Les « Tales of » sont des action-RPG très populaires au Japon, ils se caractérisent par un gameplay dynamique et un aspect visuel typé manga. C’est grâce à l’excellent Tales of Symphonia que la licence deviendra populaire en occident parmi les amateurs de J-RPG. Même si nous n’avons pas eu droit à tous les opus, Namco-Bandai a fait de nombreux efforts depuis quelques années pour promouvoir la série dans nos contrés en sortant tous les gros titres sur consoles de salon.
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ToggleUn berger qui les guidera tous
Ceux ayant appréciés les univers purement médiévaux des premiers titres, comme Tales of Phantasia ou Tales of Destiny pour ne citer qu’eux, seront ravis puisque Tales of Zestiria reprend ces codes en proposant un scénario inspiré partiellement de la légende du roi Arthur. On ne retrouve pas donc ce petit côté moderne/science-fiction que l’on observe dans la plupart des derniers jeux. Un bel hommage pour souffler les 20 bougies.
Nous suivons les aventures de Sorey, un jeune homme élevé dans le village d’Elysia où vivent uniquement des séraphins coupés du monde extérieur. Ces derniers sont des êtres quasi-divins invisibles aux yeux des êtres humains sauf pour quelques rares élus possédant assez de résonance comme notre héros. Dans une ère de chaos où la malveillance envahis le monde, Sorey, accompagné de son meilleur ami séraphin Mikleo, quitte le foyer natal et devient « Le Berger », un personnage issu des légendes et sensé sauver l’humanité.
Comme pour l’époque, le scénario reste classique dans son ensemble même si quelques révélations et moments forts font leurs effets. Fidèle à la franchise, ce sont les personnages de notre équipe qui rythment l’intrigue avec des personnalités travaillés et bien distinctes issues de l’univers du manga japonais. Comme à l’accoutumé, de nombreuses saynètes permettent d’observer de courtes discussions entre les protagonistes sur des sujets sérieux et loufoques.
Alisha l’oubliée et l’enfer des DLC
On rappelle tout de même ce qui avait créé la colère des joueurs japonais. Le personnage de Alisha, une princesse chevalière que Sorey rencontre dès le début et qui nous accompagne un petit moment. Elle se voit ensuite presque complètement effacée de la majeure partie du jeu que ce soit au niveau de l’histoire ou du gameplay. Comme à l’image de Vesperia pour le personnage de Flynn, une erreur que la version PS3 avait corrigée. Seul un DLC lui est consacré dans un chapitre spécial, ce qui est tout de même difficile à avaler. De pus, des saynètes et des arte mystiques sont également proposés en DLC.
Quand cela concerne des costumes, cela passe encore, mais quand on touche au contenu du jeu que l’on morcelle, on peut se poser des questions et vraiment parler de « jeu en kit ». Heureusement la version « Bonus content » disponible en Europe permet d’avoir le chapitre supplémentaire et les arte mystiques sans frais supplémentaires.
Un « Zest » de « Graces »
Zestiria reprend en grande partie le gameplay de Tales of Graces en ajoutant un aspect duo inspiré de Xillia. Bien entendu, nous avons droit à quelques nouveautés, bonnes et mauvaises. On commence par la zone de combat qui change radicalement. Nous ne sommes plus transportés dans une sorte d’arène, on reste dans l’environnement où on l’on rencontre l’ennemi. Si cela permet une transition plus réaliste, on se retrouve en revanche avec des problèmes de caméra récurrents. Dans les endroits plus fermés en particulier, nous sommes souvent perturbés par des zooms rendant les combats parfois injouables.
Mise à part ce défaut, le système de combat dynamique reste très solide avec sa jauge de cc pour lancer les différents arte (techniques) et qui se recharge en se mettant en garde ou en effectuant des esquives avec les pas de côté si l’on a un bon timing. Contrairement à une jauge de mana délimitée, nous pouvons donc enchaîner des combos d’arte vraiment classes de façon plus intuitive. D’autant qu’une petite nouveauté rajoute du piment aux affrontements. En effet, trois types d’arte sont proposés : les arte martiaux, les arte cachés, et les arte séraphiques. L’un étant plus fort l’autre en suivant un cycle ce qui nous permet de ne pas spammer sans réfléchir.
Concernant les duos, votre équipe au combat est composé de deux paires comprenant chacune un humain et un séraphin. Ces derniers peuvent utiliser l’armatisation et fusionner pour devenir plus puissant et accéder à de nouvelles compétences. Elle peut même servir à réanimer le berger ou son écuyer si le séraphin auquel il est lié est toujours debout. Toutefois il faut garder en tête que cette faculté n’est pas toute puissante et ne convient pas à toutes les situations.
