En attendant le très attendu Tales of Arise qui a repoussé sa sortie à une date indéterminée, les fans peuvent étancher leur soif vis-à-vis de la série avec un opus assez particulier sur mobiles en free to play : Tales of Crestoria. Il s’agit d’un gacha, un genre extrêmement rependu ces temps-ci avec des titres très populaires comme Dragon Ball Z: Dokkan Battle ou The Seven Deadly Sins : Grand Cross. Après la fermeture des serveurs de Tales of the Rays en mai 2019, le précédent jeu mobile de la franchise, il y a tout de même de quoi être septique.
Voyons si Bandai Namco a su tirer les leçons de cette erreur de parcours en s’implantant dans un marché qui demande des stratégies assez différentes que celles utilisées pour des jeux consoles ou PC.
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ToggleLe Tales of au tour par tour
Premier gros obstacle qui pourra rebuter les fans, c’est l’approche de Tales of Crestoria en matière de gameplay. On délaisse ici l’action en temps réel pour du tour par tour. Un coup dur pour une franchise qui a toujours brillé par un gameplay dynamique sans cesse renouvelé dans les opus principaux, dit « Mothership ». On imagine qu’il est en effet difficile de retranscrire une certaine fidélité se rapprochant des versions consoles à un niveau correct sur mobiles.
Même si de rares titres comme Honkai Impact 3rd ont prouvé qu’il est possible d’offrir ce genre de choses à une plus petite échelle, les contraintes du support sont tout de même énormes. Plutôt qu’une version au rabais d’un action-RPG, Crestoria ne prend également aucun risque en reprenant la formule classique de beaucoup de gacha actuels, à savoir vaincre des vagues successives d’ennemis.
Ainsi, si vous êtes un fan qui donne une grande importance au gameplay traditionnel de la franchise et que vous n’êtes pas très à l’aise avec les gacha en free to play, passez votre chemin. Par contre, si vous êtes un gros fan de la série, il devrait pouvoir vous contenter un minimum grâce à ses autres qualités.
Un presque « vrai Tales of » sur mobiles
Il est vrai qu’un jeu mobile aujourd’hui est souvent synonyme de méfiance de la part joueurs plus « classiques » surtout quand il s’agit d’une licence aussi populaire que Tales of (Diablo Immortal illustre d’ailleurs parfaitement cet hostilité). Pourtant, aujourd’hui la concurrence est rude et le marché propose depuis quelques temps d’excellents titres pour smartphones et tablettes.
Bandai Namco a ainsi pris la mesure de cette nouvelle tentative en soignant de nombreux aspects du jeu histoire de se faire pardonner pour cette absence dans le gameplay. Tales of Crestoria, à l’image des opus Mothership, propose ainsi une histoire travaillée, des personnages assez développés et qui possèdent un chara design soigné grâce aux artistes récurrents de la série qui ont collaboré sur les personnages principaux.
Non seulement, nous avons droit à un univers inédit, mais les développeurs ont eu la bonne idée d’incorporer énormément des visages bien connus de la série en tant que personnages secondaires. Une grosse dose de fan service qui n’est pas pour nous déplaire d’autant que l’on a droit à des scénarios alternatifs qui nous font vivre leurs péripéties.
Cress, le héros de Tales of Phantasia, est ainsi le maître d’arme du héros, Kanata Hjuger. Ce dernier en croisera bien d’autres au fil de cette aventure ayant pour le thème le « crime ». Dans ce monde, tous les habitants porte une « orbe de vision » qui permet de designer une personne coupable d’un délit via une sorte de tyrannie de la majorité télépathique. Pour vous faire une idée, imaginez Twitter condamnant quelqu’un et qu’ensuite un bourreau se téléporte devant lui pour l’exécuter.
Kanata se retrouve ainsi coupable d’un lourd pêché qu’il a dû commettre pour sauver son ami d’enfance Grisella. Il deviendra ainsi un « transgresseur » et tentera de comprendre ce curieux système judiciaire en voyageant avec Vicious, un homme assez loufoque que l’on appelle « Le grand transgresseur ».
Une F2P honnête ou Pay to Win ?
L’autre peur légitime lorsque l’on se lance dans un free to play, c’est évidement son système économique. Tales of Crestoria rentre heureusement dans la catégorie des jeux assez honnêtes où l’on peut y prendre du plaisir en y consacrant un minimum de temps. Les bannières pour invoquer les personnages rares qui débarquent périodiquement (l’attrait majeur du genre gacha) peuvent ainsi facilement se négocier en économisant intelligemment selon les goûts de chacun en matière de personnages. Ce qui n’empêche pas de mettre éventuellement quelques euros de temps en temps si un héros ou une héroïne vous fait vraiment envie.
Le soft est en plus généreux puisqu’il vous laisse choisir gratuitement un SSR parmi les grosses pointures de la saga en début de partie. En revanche, on regrettera l’absence d’obtention de SSR pour les personnages originaux dans le mode histoire. Nous devons alors nous contenter de leurs versions SR, et donc sans leurs artes mystiques à moins de les tirer dans une bannière.
Le contenu (en plus de mode histoire) est assez classique mais correct pour un lancement : des quêtes secondaires, des events, des raids, du PVP contre des d’autres joueurs contrôlés par l’IA, une tour fantôme offrant une bonne dose de challenge, un système de guildes, et de nombreux niveaux de farm dédiés à l’amélioration de vos combattant.
Tales of Bourrin
Dans son gameplay au tour par tour jusqu’à 4 qui n’est pas déplaisant à manier, on reprochera tout de même une certaine tendance à la force brute, du moins pour une très grande partie des activités du jeu. Pourtant, les types (vent, eau, feu…) les artes des héros, et leurs passifs uniques permettent de créer des tas de compositions différentes. Malheureusement, on se retrouve surtout à optimiser le nombre de combos pour infliger un maximum de dégâts.
Crestoria est relativement classique mais n’oublie pas tous les ingrédients qui font le succès de la licence de Bandai Namco. On retrouve la cuisine, les saynètes et de nombreux clins d’oeil qui feront plaisir aux amateurs. Graphiquement la modélisation en 3D est plutôt de bonne facture, toutefois il vous faudra un bon appareil pour le faire tourner à son plein potentiel. Si vous n’êtes pas trop regardant, vous pouvez toujours mettre les spécificités techniques au minimum dans les options.
Chose assez surprenante pour le support, la bande-son de ce Tales of est très réussie avec énormément de morceaux entraînants à la guitare sèche et quelques thèmes de combat délicieusement jazzy. Cerise sur le gâteau, il propose énormément de voix. Quand on connaît un minimum la série, on sait que le casting et les comédiens japonais qui vont avec sont quelque chose d’assez costaud. On termine par un défaut que l’on n’avait pas pu voir venir au vu de la popularité de la série avec des textes uniquement en anglais.
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