A son annonce surprise le 19 septembre dernier, on se demandait bien ce que vaudrait ce Terminator: Resistance. Effectivement, la dernière fois que nous avions vu un jeu vidéo de la franchise cinématographique, c’était en 2007 et le mauvais Terminator : Renaissance, soit le jeu vidéo issu du film éponyme.
Le soft est donc disponible officiellement sur PC, PS4 et Xbox One depuis le 15 novembre dernier et développé qui plus est par Teyon. Le studio polonais nous avait auparavant horrifié avec le médiocre Rambo: The Video Game. Voilà de quoi nous inquiéter. Mais ceci dit, le jeu surprend en tentant beaucoup de choses, peut-être un trop…
Conditions de test : Nous avons terminé Terminator: Resistance en environ 7 heures de jeu, en loupant deux ou trois quêtes annexes maximum. Le jeu a été testé sur PC avec une GTX 1070 à 8Go de mémoire vidéo, un i5 cadencé à 3.8 GHz et 16Go de RAM.
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ToggleJacob Rivers, cible de Skynet
Sans y aller non plus par quatre chemins, Terminator: Resistance dispose d’une narration curieusement captivante. Vous prenez le contrôle de Jacob Rivers, membre de la Resistance Pacific Division. Toute son équipe se fait décimer au début du jeu, et notre héros va devoir retrouver le commandant Baron. Mais ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il est marqué pour extermination par Skynet pour des raisons totalement inconnues, et que notre protagoniste va devoir découvrir.
Sans trop spoiler sur le fil rouge de Terminator: Resistance, force est de constater qu’il s’agit au final d’un préquel à Terminator 1 & 2. Cela signifie que le soft ignore tout simplement les autres films Terminator sortis à ce jour. Même si nous restons cependant relativement envoûtés par son histoire pas si déplaisante, on pourra être déçu de voir que la plupart des rebondissements se voient à des kilomètres d’entrée de jeu, et que nous savons inévitablement comment tout cela va finir pour peu que les joueurs aient déjà vu les deux premiers Terminator de James Cameron.
Le titre de Teyon dispose aussi de choix de dialogue. Via les personnages que vous rencontrerez au fil de votre progression, vous aurez la possibilité de discuter avec eux, ou parfois de choisir des choix de dialogue qu’apprécieront ou non les protagonistes en question. Nous avons là un système de relation un peu comme dans un Fallout finalement, avec aussi des choix à conséquences. En effet, la cinématique de fin changera plus ou moins en fonction de nos choix. Nous aurons donc pas mal de variations, ce qui accentue la rejouabilité finalement.
En somme, cette mécanique de jeu semble la plus maîtrisée de la part de Teyon, qui sait ce qu’il fait et où il va. On peut dire que les développeurs ont fait un progrès monstre sur cet aspect, et rend aussi un bel hommage au background de Terminator, ultra fidèle de bout en bout. On sera plongé dans des décors post-apocalyptiques, mais qui manqueront cependant un poil de variété et de personnalité, à notre grand dam. Par contre, on appréciera la fidélité sans faille à la modélisation parfaite de ces bon vieux T-800, soit la marque de fabrique des films Terminator.
Terminator: Resistance et ses mécaniques banales et d’un autre âge
Il faut bien avouer que Teyon tente énormément de mécaniques de jeu dans Terminator: Resistance, à commencer par son côté FPS. C’est la première fois que le studio polonais tente de faire en guise de second jeu un first person shooter, pour un résultat mitigé. On retrouve des déplacements mous, un peu rigides, et des animations pas terminées sur les glissades. De plus, les gunfights sont beaucoup trop mollassons pour y prendre du plaisir et pour ne rien arranger, le feeling des armes sont similaires à une arme de paintball.
