Dévoilé en exclusivité lors de notre dernier AG French Direct qui s’apprête à faire son retour le 3 novembre prochain, Tandem : A Tale of Shadows est la nouvelle production du studio français Monochrome Paris. Le jeu édité par Hatinh Interactive prend la forme d’un puzzle-platformer mettant en scène une jeune fille, Emma, et un ourson en peluche, Fenton, partis à la recherche d’un jeune garçon disparu, Thomas Kane.
Jouable uniquement en solo, le jeu nous propose de parcourir les pièces d’un vieux manoir pour retrouver la trace du jeune garçon, tout en résolvant des énigmes basées sur la physique de la lumière et des ombres grâce à un gameplay asymétrique où le joueur commande à tour de rôle et à l’envie, Emma et l’ourson Fenton. Alors en cette période d’Halloween, que vaut ce puzzle-platformer coloré mais étrange à souhait ?
Conditions de test : Nous avons terminé l’histoire que nous proposait Tandem : A Tale of Shadows en environ 6 heures de jeu avec une copie PlayStation 4 lancée sur PlayStation 5 fournie par l’éditeur. Mis à jour importante : lors de nos tests, nous n’avions pas encore eu le patch day-one et ne connaissions pas son contenu au préalable. Celui apporte notamment la traduction française (et dans 11 autres langues) pour les sous-titres et les menus. En conséquent, le point négatif relevé dans notre test initial a été retiré.
Ombres et lumières
Votre périple commence lorsqu’une petite fille, Emma, part à la recherche d’un petit garçon disparu, Thomas Kane, dont les parents, de célèbres magiciens, habitent dans un grand et sombre manoir. Sur la piste de son enquête, un ourson tombe d’une diligence roulant à toute vitesse dans cette ville sombre et lugubre aux allures londoniennes de la fin du XIXe siècle. Emma ramasse l’ourson Fenton et poursuit la diligence jusque dans les jardins du manoir Kane, lieu du début de votre aventure.
Si vous jouez à ce jeu pour son scénario, sachez que vous faites mauvaise pioche. En effet, et même si les développeurs nous avaient prévenus durant le développement concernant la mise en second plan du scénario du jeu, on regrette l’absence de réelles ambitions scénaristiques et de profondeur dans le scénario même s’il faut avouer que le twist final est inattendu, nous faisant nous poser des questions sur l’avenir de nos personnages.
L’aventure de Tandem : A Tale of Shadows contient un peu moins de 45 niveaux répartis en 5 parties différentes du manoir : les jardins, la chaufferie, la cuisine, l’horloge et les jardins d’hiver. A chaque fin de chapitre, un niveau particulier fait office de boss avec un affrontement ou un ensemble d’énigmes plus compliquées, vous permettant de poursuivre votre visite du manoir.
L’ensemble des niveaux du jeu se présentent sous la forme de plusieurs salles interconnectées dans lesquelles il vous faudra résoudre des énigmes pour faire progresser vos deux compères. Comme l’indique le titre, toutes ces énigmes demandent d’utiliser les deux personnages et d’utiliser les propriétés des ombres et de la lumière contrôlées par Emma via sa lanterne ou les surfaces qu’elle peut déplacer, pour permettre à Fenton, l’ourson magique capable de se déplacer uniquement sur des surfaces représentées par les ombres d’objets divers, de progresser à son tour.
Un gameplay asymétrique original
Pour permettre ce gameplay asymétrique, le joueur devra prendre les commandes d’une Emma dirigée en vue du dessus et d’un Fenton dirigé en vue de côté. De quoi perturber de prime abord mais qui finalement emporte rapidement l’adhésion, avec un basculement, d’une simple touche fluide et instantanée. On se surprend alors à essayer de multiples possibilités avec les objets du décor afin de créer passerelles et plateformes grâce à des éléments que l’on peut aussi tirer ou pousser, quand il ne s’agit pas d’appuyer sur des boutons, tirer des leviers aux mécanismes chronométrés, ou sauter au bon moment pour éviter épines et rouages menaçants.
En cela, la physique du jeu est tout simplement parfaite et l’on sent que les développeurs maitrisent leur feature phare, la gestion de la lumière et des ombres. Les puzzles ne seront jamais d’une difficulté déconcertante mais pourraient bien vous bloquer quelques minutes, notamment si une pièce se cache dans une petite faille murale, tout en faisant gaffe à ne pas coincer notre ours qui ne pourra progresser s’il se retrouve enfermé dans les ombres.
Un ensemble d’allers-retours plutôt plaisant même si on ne peut s’empêcher de regretter le peu de mise en avant de l’ourson comparé à une Emma qui réalise toutes les actions nécessaires à l’avancée des personnages. Il faut néanmoins rappeler que le jeu se joue uniquement à un seul joueur, ce qui est vraiment dommage étant donné le potentiel multijoueur, notamment en local, d’un jeu de ce type, comme le fut It Takes Two en début d’année. Il y a fort à parier que si une suite est donnée à cet univers, cette option sera disponible.
De même, sachez que le jeu n’est jamais punitif puisqu’il contient un très grand nombre de points de contrôle. En effet, des adversaires pourront vous barrer la route tout comme des pics meurtriers pourraient stopper votre ourson. S’engage alors une véritable entraide pour terminer tous les tableaux regorgeant d’inventivité dans la diversité des énigmes proposées. Reste un gameplay peu varié étant donné la faible palette de mouvements disponibles : courir, tirer/pousser et se déplacer pour Emma, sauter et se déplacer pour Fenton. Pas d’inventaire non plus car aucun objet n’est à ramasser. A noter toutefois que des secrets sont à retrouver dans des espaces cachés ou en trouvant des mises en scène aux références littéraires bien senties.
Nous pouvons également saluer la direction artistique du jeu, un véritable point fort de celui-ci, aux consonances burtoniennes et aux décors tantôt mélancoliques, tantôt colorés, qui collent parfaitement à l’univers enchanteur qu’ont voulu dépeindre les développeurs. Mention spéciale à l’univers des cuisines, avec des mises en scène particulièrement loufoques de cubes gélatineux dont le destin funeste ne manquerait pas de vous surprendre.
La bande-son recèle de petites mélodies sympathiques, non entêtantes mais propres à chaque lieu visité, tandis que l’on regrette l’absence d’interactions entre les personnages, notamment de dialogues en dehors des cinématiques présentes en début et fin de chapitre. Le titre est bien traduit et sous-titré dans plusieurs langues, dont le français et nous n’avons pas connu de bugs majeurs si ce n’est un mauvais affichage de la tête d’Emma dans certaines cinématiques.
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