Tetris, pour rappel, est incontestablement LE jeu légendaire créé en 1984 par un Russe du nom de Alekseï Pajitnov. Le soft rencontra d’ailleurs un succès puisqu’il a été ensuite décliné sur une tripotée de supports après sa sortie sur Elektronika 60. On y retrouve une pelotée de jeux Tetris d’ailleurs sortis sur Nintendo DS, PlayStation 2, Game Boy, et bien d’autres. Aujourd’hui, en 2018, on retrouve un studio japonais, Enhance Games développant Tetris Effect. Qu’on se le dise, ce nouvel opus de Tetris a non seulement le rythme de la musique traversant, mais insuffle du sang neuf à la licence.
Du Tetris à perte de vue
A défaut de proposer un mode histoire – ce qui serait relativement étrange pour un jeu Tetris – Tetris Effect nous plonge dans deux modes de jeu bien distincts. Vous aurez en premier lieu le mode périple. Il s’agit-là d’un mode où vous allez parcourir pas moins de 27 niveaux, sous fond de musiques relaxantes comme électro. Par la suite, vous aurez également un mode Effets, beaucoup plus intéressant. Même si hélas, nous n’aurons pas de mode multijoueur en ligne ou local, ce mode-là bénéficiera d’une rejouabilité certaine. Le soft nous propose un paquet de modes de jeu variés, et qui s’adaptera parfaitement à votre humeur du moment. D’un mode où il faudra réaliser un maximum de combos, en passant par l’élimination de blocs infectés avant la fin du temps imparti, les modes de jeu seront relativement touffus pour varier l’expérience de Tetris Effect. En somme, en mode périple comme en mode Effets, la rejouabilité sera pratiquement infinie, surtout pour les joueurs désirant exploser leur score. D’ailleurs, notez que le mode périple se termine entre 6 et 7 heures de jeu, si vous optez pour le mode débutant. Croyez-nous, vous risquerez de recommencer un bon paquet de fois pour finir les 27 niveaux du soft.
Tetris Effect a le don de proposer du contenu à perte de vue, et propose qui plus est une rejouabilité littéralement sans faille.
Globalement, le contenu est complètement gargantuesque finalement, mais il faut bien avouer que le soft manque parfois un peu d’équilibre sur le mode périple notamment. Dans un premier temps, il faut savoir que ledit mode de jeu se dote de trois modes de difficultés – débutant, normal, expert – sans compter le mode entraînement. Là où ça coince, ce sera la difficulté du mode débutant. En effet, elle s’offre parfois une difficulté retord dans certains niveaux, étant donné que la vitesse de jeu pourra assez souvent augmenter crescendo d’un seul coup. De quoi perdre rapidement les joueurs. Cependant, on vous rassure, heureusement que cela n’est pas le cas sur tous les niveaux du soft, mais certains stages auraient mérités un peu de peaufinage pour ne pas frustrer le joueur. Pour les autres modes de difficultés, ils nous ont semblé en revanche particulièrement équilibrés sur ce point-là. Ce qui changera de toute manière à chaque difficulté ce sera la vitesse de jeu, et le nombre de lignes à casser pour terminer le fameux niveau en question.
Outre ce petit couac du côté de la difficulté, on ne pourra que saluer la bande sonore de Tetris Effect. Les morceaux choisis sont entraînants avec de l’électro, quelques musiques instrumentales totalement bien calibrées, et bien d’autres que nous vous laisseront évidemment le plaisir d’écouter et de découvrir. Au passage, sachez que vous débloquerez un mode théâtre, une fois le mode périple terminé dans n’importe quel difficulté. Dans ce mode, il n’est pas question de jouer, mais plutôt de contempler les divers univers qu’ils nous sont donnés de voir en arrière-plan lorsque nous jouons. Mais, étant donné qu’il est assez tarabiscoté de jouer et de regarder en même temps, ce mode Théâtre est bienvenu, et nous permet pour le coup de pouvoir observer avec plus d’attention les divers panoramas. Ce mode là est en somme malin, et nous empêche de passer à côté de quelques environnements avec ce côté « poétique ».