Equipements et capacités
Les arte, de même que les séraphins et les monstres, ont leurs propres éléments (eau, feu, vent, terre) chacun ayant l’ascendant sur l’autre. Il faut également prendre en compte le type du monstre (bête, amorphe, cuirassé…). C’est là qu’entre en jeu les capacités qui sont légions. Les équipements offrent différents sets de ces dernières pouvant être combinées avec des effets visibles via un tableau représentant les 20 types de compétences différentes. Il faut agencer les capacités de telle manière à faire face aux différentes situations. Imaginons que l’on veuille affronter un monstre ailé de type feu, vous pouvez choisir des compétences qui vous donnent 10% de réduction des dégâts de feu. Vous pouvez par exemple cumuler la même capacité pour augmenter le pourcentage ou bien rajouter un bonus de dégât aux montres ailés. Et cela peut s’appliquer pour vos statistiques de base et bien d’autres paramètres. On met du temps à s’y faire, ce n’est pas évident au début mais une fois pris en main, on se rend compte de la richesse de ce système. Cependant, on regrette que le craft ait disparu.
Vous pouvez également fusionner les équipements pour agencer les capacités selon vos envies même si pour cela, vous allez avoir besoin des Normin. Ces petits êtres dispersés un peu partout portent le nom d’une capacité (attack, defens, poison…). Une fois trouvé, vous pouvez rattacher ces normin à un territoire dirigé par un seigneur de la terre pour permettre de droper des équipements disposant de la capacité du normin équipé. Cela a également pour effet d’augmenter le niveau des monstres les rendant plus redoutables.
Un open world pas si open world que ça
Vendu comme un Open World, on se rend vite compte que c’est un peu plus compliqué que ça manette en main. Nous somme face à de grands espaces vides avec énormément de murs invisibles. Les donjons et les ruines ne sont pas non plus fameux au niveau du level design, on n’est souvent face à des labyrinthes pittoresques. Les villes sont aussi peu nombreuses et très petites avec peu de batiments accessibles ce qui est un peu dommage. Si le système de combat est excellent, on fait en revanche un grand pas en arrière au niveau de l’exploration. Même le Colisée à disparu au profit de creusés qui n’offrent pas la même expérience même si le combat contre les caméos est bien là. On vous laisse d’ailleurs le plaisir de découvrir les protagonistes.
En plus des normin, les différents territoires des seigneurs de la terre donnent différents bonus comme afficher la localisation des ennemis ou encore améliorer les effets de la cuisine. Pour gagner plus de bonus de territoire, vous devez remporter des points en combattant dans la zone donnée ou en offrant des objets.
En parlant de bonus, vos personnages disposent de compétences s’appliquant le plus souvent en marchant, comme la préparation d’encas pour donner de la vie et des bonus en combat ou bien faciliter la découverte d’objectif sur la carte. On retrouve également les capacités donnant des bonus variés même si ils sont moins importants que dans Xillia par exemple. Enfin, sachez que l’on peut équiper différents titres aux personnages et les améliorer en gagnant des niveaux de maîtrise un peu comme dans Tales of Graces.
Le titre se caractérisant surtout sur ses combats, vous en aurez clairement pour votre argent si vous êtes un amateur d’action. En plus de plusieurs niveaux de difficulté, le soft propose un grand nombre de « mini-boss » de quoi vous donner du fil à retordre. Il faudra finir le jeu plusieurs fois pour tout débloquer ce qui donne une rejouabilité convenable, mais qui ne plaira pas à tous.
Une beauté sonore mais pas graphique
Même si un jeu ne se défini pas par ses graphismes, il faut tout de même respecter un minimum syndical et Zestiria est vraiment à un niveau où on ne l’attend pas. Les environnements sont affreusement vides et moches même si la pilule passe mieux sur PS4 et PC. On précise aussi que les fps sont bloqués a 30 fps sur ces deux supports.
Heureusement, le chara-design rattrape le coup et ce n’est pas moins de quatre character designer bien connus de la franchise qui ont participé tels que Kosuke Fujishima (Tales of Phantasia, Tales of Symphonia, Tales of the Abyss et Tales of Vesperia), Mitsumi Inomata (Tales of Destiny, Tales of Rebirth, Tales of Graces ), Daigo Okumura (Tales of Symphonia: Dawn of the New World et Tales of Xillia 2) et Minoru Iwamoto (Tales of the World: Radiant Mythology). De même que les passages animés du studio Ufotable qui sont toujours aussi sublimes.
On termine par le gros point fort du titre, selon votre serviteur, la bande son du jeu est tout simplement éblouissante. Motoi Sakuraba, le grand habitué de la série, collabore avec Go Shiina, qui a déjà œuvré sur Tales of Legendia, pour nous donner un résultat qui dépasse toutes les attentes. Mélangeant plusieurs genres, on retiendra tout de même quelques pépites comme « Zaveid the Exile » ou encore « Rising Up ».
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