques, mais jamais transcendantes, ce qui est dommage.
Le garage vous permet d’acheter de nouveaux véhicules, bien entendu, mais également de les améliorer pour les rendre encore plus rapides, maniables et résistantes ou encore de pouvoir vous équiper d’armes de roues, utilisables durant les courses et qui peuvent vous donner la victoire si elles sont bien utilisées. Si, au début, les voitures les plus rapides paraissent inaccessibles, car trop coûteuses, il n’en est rien, car avec un peu de temps et d’entraînement, les pièces nécessaires à l’achat tombent presque du ciel. Ainsi, avec un peu de motivation, il est possible d’acheter tout le contenu du garage sans trop forcer.
Le multijoueur, quant à lui, offusque en ne proposant pas de multi local !?! Un comble ! C’est précisément là que Table Top Racing aurait pu se démarquer, et tout ce qu’il nous propose, c’est de jouer en ligne. Quel dommage de ne pas pouvoir profiter du titre en « mode canapé » avec ses amis, car, clairement, passée la première approche du jeu et après avoir assimilé les différentes mécaniques, le fun a beaucoup de mal à se faire sentir…
Un gameplay simpliste
Probablement à cause de l’héritage mobile du jeu, qui se voulait, lui aussi, simplifié et un peu lourd, le jeu souffre de ce gameplay trop inégal, perdu quelque part entre simulation et envie de proposer du délirant. Du coup, on ne sait pas trop sur quel pied danser, et au final, on se sent un peu comme spectateur, plus que pilote. Ajoutez à cela une Intelligence Artificielle vraiment loin d’être au point. En effet, les adversaires sautent dans le vide, se prennent les pièges posés sur le sol presque volontairement et attendent d’être « réinitialisés » lorsqu’ils se prennent un mur pour pouvoir continuer la course (une marche-arrière aurait aussi bien fait l’affaire).
La lourdeur de la conduite mise à part, les « armes » du jeu ne relèvent malheureusement pas le niveau, elles non plus. Purement et simplement : un missile, une bombe, une flaque toxique, un turbo et un canon gelant. Un peu plus tard dans le jeu, on débloque la possibilité de cumuler ces armes pour en obtenir une version améliorée. Bien que sympathique, cet aspect n’est pas assez poussé pour être considéré comme intéressant ou novateur, et cela sent le réchauffé à plein nez.
De plus, l’effet de ces « gadgets » est bien trop faible et inefficace en situation de course (hormis le turbo, peut-être), car le seul effet constaté et le ralentissement des ennemis. Peu importe l’arme, le concurrent ralentit à la même vitesse, un peu comme s’il n’y avait que trois états possibles pour une voiture : à l’arrêt, ralentie et pleine vitesse…
D’ailleurs, parlons de la vitesse, puisque c’est un jeu de course. Le sentiment d’arpenter les circuits, cheveux au vent, lunettes de soleil et langue sortie est tout… sauf présent ! Même avec les meilleures améliorations du jeu, et l’on peut soupçonner la physique du soft d’être en cause, puisqu’un tout petit tremplin de rien du tout (même à faible vitesse) nous fait décoller comme une fusée. Du coup, il devient logique que la vitesse ait été bridée, mais ce n’est pour autant pas un bon choix au vu de la configuration des circuits, trop sinueux et tortueux pour profiter d’une faible gravité !
Côté ergonomie, nous restons dans du classique, avec une gâchette pour accélérer, une pour freiner, ainsi qu’une touche pour les armes et une pour les armes de roues. La touche triangle, elle, permet, comme cité plus haut de réinitialiser la position du véhicule pour se remettre dans le droit chemin. Un des bon point à retenir, pourtant à double tranchant, et le cumul des pièces pour améliorer son bolide. Vous cumulez des pièces selon votre score durant la course, mais il y a aussi des pièces secrètes, cachées dans les niveaux, qui augmentent grandement votre bourse. Il faut parfois ruser et équiper son véhicule des bonnes améliorations (comme les pneus rebondissants) pour atteindre les endroits inaccessible autrement et mettre la main sur ladite pièce secrète.
Pourquoi donc à double tranchant ? Eh bien car s’il est grisant, au début de se prendre d’une collectionnite aiguë et de fouiller les moindres recoins, force est d’admettre qu’on débloque assez rapidement les derniers véhicules du jeu, et ce même en les « upgradant » entièrement. Du coup, en prenant à chaque fois la voiture la plus rapide de votre tiers (véhicules de bases, de rues et experts) qui se débloque tout aussi rapidement, le jeu n’offre plus vraiment de difficulté tellement les ennemis sont faciles à distancer.
Les platineurs trouveront leurs comptes en essayant d’obtenir les trois étoiles pour tous les défis, mais ce ne sera pas forcément le cas pour le reste des joueurs, qui arriveront au bout du jeu très facilement
Et côté technique ?
Côté technique, Table Top Racing : World Tour s’en sort un peu mieux, même si ce n’est pas le nirvana. Le jeu est fluide, tourne bien et peut se targuer d’être agréable à l’œil. En revanche, le joueur averti avec un regard d’aigle relèvera les petits défauts un peu « cache-misère » comme les panoramas en 2D statique ou quelques effets de clipping au loin, rien de bien méchant.
Côté OST, belle surprise, en revanche. Une quinzaine de titres typés électro complètement en accord avec le jeu et qui collent bien avec le tempérament loufoque des courses. Le sound design, quant à lui, est aussi très bien servi, et harmonie le tout de manière plus que correcte.
Les circuits, qui possèdent deux faces, sont assez recherchés et proposent des décors très entraînant, combinés à la sensation d’être minuscule sur un comptoir de restaurant, esquivant les cuillères et autres sauces soja. Pour ajouter encore plus de contenu, un pack de DLC est disponible, mais il ne faut pas oublier que le jeu, s’il est proposé gratuitement pour mai 2016, coûte la bagatelle d’une vingtaine d’euros hors promotion.
Si le jeu se suffit à lui-même et propose une expérience assez drôle et fraîche, il a le malheur de cumuler les « petits défauts » qui font retomber le soufflet aussi vite qu’il est monté.
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