Après une campagne Kickstarter réussie par InXile Entertainment (avec 1 519 680 $ récoltés sur les 1 250 000 $ attendus) en 2015, The Bard’s Tale IV : Barrows Deep débarque enfin sur PC. Plus qu’un RPG lambda, il s’agit également d’une renaissance pour une vielle licence de CRPG. Toutefois, il n’est absolument pas nécessaire d’avoir joué aux anciens titres pour profiter pleinement de celui-là.
Ça va Barder
The Bard’s Tale IV ne s’étale pas trop sur son lore et reste classique d’un point de vue scénaristique. Ça ne veut pas dire pour autant que ce dernier est pauvre, le jeu laisse la liberté au joueur d’approfondir le sujet via des dialogues ou objets en fouillant un peu partout. Pour la faire courte, nous sommes plongés 100 ans après la destruction de Skara Brae (qui était le contexte du troisième opus) dont il ne reste que des contes et légendes désormais. En ce qui nous concerne, nous sommes persécutés par une bande de fanatiques qui a proclamé que la guilde des aventuriers, à laquelle vous appartenez, était hors-la-loi. Un mal bien plus sombre se cache toutefois derrière ce tumulte, et vous serez le héros de la situation. Encore faut-il d’abord savoir quel genre de héros vous souhaitez devenir. Malgré une création de personnage peu poussée pour un RPG de ce calibre, le choix des archétypes (Barde, Combattant, Adepte ou Brigand) peuvent se personnaliser de différentes façons, notamment à travers le gain de niveau donnant des points pour l’apprentissage de compétences. D’ailleurs, on pestera contre la branche (commune à toutes les classes) débloquant des recettes de craft, et donnant ainsi obligatoirement un personnage « poubelle » qui sacrifie son efficacité au combat.
On peut qualifier le RPG de InXiles de touche à tout en matière de gameplay. Un Dungeon Crawler avec de l’exploration, des puzzles, et des combats stratégiques au tour par tour. Il faut avouer qu’il réussit plutôt bien dans les différents domaine ou, dans le pire des cas, s’en sort avec les honneurs. On pense en particulier aux puzzles et l’exploration qui sont sans conteste les points les plus réussis de la liste. Dans une vue à la première personne, les lieux regorgent de secrets et d’énigmes en tout genre. On dispose de nombreuses interactions avec le décors ou les personnages grâce à une foule de sorts d’exploration (ou de rares objets comme un grappin) que l’on débloque en progressant dans l’aventure. Ces derniers s’utilisent aussi parfois pour résoudre des énigmes, et des puzzles souvent retords. Il faut réellement saluer le titre à ce niveau-là car il devient rare de trouver des RPG proposant des casse-têtes aussi inspirés à la fois ni trop durs, ni trop faciles.
Tale-ment vieillot
Malgré ses qualités indéniables, le soft accumule les défauts que même les patchs, survenus après le lancement, n’ont pas forcément réglés. Le plus gros problème est sans aucun doute l’optimisation qui mettra votre PC à genoux sans parler des temps de chargement affreusement longs. Visuellement, malgré une direction artistique soignée, le tout est cruellement daté. Les animations faciales, les murs invisibles pendant l’exploration gâchent quelque peu l’aspect très contemplatif du jeu. Pour ne rien arranger, de nombreux bugs viennent grossir la pile de défauts et agacent clairement à la longue. Sachez qu’il est possible de consommer les points de sauvegarde au lieu de les activer afin de glaner de l’expérience bonus, toutefois on vous le déconseille fortement histoire de prévenir une catastrophe au cas où un bug vous obligerait à revenir au dernier checkpoint. On peut comprendre le manque de moyen, mais un tel manque de peaufinage ne pardonne malheureusement pas.
Même un point plus où moins réussi comme les combats est gâché par un autre souci. Les ennemis sont visibles sur la carte, et vous avez un aperçu de leur niveau de dangerosité. Certains, au début de l’aventure, seront trop forts pour vous. Il faudra donc revenir par la suite, et les terrasser pour débloquer de nouveaux passages. De plus, il est possible de foncer sur eux sans être repéré pour obtenir l’initiative en combat. Arrivée à ce stade, vous êtes transporté dans une arène quadrillée, vos combattants disposés chacun sur une case. Vous disposez d’un nombre de points d’action limité que vous devez partager entre les membres de votre équipe pour les faire attaquer. Le but étant de réfléchir à la meilleure stratégie pour en user le moins possible tout en maximisant les dégâts infligés.
L’aspect stratégique est vraiment intéressant car elle fait intervenir le positionnement de nos combattants (bouger de case en case consomme des points d’action) mais aussi l’utilisation de nos compétences. Certaines permettent, par exemple d’attaquer tout une colonne ou de déplacer des ennemis à leur insu pour faire d’une pierre deux coups. Histoire de faire honneur à son titre, le barde est sans aucun doute la classe la plus atypique avec une réinvention de la technique de l’homme ivre si l’on peut dire ça comme ça. En outre, la synergie des compétences sur un même personnage et entre les membres de votre équipe est tout aussi importante par ailleurs. Malheureusement, l’IA complètement à l’ouest ne vous donnera pas énormément l’occasion de mettre à profit vos stratégies. Les monstres se déplacent souvent n’importe comment et optimise rarement les points d’action qu’ils possèdent.
Finissions sur une belle note (de musique) en couvrant d’éloges la bande-son de The Bard’s Tale IV : Barrows Deep de même que le sound design. La musique est omniprésente, et ce, même lorsque vous ramassez de simples objets. Des chants et des instruments en pagaille qui montrent que le soft n’a pas du tout voler son titre et s’est concentré sur un point essentiel du métier.
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