L’Effet Tetris, en modernisé
Nous n’avons pas encore abordé le gameplay, qui se veut être un Tetris modernisé. Cela faisait un moment que l’on attendait que la licence dépoussière un peu son gameplay. Ceci est désormais chose faite, avec Tetris Effect. Dans l’absolu, le titre ne bouscule pas sa formule, car on retrouve un gameplay à la Tetris. Vous devrez comme d’habitude placer astucieusement vos tetriminos de manière propre, afin de casser le nombre de lignes que l’on vous indique à l’écran, et ainsi passer au niveau suivant. On peut toujours faire chuter nos tetriminos délicatement, brutalement, le changer de sens ainsi que de changer sa forme une fois par tetriminos, histoire de ne pas se retrouver en face d’un bloc qui ne vous convient pas. Bien entendu, la partie se termine en game over, si jamais vous atteignez le haut du tableau avec vos blocs.
En soi, on pourrait penser que la formule Tetris n’a pas été embellie, mais que nenni. Pour faire simple, le soft se dote de deux petites subtilités en plus pour dépoussiérer la franchise, à commencer par les combos, et le système de zone, étroitement liés. En cassant des lignes, vous remplirez justement une jauge de zone. Cette dernière peut s’activer à tout moment qu’elle soit remplie entièrement ou non. Cela vous permet entre autres de vous sortir de situations assez chaudes. En effet, dans ce mode-là, le temps est ralenti pour une grosse poignée de secondes, et vous pouvez donc placer un maximum de blocs, et de ce fait casser un maximum de lignes. Une fois un retour à la normal, et en fonction du nombre de lignes détruites, vous obtiendrez un bonus de score, et toutes les lignes cassées disparaîtront pour vous faire un peu de place. Cette mécanique de zone est plaisante à utiliser, et séduira indéniablement les férus de scoring. Au passage, il est également possible de réaliser divers combos, pour gonfler un peu plus notre score. Notez enfin qu’en mode périple, les niveaux s’enchaînent sur chaque « monde » constitué de trois ou quatre niveaux. Si vous perdez sur le niveau suivant votre score n’est pas compté à la toute fin du monde, et il ne vous comptera que le ou les niveaux finis à la chaîne. Cela vous permettra de monter de niveau par la suite, mais ce système-là est purement anecdotique finalement.
Le retour de Tetris est solide avec un gameplay modernisé, et sous le signe d’un scoring solide, et du rythme des musiques efficace.
L’autre spécificité du gameplay de Tetris Effect, c’est la musique. Pour casser littéralement la routine d’un gameplay à la Tetris générique, le soft propose la brillante idée de faire cela tout en musique. Alors que les diverses musiques passent en fond dans chaque niveau, le déplacement de chaque bloc suit pour le coup directement le rythme de ladite musique dans chaque niveau. Cela donne un gros côté rythmique franchement grisant, et nous mettant incontestablement le rythme. De plus, sachez que les musiques évoluent également en trois temps et peuvent osciller entre des temps faibles, comme des temps forts. En revanche, on pourra peut-être pinailler sur quelques musiques dans la soundtrack qui restent inégales niveau qualité mais qu’importe, la plupart des musiques sont bien choisies, et cette subtilité rythmique passe affreusement bien.
Entre le côté 2D et VR, que vaut réellement Tetris Effect par ailleurs ? Si le côté 2D est franchement très traditionnel d’un Tetris finalement, sachez que l’on peut zoomer et bouger un peu la caméra en partie. Mais au delà-de ça, c’est relativement limité. Par contre, on ne sera que conquis d’entrée de jeu par sa version VR. Le studio Enhance Games n’a pas fait les choses à moitié, en proposant une vraie version VR, mais surtout une immersion totale, et très efficace. Les effets sont relativement bien foutus, et chaque tableau est un pur bonheur à parcourir, et nous fait carrément voyager. La fluidité en mode VR comme 2D est sans faille, il est même plutôt joli en 2D, mais on regrettera un léger downgrade graphique sur la mouture VR. Néanmoins, on trouve un jeu avec de beaux effets flashies par-ci par-là, et surtout cette facilité déconcertante à switcher entre la VR et le mode 2D. En tout cas, très bonne expérience dans l’ensemble, et le titre parvient à combattre l’austérité d’un Tetris en proposant des décors en fond particulièrement charmants, mélancoliques et rêveurs.
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