Cela fait que les sensations de tirs sont finalement peu percutantes, ce qui reste un problème pour un FPS sorti en 2019. Ceci dit, le titre reste jouable, et nous pourrons nous consoler au moins avec les bruitages officiels des armes à plasma, c’est déjà ça de pris… On voit que les développeurs manquent encore d’expérience pour coder un FPS, et arrivent même à rater sa partie infiltration.
Effectivement, via un couteau d’extermination que vous pouvez crafter de nombreuses fois, vous pouvez tuer un T-800 en un seul coup par derrière. Seulement voilà, vous aurez vite fait de prendre votre arme à plasma et le dézinguer pour aller plus vite. Car qu’on se le dise, ces pétoires à plasma seront largement plus efficaces, et ce côté infiltration se fera que bien trop occasionnellement… Et en sus, l’IA des ennemis robotiques est à la limite de la catastrophe. En effet, soit ils vous repère trop vite, ou peuvent parfois rester immobiles sans rien faire.
Teyon a aussi eu l’idée de nous proposer de la mécanique RPG. A disposition, vous aurez trois arbres à compétences, divisé en science, combat et survie. Cela permettra de vous améliorer en piratage, armes, ajouter une ligne supplémentaire à votre inventaire – qui se remplit d’ailleurs beaucoup trop vite et qui aurait dû se baser sur le poids… – et j’en passe. En soi, ce système est une bonne idée, même si on ressent que cet arbre à compétences est finalement ultra limité, manque de profondeur et reste pour le moins trop banal.
Terminator: Resistance s’essaie aussi au crafting, qui fonctionne pas trop mal. En tuant des robots, vous pouvez récolter diverses ressources qui vous serviront à crafter divers équipements comme trousse de soins, munitions – même si vous en récoltez énormément en jouant de toute façon -, couteau d’extermination, grenade et bien d’autres joyeusetés. Clairement, ce système est bien huilé comme la boutique dans les différentes planques du soft, qui vous permettent de vous refaire une santé niveau armes, munitions voire crochets moyennant des ressources échangeables que vous trouvez en explorant les zones.
Dans le fond, bien que ces composantes soient lambda, cela fait le boulot. Vous pourrez également assigner des puces Skynet à vos armes plasma pour les rendre plus puissantes. Il s’agira en général d’assigner des puces compatibles niveau symboles, vous procurant des stats un peu plus poussées sur la cadence de tir, la stabilité ou encore le chargeur et les dégâts. C’est bien foutu globalement, mais cela montre encore ses limites, car on se serait bien vu améliorer plus en détails armes à feu comme plasma.
D’ailleurs, c’est incompréhensible que l’on ne puisse upgrader seulement les pétoires à plasma et non celles à feu… A noter qu’il y aura aussi la possibilité de crocheter des portes via un mini jeu à la Fallout, et ce sera la même chose pour les séquences de piratage. Cependant, ces mini-jeux deviennent vite fatigants et redondant pour crocheter des serrures ou pirater des tourelles.
Un titre globalement répétitif qui pouvait faire mieux
Même si le soft est parfaitement jouable comme nous l’avons évoqué plus haut, il n’en reste pas moins trop répétitif. Vous naviguerez souvent entre un système de QG, puis vous partirez ensuite soit sur une zone large peuplée de quêtes primaires et annexes que l’on vous donne, ou bien dans des niveaux linéaires avec une mise en scène digne d’un Call of Duty, mais avec des robots. Si le côté linéaire n’est pas dérangeant dans l’absolu, on regrette que les diverses zones larges soient finalement trop petites, et se plient très rapidement.
Par contre mention spéciale au level-design du soft, qui arrive à se varier au final. Effectivement, si comme nous l’avons évoqué, les différentes zones de jeu bourrées de quêtes primaires et secondaires seront petites, elles disposent néanmoins d’une liberté d’approche intéressante. Il y a pas mal de variétés dans sa construction, ce qui donne diablement envie de fouiller les moindre recoins. Combiné avec ces séquences de jeu linéaires, le tout donne un cocktail finalement pas si déplaisant que ça, même s’il y a encore pas mal de lacunes sur certains aspects du level-design.
