The Alliance Alive HD Remastered est une version remise au goût du jour d’un jeu 3DS (The Alliance Alive) sorti en mars 2018 chez nous. Le titre est développé par Cattle Call et édité par FuRyu. Si le studio ne vous dit rien, on retrouve tout de même quelques membres assez prestigieux comme Masashi Hamauzu (FF X, FF XIII) pour la bande-son ou encore Yoshitaka Murayama (la série des Suikoden) pour le scénario. Avec une 3DS très peu attractive en fin de vie à côté d’une Switch jouant sur les deux tableaux (console portable et console de salon), le titre peut-il briller avec cette seconde vie ?
Conditions de test : Nous avons joué au titre pendant un peu plus de vingt heures sur PS4 Pro.
Sommaire
ToggleQuelles différences par rapport au titre 3DS ?
The Alliance Alive HD Remastered profite bien évidemment du support des dernières consoles pour se refaire une beauté graphique. Comme son titre l’indique, nous avons droit à de la haute définition, mais aussi des couleurs plus prononcées, et plus généralement un gros lissage rendant le jeu très propre à l’écran. L’interface des menus est aussi plus claire. Nous avons ici un portage tout ce qu’il y a de plus classique, ainsi si vous avez déjà parcouru le soft de bout en bout sur 3DS, il n’y a aucune raison de repasser à la caisse.
Cependant, est-ce que ce remaster était une bonne idée ? Bien que cela se justifie par une frustration de ne pas avoir pu toucher un large public à cause d’une console portable délaissée, il faut malheureusement avouer que sur PS4, nous avons surtout l’impression d’avoir un J-RPG au rabais. Malgré une direction artistique fort sympathique qui rappelle les Bravely Default et Bravely Second, la pauvreté des décors et certains détails le rendent difficilement plaisant sur consoles de salon.
Par exemple, le fait que les personnages n’aient pas de pieds (coucou Fire Emblem Awakening) est un de ces détails qui nous sautent constamment aux yeux. Par contre, c’est l’un des rares cas où la Switch se démarquera de ses concurrents grâce à son mode portable qui sied particulièrement à ce genre de remaster. Malheureusement, on regrette que les développeurs n’en aient pas profité pour doubler les personnages du jeu.
C’est dans ces moments que l’on comprend que le doublage est devenu un paramètre crucial de nos jours, le silence pèse lourdement sur l’ambiance du titre et l’expression des émotions. Même Dragon Quest XI, qui avait pourtant cette sorte de tradition tacite, s’est plié à la modernité. Et pour ne rien arranger, les textes sont en anglais. Pour finir en ce qui concerne la bande-son, les compositions de Masashi Hamauzu ne sont pas vraiment à la hauteur de son talent. Ils s’écoutent mais on est loin des thèmes mémorables des différents Final Fantasy sur lesquels il a travaillé.
Une bonne histoire mais des personnages trop clichés
The Alliance Alive HD Remastered propose une histoire que l’on apprécie qu’à moitié. L’univers est intéressant, nous sommes plongés dans un monde où l’être humain est à l’échelle sociale la plus basse derrière les bêtes et les Daemons. Ces derniers ont envahi les humains et divisé le monde en quatre territoires il y a très longtemps. De plus, cette séparation a créé des bouleversements climatiques comme nous le montrent les premières heures de jeu avec nos deux héros qui évoluent dans une terre où les nuages et la pluie sont éternels.
Ce sont les deux premiers d’une longue liste puisque l’on se retrouve avec 9 protagonistes au total. Nous assistons donc d’abord à une introduction successive de chaque groupe pour finalement tous les retrouver à un point culminant qui marquent le réel départ de l’aventure. Si cela a le mérite de bien poser les bases ainsi que les motivations des personnages, cette phase est beaucoup trop longue et poussive.
L’autre point noir qui transforme les débuts en une lourde épreuve, ce sont les personnages qui ne sont pas vraiment attachants. En plus d’être ultra caricaturaux, ils manquent de profondeur. Comme on disait précédemment, le manque de voix vient en rajouter une couche sur la mauvaise impression. Pourtant le titre a quelques qualités, et reste un J-RPG honnête. Le scénario se termine en une trentaine d’heures mais le soft propose des à-côtés sympathiques.
Quelques bonnes idées
Malgré une carte de monde très moche et vide, l’exploration est plutôt agréable dans l’ensemble. Plusieurs moyens de locomotions nous permettent de nous déplacer efficacement (même si encore une fois, on souffre pas mal de temps à pied), et les donjons sont plutôt bien construits avec de petites énigmes. En résumé, un level design classique du genre mais efficace. On retiendra surtout son système de combat et de guildes qui nous offrent une personnalisation assez poussée.
Les joutes sont au tour par tour mais pas comme nous avons l’habitude puisque chaque personnage peut équiper n’importe quelle arme, et jusqu’à deux en même temps. Le développement de nos combattants va être déterminé par les formations que l’on donne à notre équipe et aux points de talent dépensés pour telle magie ou tel arme. En outre, les compétences d’une arme ou d’une magie s’acquiert au hasard essentiellement en l’utilisant au combat sachant que certains sorts s’achètent auprès des guildes.
Les guildes sont d’ailleurs une composante très intéressante du jeu. Divisées en 5 catégories, elles prennent la forme de tours situées un peu partout sur la carte. Certaines peuvent même être construites suivant les recrutements de PNJ opérés. Elles nous donnent différents bonus en combats (buffs, attaques…).
Etant donné que les personnages récupèrent automatiquement leurs jauges de vie après chaque combat, le développement des guildes est un point majeur car le challenge est assez corsé malgré ce regain. On apprécie cet aspect tactique que l’on peut en sus pousser très loin si l’on investit du temps (avec un news game plus entre autres).
Cet article peut contenir des liens affiliés