La série des Tales of, bien qu’éternel challenger dans le monde des J-RPG, comporte un sacré lot d’excellents titres, parfois même cultes à l’image de l’inoubliable Tales of Symphonia. Mais parmi ces très bons épisodes, il en est un qui tient une place toute particulière dans le cœur des nombreux joueurs, et qui vient tout juste de souffler ses dix bougies, Tales of Vesperia. Sorti en 2008 sur Xbox 360 dans nos contrées, le titre s’est rapidement imposé comme un incontournable du catalogue de la console et il a su établir un nouveau standard de qualité pour la série, qui n’a pas réellement su faire mieux depuis cet opus, en dépit de quelques bonnes surprises à l’instar de Tales of Berseria. C’est donc tout naturellement que Vesperia continue encore de résonner chez chacun ayant pu s’y essayer, et son dixième anniversaire était l’occasion parfaite pour cette Definitive Edition, qui réserve quelques surprises pour nous autres Français.
Ring a Bell ?
Mais avant de revenir sur les spécificités de ce remaster, il est nécessaire de faire un (rapide) aparté afin de présenter le jeu à ceux qui n’auraient pas pu découvrir le titre à l’époque de sa première sortie. Tales of Vesperia nous raconte l’histoire de Yuri Lowell, un ancien chevalier qui mène désormais une vie paisible dans les bas-quartiers de la capitale. Au cours d’une mésaventure, il croisera la route d’Estellise (ou Estelle), une jeune noble qui ne rêve que de s’échapper de son confort habituel et de voyager à travers le monde, ne pouvant plus supporter sa vie au château. Les deux compères comprennent rapidement qu’ils ont un ami en commun, à savoir le chevalier Flynn, qui semble être poursuivi par de nombreux criminels. Le duo décide alors de voyager ensemble afin de retrouver le beau blond, dans une quête qui va très vite dépasser leur simple envie de découvrir le monde.
Même si les premières heures paraissent être assez poussives (une habitude pour le genre), Tales of Vesperia révèle sa rapidement sa richesse scénaristique grâce à quelques beaux retournements de situation et à une écriture toujours soignée lorsqu’il est question des différents protagonistes. On pense notamment à Yuri, bien loin d’être l’archétype de héros que les J-RPG ont l’habitude de nous servir. Bien que profondément gentil et altruiste, il reste un jeune homme relativement cynique, voire désabusé, qui porte en lui une part d’ombre qu’il n’hésite pas à faire surgir lorsque le besoin s’en fait ressentir. On est bien loin du portrait lisse du héros, qui serait plutôt, sur le papier en tout cas, à accoler à Flynn, bien que ce dernier soit tout de même un personnage intéressant. Le reste du casting s’en sort avec les honneurs et nous permet de vivre une aventure véritablement prenante, ponctuée par des saynètes toujours amusantes et ce sur près d’une quarantaine d’heures de jeu.
Tales of Vesperia réunit un casting de personnages attachants en plus de se payer l’un des héros les plus charismatiques de la série.
Du moins, si vous filez en ligne droite, faisant fi de tous les à-côtés sympathiques que propose le titre. Entre les nombreux accessoires pour vos héros, comme divers costumes (dont certains sont inédits) ainsi que les boss annexes à abattre, vous aurez de quoi vous occuper durant un long moment. Des dizaines d’heures de jeu qui vous permettront d’encore plus profiter du gameplay, qui met lui aussi un certain moment avant de trouver son rythme de croisière, mais qui parvient à faire des merveilles une fois maîtrisé. Même après dix ans, le système de combat n’a rien perdu de sa superbe, en dépit d’être légèrement moins dynamique que celui de ses successeurs (ce qui est bien normal). L’apprentissage des Artes et des compétences passives – par le biais des armes pour ces dernières – permet de voir une véritable évolution au fil des heures, tout en rendant les combats de plus en plus spectaculaires.
Un petit bol d’aer
Mais cela, la plupart d’entre vous le savaient déjà et c’est certainement le contenu de cette Definitive Edition qui vous intéresse le plus. Il faut tout d’abord préciser que ce remaster se base sur la version PlayStation 3 du titre, qui n’était jamais parvenue jusqu’à nous à l’époque. Sortie quelques mois plus tard, cette nouvelle itération amenait son lot de nouveautés avec notamment la possibilité d’intégrer Flynn dans notre groupe de héros jouables, mais aussi Patty Fleur, un personnage totalement inédit à cette version. La présence du chevalier et de la pirate en herbe change donc quelque peu l’aventure en plus d’offrir de nouvelles stratégies pour les combats. D’autant plus que lors de ces derniers, de nouveaux Mystic Artes sont à noter pour chacun de nos héros.
Si vous n’êtes pas passés par la case import à l’époque de la PlayStation 3, cette Definitive Edition vous donnera l’occasion de redécouvrir cette épopée sous un nouveau jour, bien que la majorité du jeu reste le même. On retrouve tout de même un nombre conséquent de scènes inédites – sans parler des saynètes supplémentaires, qui viennent introduire de nouveaux PNJ et approfondir les autres personnages déjà connus. Vous pouvez ajouter à cela tout plein de costumes inédits, bien plus nombreux que dans la version Xbox 360, ainsi que des affrontements de boss inédits, ce qui donne une toute autre dimension à cet épisode.
Les joueurs occidentaux sont les premiers visés par ce remaster, qui intègre toute une foule de nouveautés issues de la version PS3 japonaise.
Mais le plus beau dans tout cela reste la présence des voix japonaises que l’on peut sélectionner dès le début, et qui manquaient terriblement à la première version du titre, même si le doublage anglais restait relativement correct. On remarquera d’ailleurs l’étrange choix de Bandai Namco de ne pas avoir rappelé Troy Baker (la voix anglaise de Yuri) pour les scènes additionnelles, bien que l’intégralité de son travail d’origine ait été conservé. Pour la cohérence, on repassera, même si le changement est très occasionnel et n’est pas si flagrant que cela.
Ce qui est encore moins évident au premier regard, c’est le rehaussage technique. A l’époque de sa sortie initiale, Tales of Vesperia n’était pas vraiment au diapason que ce que les consoles pouvaient nous offrir, et forcément, cela se ressent à nouveau dans ce remaster. Les textures baveuses des décors sont toujours aussi peu flatteuses pour le titre, ce qui est contrebalancé avec le rendu des personnages, bien plus propre. Hormis un petit coup de polish pour rendre le tout plus net, cette Definitive Edition ne s’éloigne finalement pas tellement de la première version du titre et se contente du minimum, du moins sur PlayStation 4, qui ne bénéficie pas de la compatibilité 4K contrairement au PC. Au moins, les 60 fps sont bien présents, tandis que la Xbox One doit étrangement se contenter des 30 fps en dehors des combats. Naturellement, la Switch est la moins bien lotie et affiche du 720p en mode portable, ce qui n’empêchera pas de profiter au mieux de ce Tales of Vesperia.
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