Tails of Iron est un action-RPG en 2D édité par Odd Bug Studio et développé par le studio indépendant United Label (déjà derrière Eldest Souls et Röki). Cet été, notre équipe avait eu l’occasion de découvrir une démo du jeu en compagnie de l’un des développeurs et nos premières impressions avaient été très positives. Un mois après la sortie du titre, il est temps pour nous de dresser le bilan.
Condition du test : Nous avons rédigé cette review après dix heures de jeu ce qui nous a permis d’arriver jusqu’au boss final. Nous avons testé une version Switch, principalement en nomade. Une brève session sur le dock nous a permis de profiter des jolis graphismes sur un écran de télévision.
Sommaire
ToggleUn univers sombre
Le titre narre l’histoire de Redgi, un jeune rat un peu frêle, héritier du Trône du royaume des Rats. Alors que son vieux père, le roi Rattus, s’apprête à le couronner, les affreuses Grenouilles sanguinaires viennent jouer les troubles fêtes en mettant à feu et à sang le Château Pourpre. Le roi est assassiné et Redgi laissé pour mort. Lorsqu’il revient à lui, l’héritier du trône n’a plus qu’une seule idée en tête : venger ses frères et restaurer son royaume en bannissant le clan des Grenouilles dirigé par le féroce Greenwart.
Tails of Iron a été entièrement dessiné à la main. Les décors et les différents personnages sont tout simplement sublimes. Le royaume est composé de six biomes distincts, ayant chacun leurs particularités et une ambiance propre. La direction artistique est une des grandes réussites du titre : le style colle parfaitement à l’univers, à mi-chemin entre le médiéval fantasy et le merveilleux des contes de fée.
Toutefois, ne vous méprenez pas, derrière ce cadre enchanteur se cache un monde brutal et violent, rongé par la guerre. Les affreuses grenouilles ne vous feront pas de cadeaux ! Ouvertement inspiré des Souls, le système de combat est punitif et exigeant. En plus de maîtriser les mouvements de base (esquive, garde, attaques rapides ou puissantes), Redgi peut utiliser son bouclier pour donner des coups à ses adversaires et ainsi les déstabiliser. L’arc, quant à lui, est très utile pour atteindre les ennemis hors de portée.
La barre de vie de Redgi n’est pas très grande. Heureusement, il a toujours sur lui une gourde remplie d’un élixir qui lui permet de regagner un peu de vie. Néanmoins, Redgi doit s’immobiliser complètement pour boire à sa gourde, une manœuvre bien dangereuse pendant un combat.
Une difficulté assumée
Dans Tails of Iron, la parade est tout un art. Ainsi, certaines attaques ne peuvent être bloquées que par certains mouvements. Il vous faudra user de ruse afin de vaincre vos adversaires. La moindre erreur (un mauvais timing dans les esquives, un mauvais choix de contre-attaque) pourrait vous coûter la vie.
Ce n’est qu’au prix d’un combat acharné que Redgi pourra vaincre les adversaires les plus coriaces mais la mise à mort de ces affreuses grenouilles n’en est que plus jouissive. Nous pensons notamment aux boss, créatures surdimensionnées et puissantes, qui offrent bien souvent de vrais défis. L’IA donne l’impression de savoir ce qu’elle fait et se montre redoutable. Les points de sauvegarde sont fréquents. Ils prennent la forme de bancs (à la manière d’Hollow Knight) et sont placés à des endroits stratégiques, ce qui limite la frustration générée par les combats ardus.
Notons toutefois que nous avons rencontré quelques problèmes de hitbox. C’est un peu énervant de perdre un combat pour cette raison mais nous pardonnons aisément à Tails of Iron ce petit souci technique. On ne s’ennuie jamais durant notre aventure ! Les ennemis sont nombreux et le bestiaire varié. En plus d’affronter les grenouilles, Redgi doit également faire face aux attaques des larves géantes, des moustiques ou des scarabées qui ont rallié les amphibiens dans cette terrible guerre.
Le système de progression se veut épuré et repose entièrement sur l’équipement que vous allez récupérer au cours de vos aventures. L’exploration est souvent récompensée et le loot généreux. Redgi dégote très régulièrement de nouvelles armes et armures. Ces dernières sont classées en trois catégories : légères, moyennes et lourdes.
Allez-vous choisir de sacrifier votre vitesse pour avoir une meilleure défense, ou, au contraire, accepter de demeurer fragile pour accroître votre rapidité ? Les différentes armes ont aussi leur importance : les haches sont puissantes et causent beaucoup de dégâts mais les lances sont plus rapides et maniables. L’épée, elle, est l’arme la plus polyvalente. Le joueur peut ainsi essayer différents styles de combat et choisir celui qui lui convient le plus et l’adapter en fonction des besoins.
Une narration originale
Redgi n’est pas seul dans cette aventure. Ses frères Rem-Rem et Bam-Bam logent dans les ruines du Château Pourpre et le soutiennent à leur manière. Ainsi, Rem-Rem peut concocter différents plats qui boostent la santé de Redgi (à condition de lui ramener les ingrédients nécessaires) et Bam-Bam fabrique de nouvelles armes et armures à partir de plans secrets.
Le système de quêtes secondaires, qui permettent d’amasser de l’or supplémentaire, laisse un peu perplexe. Les tâches proposées ne sont guère intéressantes et vous demandent d’effectuer des allers-retours sur la carte. Nous avons le sentiment que les développeurs ont voulu gonfler de manière un peu artificielle la durée de vie du jeu. D’ailleurs, pour terminer le titre, comptez entre 8 et 12 heures, ce qui est satisfaisant pour ce type de jeu. Il y avait sûrement matière à aller un peu plus loin.
Le scénario est assez simple et classique mais la narration est bien menée. L’histoire vous est racontée par la voix grave et rauque de Doug Cockle, un acteur américain surtout connu pour sa performance dans The Witcher 3 : Wild Hunt. Son doublage de Geralt de Riv lui a permis de remporter un Golden Joystick. Cockle a également prêté sa voix à Sentenza Noria dans Spellforce III et à Aivar dans King’s Bounty II.
Les Rats s’expriment à l’aide de petites illustrations qui rappellent un peu le fonctionnement des rébus. Leurs prises de parole s’accompagnent d’un bruitage particulier. Chaque personnage possède le sien, un peu comme dans les contes pour enfants. Nous avons été totalement séduits par l’idée !
Cet article peut contenir des liens affiliés