Quatre ans après la fin du Kickstarter, Temtem, ce Pokémon-like à la sauce MMO, sort enfin sur PC et consoles. Disponible en early access depuis 2020, le jeu est édité par Humble Bundle et développé par le studio espagnol Crema. Un enfant qui, à l’aube de ses 12 ans, part à l’aventure pour découvrir le monde, capturer les créatures qui y vivent et les collectionner… C’est un pitch que toute personne ayant déjà tenu une console Nintendo entre les mains connait. La question est surtout de savoir si ce Pokémon–like a suffisamment de qualités pour se hisser à la hauteur de son modèle, voire de lui faire de l’ombre.
Avant toute chose, rappelons que si vous choisissez d’acquérir Temtem sur consoles (Switch, PS5 ou Xbox), il vous faudra également posséder un abonnement online. Ce dernier est indispensable pour pouvoir jouer. En effet, il n’y a pas de fonctionnalité ou de mode hors ligne. Pas question, donc, de se faire une petite partie de Temtem dans le train. Le jeu étant un MMO, il était sans doute difficile de faire autrement mais c’est un peu dommage pour une console hybride de se voir ainsi limitée…
Condition du test : ce test a été réalisé à partir d’une version Switch. Nous avons principalement joué en mode nomade. Quelques sessions sur le dock nous ont permis d’apprécier les graphismes sur un écran de télévision. Nous avons rédigé cette review après une vingtaine d’heures de jeu.
Sommaire
ToggleUn jour, je serai le meilleur dresseur…
Vous l’aurez compris, le pitch est relativement classique : sur l’Archipel Aéroporté, les temtems et les humains coexistent pacifiquement depuis la nuit des temps. Comme tous les enfants de votre âge, vous rêvez de devenir dresseur de temtems, d’explorer les six îles qui composent l’Archipel et de découvrir de nouvelles espèces inédites.
Le grand jour de l’Eveil est arrivé et le professeur Konstantinos promet à votre mère qu’il vous accompagnera jusqu’à la célèbre Académie, lieu incontournable pour tous les jeunes dresseurs. Après avoir reçu votre premier Temtem, vous voilà prêt pour l’aventure.
Votre objectif ? Vaincre les huit chefs de dojo et devenir le dresseur ultime. Bientôt, vous allez rencontrer les membres du clan Belsoto – les grands méchants de l’histoire – qui n’hésiteront pas à vous mettre des bâtons dans les roues.
Cette aventure, vous pouvez choisir de la vivre seul. Il est possible de finir la trame principale en solo. Néanmoins, vous pouvez également faire appel ponctuellement ou de manière régulière à des amis. Temtem étant un MMO, les interactions avec les autres dresseurs sont encouragées.
Vous pourrez ainsi, à tout moment, joindre vos forces à celles d’un ami pour atteindre votre prochain objectif. La possibilité de parcourir toute l’aventure en coop est vraiment appréciable. Rappelons d’ailleurs que Temtem est à la fois cross-plateform et cross-save : il est donc tout à fait envisageable qu’un joueur PC rejoigne la partie d’un joueur console et inversement.
Une aventure riche, un contenu endgame conséquent
Comptez entre 50 et 60 heures pour terminer tranquillement le scénario principal. Le jeu pouvait se montrer très bavard au début de son early access mais de nombreux dialogues ont été réduits. Nous avons apprécié les touches d’humour bien présentes.
En marge du scénario principal, vous trouverez une multitude de quêtes secondaires, pas toujours hyper inspirées, mais qui ont le mérite de vous aider à faire évoluer vos temtems et à gagner un peu d’argent (bien utile à la fin du jeu !).
Niveau difficulté, Temtem offre davantage de résistance que les aventures Pokémon. Le farm fait entièrement partie du gameplay et vous ne pourrez pas venir à bout des maîtres des dojos avec un seul temtem. Il vous faudra entraîner toute votre équipe et apprendre à connaître les résistances et faiblesses de chaque type pour être réellement efficace en combat.