Concernant ensuite les missions, elles sont peu intéressantes dans l’ensemble. Si quelques missions arrivent à se dégager de-ci de-là, on retrouvera toujours des objectifs lambda à savoir retrouver par exemple tels objets pour le PNJ… On a vu des objectifs plus travaillés que ça, et c’est là où le bât blesse. Au rayon des autres défauts que le jeu traîne comme un boulet, ce sera le nombre de munitions. Vous ne tomberez en effet jamais à court, car vous en trouverez toujours sur les ennemis facilement et du coup, crafter des munitions ne sert à rien.
De plus, le système de vision à rayon X pour voir les divers robots aux alentours casse le fait de se faire surprendre par un T-800… D’ailleurs ce que l’on arrive pas à comprendre, ce sont les armes à feu qui deviennent totalement inutiles au bout de seulement 2h de jeu facile, car vous aurez finalement des armes de plasma qui feront cette fois-ci des dégâts aux T-800, qu’on pourra poutrer facilement…
Chose vraiment décevante car les T-800 représentent un véritable un danger de mort au début du jeu. Effectivement, il fallait à tout prix se cacher d’eux au début du jeu pour éviter de se faire tuer en un coup. Le tout donnait du coup un petit côté stressant de se retrouver en face de ces machines sanguinaires sans pouvoir rien y faire. Hélas, cette mécanique intéressante tombe vite à l’eau, et on aurait voulu avoir beaucoup plus de passages comme ça au début du soft.
Pas si folichon techniquement, et plutôt court
Loin d’être une catastrophe visuelle non plus si on le compare à Rambo: The Video Game, Terminator: Resistance n’est pas non plus si joli que ça. Si les décors de nuit sont passables, on pourra assez vite être dépité par la qualité graphique du soft de jour. Les textures sont tout bonnement peu détaillées, pixelisées à mort, et les cinématiques comme les phases un peu plus linéaires et orientées action sont détruites par une mise en scène digne d’un jeu de 2007.
Autant dire que le soft à 10 ans de retard sur le plan graphique, mais arrive à s’en sortir en proposant une modélisation convaincante des T-800. Pour le reste, hormis des modélisations faciales qui sont tout juste correctes, les animations sous forme de rigidité cadavérique ne sont pas au top. On se tape aussi des effets de lumière parfois trop intenses pour une lisibilité de l’action peu optimale. En bref, le jeu est très moyen graphiquement, et encore heureux que le jeu soit fluide…
Quant à la durée de vie, elle est famélique pour un titre qui propose des zones semi-ouvertes. Vous terminerez Terminator: Resistance en 7 heures de jeu en mode normal. Pour rallonger la durée de vie, vous pourrez recommencer le jeu et y découvrir les choix amenant à des variations concrètes sur la cinématique de fin – sous forme d’illustration au passage… Pour un titre qui veut mixer un FPS linéaire et avec des zones semi-ouvertes c’est limite, surtout pour un jeu vendu à 39,99 €…
Néanmoins, on peut finir sur une bonne note, avec le sound design de Terminator: Resistance, pas si ridicule que ça. Honnêtement, on est même surpris que le jeu soit encore une fois fidèle aux films. En effet, en sus de retrouver une atmosphère sonore qui rend bien hommage aux films, on retrouve pour notre bon plaisir le thème principal mythique de la licence.
Un pur bonheur pour les oreilles en somme, comme les autres thème musicaux, qui sont mine de rien variés. Concernant le doublage, il sera en anglais et sous-titré en français, pour un résultat relativement correct dans l’acting, sans plus. On se doute bien évidemment que le budget du studio devait être restreint pour ne pas proposer une version française. En revanche, le tout est entaché d’un mixage sonore qui aurait mérité un peu mieux.
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