C’était il y a deux ans. Les créateurs de la franchise LittleBigPlanet nous proposaient un OVNI à destination de la PlayStation Vita, une exclusivité étonnante qui nous transportait dans un univers propre au studio, où la créativité prend place au centre de notre épopée, loin de toute violence habituelle ou autre concept récurrent dans le jeu vidéo. Mais qu’apporte réellement cette édition PlayStation 4 ?
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ToggleAdieu la Vita, on ne garde que Iota
Estampillée Unfolded, cette édition nouvelle-génération n’est autre que le titre initial remanié à atterrir sur notre machine de salon, avec bien évidemment – et heureusement, quelques nouveautés et réajustements. Mais avant même d’approfondir notre analyse, ne faut-il pas s’attrister sur le sort de la PlayStation Vita ?
Non pas que je souhaite relancer le débat sur le dénigrement et la mauvaise communication de la firme nippone quant à sa console portable, il faut tout de même avouer qu’elle perd ici, l’une de ses principales exclusivités.
Titre emblématique de la Vita, Tearaway faisait partie de ces titres qui pouvaient nous pousser à acheter la bécane, nous laissant un désir profond à tendre la main vers cette machine tant mise de côté. Les joueurs pouvaient ainsi être fiers de leurs titres inédits et se dire que la console portable en avait réellement dans le ventre. Mais entre ce Tearaway qui revient sur PlayStation 4 et Gravity Rush qui suit la même évolution, ne faut-il pas se morfondre sur le triste sort de la PlayStation Vita ?
Telle est la triste note sur laquelle commence notre test, mais rassurez-vous, Tearaway Unfolded en a pour sa raison d’être. Et même s’il laissera un goût amer aux premiers abords pour les possesseurs de la console portable de Sony, il viendra rapidement enjoliver vos papilles gustatives en quête d’un peu d’exotisme et de nouvelles sensations.
Attention aux écureuils…
Evidemment, cette édition nouvelle génération reprend la même intrigue et le même principe que le jeu original. Vous prendrez le contrôler d’un petit personnage en papier, Iota, qui devra délivrer un message en urgence à Vou, une divinité que le joueur représente. Lui-même porteur du message, votre personnage aura l’apparence d’un petit être avec une tête d’enveloppe et vous devrez avancer tout au long de votre odyssée dans un genre mélangeant principalement jeu d’aventure mais également plateformes et action.
Même si l’intrigue principale n’a pas de réelle profondeur scénaristique, celle-ci est frappée par l’univers incroyable que nous proposent les p’tits gars de chez Média Molécule (il suffit de voir ce qu’ils ont fait avec LittleBigPlanet pour comprendre l’étendue de leur imagination). Ainsi, tout votre monde sera fait de papier, où chaque élément du décor est vivant et peut bouger mais aussi évoluer.
Iota – ou son homologue féminin si vous choisissez une fille, Atoi, pourra utiliser la lumière pour avancer au cours de son épopée mais également guider divers animaux, personnages et autres entités. Les scraps, principaux méchants du jeu, viendront également semer des embûches et tenteront de vous empêcher d’avancer convenablement, soit en vous attaquant directement, soit en vous barrant tout simplement la route. Mais ce n’est pas tout puisqu’à plusieurs reprises, vous serez obligé d’utiliser la lumière pour réparer les dégâts de vos ennemis, ces derniers laissant sur leur passage un monde de carton et de papiers journaux.
Un gameplay aux petits oignons
Là où la Vita proposait de nombreuses interactions avec ses différentes particularités, notamment avec les fonctionnalités gyroscopiques, cette édition Unfolded apporte de sérieux compromis et subit une refonte quasi-totale de son gameplay. Ainsi, la DualShock n’aura jamais été si bien optimisée, que ce soit dans son utilisation de base ou avec les diverses options proposées.
Tout d’abord, pour viser les différentes zones à éclairer grâce à la lumière, vous devrez utiliser votre manette et la bouger, le viseur reprenant la barre lumineuse et ciblée par votre manette. Ainsi, vous devrez régulièrement pointer certains décors à l’aide de votre outil en main sans forcément être un élément du gameplay gênant ou trop récurrent.
De plus, le pavé tactile de votre manette sera lui-aussi, assez fréquemment utilisé. Que ce soit pour sauter à quelques occasions, utiliser l’une des aptitudes de Iota ou se lancer dans l’outil de création et de personnalisation du jeu, le Pad est lui -aussi ici mis en valeur- et c’est tant mieux.
Petit bât qui blesse cependant avec l’utilisation un peu trop imprécise et bien moins pratique du pavé tactile, la Vita ayant sa force dans ces dernières fonctionnalités.
La très bonne utilisation de la manette couplée à une aventure unique et un gameplay efficace nous permettent d’apprécier et voir même, de surkiffer notre évolution et notre avancée dans le monde où nous sommes propulsés.
Un portage certes, mais pas que
Bon, il va falloir que je crache le morceau, cela fait déjà un p’tit moment que je veux le dire : Tearaway Unfolded est juste magnifique. Encore une fois, le studio sait nous en mettre la plein la vue, et non pas avec des graphismes incroyables ou un réalisme poussé à son paroxysme, mais avec une patte artistique de haute volée et un univers tant enchanteur que fabuleux.
Que ce soit dans le concept lui-même, les courbes de notre petit compagnon, les couleurs définies et le design général des niveaux, on se laisserait presque porter par une envie d’immersion totale. A noter également, que Unfolded n’est pas qu’un simple portage puisque les développeurs ont entièrement revu les graphismes avec une refonte totale de ces derniers. La bande-son quant à elle, ne laisse pas le place aux doutes et réconforte cette idée d’ingéniosité artistique. Malgré quelques moments d’absence, les musiques sont au top et transposent bien l’univers général du soft.
Mais certes, qu’en est-il réellement de cette édition Unfolded ? Est-ce juste un énième portage comme Sony sait si bien le faire ces derniers temps, histoire de surfer un peu sur la déferlante et la vague d’annonces de Remastered ?
Bien que logique vu la situation, la version PlayStation 4 tourne en 1080p et 60fps et peu de soucis techniques viennent entacher la réputation du soft à ce niveau, si ce n’est cette fichue caméra qui ne cesse de casser les pieds à certains passages, zoomant sans véritable nécessité ou en se coinçant dans les décors et textures.
Mais bien que retrouver l’univers de Tearaway sur grand écran en ravira plus d’un, ce n’est pas la que le titre tire sa force : les différents chapitres ont été rallongés, soit par ajout de contenu, soit directement en modifiant quelques passages, afin d’offrir un certain vent de fraîcheur aux anciens joueurs.
Un tout nouveau niveau vient également s’ajouter au compteur des 17 chapitres précédents, rallongeant un peu la durée de vie du soft, celle-ci étant plutôt moyenne de base.
Rajoutons à tout cela se que l’on a précédemment énoncé sur l’utilisation de la manette et du pavé tactile et l’on se retrouve avec un portage de haute qualité, enfin.
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