Une fois l’aventure principale terminée, vous pourrez profiter d’un contenu endgame plutôt conséquent. Prendre le temps de compléter la tempédie entièrement, se lancer dans la reproduction, partir à la chasse aux luma (l’équivalent des shiny), participer au concours de pêche, combattre à nouveau les maîtres des dojos sont autant d’activités auxquelles vous pourrez toujours vous adonner une fois la quête principale complétée.
Techniquement, Temtem est stable. Nous avons rencontré quelques ralentissements, peut-être dû à notre propre connexion, mais nous n’avons jamais été déconnecté.
L’univers de Temtem est globalement assez coloré ; les décors des combats sont cependant un peu ternes. Les animations sont très jolies et la direction artistique, à défaut de plaire à tout le monde, est cohérente. La somptueuse bande originale de Damian Sanchez rythme à merveille l’aventure.
Compétitions et Battle Pass
Temtem se veut orienté vers la compétition. Le jeu offre la possibilité de défier n’importe quel autre dresseur, dans un combat amical ou compétitif. Le titre inclut également un mode pick&ban : dans un premier temps, vous choisissez 10 créatures ; ensuite, à tour de rôle, chaque dresseur choisit un temtem et en bannit un autre jusqu’à ce que chacun conserve une équipe de 5 temtems. Le combat peut alors commencer.
Dans Temtem, il est possible de personnaliser son avatar avec de nombreux éléments cosmétiques. La boutique du jeu vous propose d’ailleurs d’acheter, avec de l’argent réel, des Novas (la monnaie Premium du jeu), que vous pourrez, par exemple, investir dans des éléments cosmétiques.
En ce sens, Temtem n’est pas un Pay-to-win mais il est vrai qu’il peut être frustrant de devoir payer, en plus du prix du jeu de base et d’un abonnement Internet (si vous jouez sur console), pour quelques éléments cosmétiques supplémentaires. Notons également que les Novas sont liés à la plate-forme sur laquelle vous les avez achetées.
En plus des Novas, le jeu proposera bientôt l’achat d’un Battle Pass ou Passe de combat, au prix de 6€. Il fournit une flopée d’éléments de customisation, un bonus d’expérience et quatre quêtes hebdomadaires supplémentaires. Selon les développeurs, ce Battle Pass permettrait de rassembler suffisamment de monnaie pour acheter le suivant.
Un jeu réellement original ?
Temtem ne cherche pas à cacher qu’il tire son inspiration de Pokémon, tant au niveau du gameplay que du game design, mais parvient-il à s’en démarquer réellement ? Tout d’abord, les combats de temtems se font systématiquement en 2v2 mais ce n’est pas vraiment une nouveauté par rapport à la licence de Game Freak. Les temtems peuvent connaître simultanément jusqu’à quatre compétences différentes mais ils peuvent également réapparendre celles qui ont été précédemment oubliées (ce qui n’était pas impossible dans Pokémon mais moins aisé).
Là où Temtem se démarque un peu plus de sa source d’inspiration, c’est dans l’absence de facteurs aléatoires comme la précision ou les coups critiques. Théoriquement, le résultat d’un combat peut donc être calculé à l’avance. Il faudra bien sûr tenir compte des techniques synergisées, qui deviennent plus puissantes si le deuxième temtem appartient à un type bien précis. C’est une nouveauté que nous avons apprécié. En outre, certaines techniques sont associées à un nombre de tours que le temtem doit attendre avant de pouvoir les utiliser, ce qui ajoute un peu de stratégie dans les combats.
Enfin, chaque temtem possède une barre d’endurance qui se régénère entièrement entre chaque combat. Pour utiliser une technique, le temtem doit puiser dans cette endurance. S’il n’en possède pas suffisamment, la fatigue le poussera à utiliser ses propres PV pour attaquer. Temtem n’est donc pas une copie conforme des jeux Pokémon. Le titre de Crema propose quelques nouveautés – notamment par sa dimension MMO, mais ne révolutionne pas vraiment le genre.
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