The Bradwell Conspiracy, c’est clairement un jeu d’aventure à la sauce narrative et teinté de puzzles qui est tout simplement passé inaperçu. Chose pour le moins pragmatique étant donné que le titre est développé par un tout nouveau studio, A Brave Plan. Ce dernier est par ailleurs expérimenté car il se compose de vétérans de l’industrie – Fable, Batman, Tomb Raider.
Qui plus est, le titre s’offre notamment des musiques composées par un certain Austin Wintory, ayant déjà officié sur les compositions musicales de Journey et Assassin’s Creed Syndicate entre autres. Les arguments de poids sont là en somme, au détriment d’une aventure narrative qui n’est finalement pas aussi palpitante qu’on aurait pu l’espérer.
Conditions de test : Nous avons terminé The Bradwell Conspiracy en quatre heures de jeu en bloquant notamment sur certains passages. Le jeu a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Le Portal du pauvre
Nous le qualifions ainsi pour une bonne raison. En effet, on ressent directement que les développeurs se sont clairement inspirés de la production de Valve. The Bradwell Conspiracy nous plonge dès le début du jeu dans la peau d’un personnage dénué de nom se réveillant après une explosion ayant surgi dans le Musée Stonehenge de l’entreprise Bradwell.
Forcément bloqué dans ce musée à cause des divers débris, notre héros va devoir passer dans les profondeurs du complexe de l’entreprise Bradwell. Il y fera la connaissance d’une certaine Amber Randall, employée de cette fameuse corporation. Ces derniers vont devoir s’enfuir de ce complexe peuplé de secrets, tout en découvrant les plans pas forcément très réjouissants de ladite entreprise.
Dans les grandes lignes, on est clairement sur du Portal-like en matière de narration avec ce côté complotiste et ce thème sur la surveillance des données. D’ailleurs, nous sommes même forcés d’admettre que l’écriture du soft n’est pas si mal amenée avec un peu de légèreté et de folie dans les dialogues, pour le moins marrants.
Toutefois, le studio semble avoir eu toutes les peines du monde à nous proposer des personnages profonds et charismatiques. On restera aussi relativement dubitatif sur le choix des développeurs de ne pas avoir fait parler notre personnage principal. Il y a bien une raison assez rigolote à cela certes, mais celle-ci est totalement stupide, et prouve que le studio n’avait pas forcément très envie de créer un personnage ayant des répliques fracassantes et un minimum de charisme.
La grande faiblesse du jeu réside aussi dans sa direction artistique et son background. Les six chapitres du soft durant, nous n’avons jamais la véritable impression que le soft se renouvelle. Effectivement, le bébé de A Brave Plan se cantonne à proposer des décors dignes d’un sous Portal. On apprécie certes le côté un peu énigmatique du soft au premier abord, avant que cela ne devienne très peu original et unique sur la longueur.
Qui plus est, afin d’enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie, le background n’est pas pour autant super marquant. Le tout manque énormément de consistance, ce qui fait que nous sommes hélas loin d’un background d’un Portal, qui savait très bien poser ses bases et introduire ses protagonistes. Ici, il n’en est malheureusement rien, et A Brave Plan devra travailler sur cet aspect-là dans ses prochaines productions.
Entre walking simulator et impressions 3D
Concernant le gameplay, il y a de l’idée sans pour autant innover. Outre son aspect narratif, The Bradwell Conspiracy ne sera autre qu’un simple walking simulator avec des déplacements relativement mous soit dit en passant. De plus, vous devrez achever une palanquée d’objectifs pas très fouillés ni intéressants que l’on vous donne, tout en vous amusant à résoudre quelques énigmes de-ci de-là.
Et pour ce faire, vous aurez à disposition un pistolet d’impression 3D, nommé l’ISM. Pratiquement comme un Portal Gun, cet outil servira à matérialiser divers objets que vous ramassez en cours de jeu pour les dupliquer, moyennant évidemment des unités de substances. Car sans ces unités, vous ne pourrez rien créer du tout cela va de soi. Ledit pistolet est amusant à utiliser dans un premier temps. Mais dans un second temps il en devient finalement vite anecdotique, et surtout imprécis quand il s’agit de créer tel objet au bon endroit.
Pour couronner le tout, cette feature n’évolue jamais. En gros, on récupère le plan de l’objet en question en l’aspirant, on le créé, et on le pose là où nous devons le poser pour le puzzle en question afin de continuer à progresser. C’est en gros le cheminement de presque tout le jeu qui nous force à nous creuser un peu la tête certes, mais sans pour autant que le challenge soit présent et intéressant.
Là où un Portal renouvelait sans cesse l’expérience de jeu sur les puzzles, The Bradwell Conspiracy ne fait rien de tout ça. Du coup, le soft nous enfonce dans une progression facile, soporifique et répétitive à souhait, dont sur son level-design, très générique et sans énormément d’inspiration comme les puzzles.
Heureusement que le jeu ne dure que quatre heure sur une première run, et il n’est pas certain que vous aurez envie de refaire le jeu pour le 100 %, et lire les nombreux mails et enregistrements. Au passage, on notera aussi une interaction en jeu relativement faible avec les décors, mais aussi une bande-son super oubliable histoire de nous ennuyer un peu plus. Il y aura cela dit les doublages du soft qui restent toujours juste comme les bruitages, curieusement immersifs si vous avez un bon vieux casque sur vos oreilles.
On finit cette critique de ce jeu monotone par l’aspect graphique. D’ores et déjà, sachez que le jeu adopte un style graphique tout en cel-shading. Autrement dit, les textures sont propres, détaillées, et pour un rendu fortement agréable à l’œil. Le jeu est aussi bien optimisé dans l’ensemble avec une bonne fluidité, mais le moteur montrera vite ses limites par des modèles 3D hideux, et quelques effets relativement ratés dans l’ensemble. En somme, cela reste correct sans non plus être une folie.
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