Après le cultissime Until Dawn, qui attend son remake pour la fin d’année, un mitigé The Quarry, et une série en demi-teinte The Dark Pictures, Supermassive Games revient sur le devant de la scène de l’horreur, mais avec cette fois-ci un jeu basé sur une licence déjà existante.
En effet, le studio a travaillé avec Behaviour Games afin de développer un jeu d’horreur interactif, qui raconte une histoire totalement inédite dans l’univers de Dead by Daylight, avec The Casting of Frank Stone. Cependant, cette fois-ci, nous sommes face à un jeu avec énormément de références mais sans en apprendre plus sur le lore, en plus d’avoir une histoire plus que bancale. Malheureusement, il ne suffit pas de faire du fan service pour obtenir un bon jeu.
Conditions de test : Nous avons joué pendant une quinzaine d’heures afin de finir le titre et refaire quelques choix à partir de la table de montage, sur une version PC envoyée par l’éditeur.
Sommaire
ToggleUne histoire de tueur en série
Les événements principaux de ce The Casting of Frank Stone se passent dans les années 80 dans la petite ville de Cedar Hills, où un tueur en série a erré pendant des années avant de finir, littéralement, dans les fondations de l’aciérie, qui fut condamnée à la mort dudit serial killer, Frank Stone.
L’aura morbide de Frank Stone continue de planer au dessus de la ville pendant des générations, jusqu’en 2024 où la jeune Madison est invitée dans le manoir d’Augustine afin de vendre une mystérieuse partie d’une bobine de film d’horreur, et fait dans le même temps la rencontre de Lynda l’une des réalisatrices de ce fameux film obscur.
Le soft alterne entre deux temporalités, l’époque principale dans les années 1980 avec une équipe d’adolescents qui font de l’urbex dans l’aciérie afin de tourner le film au centre de l’intrigue, et ainsi assister aux événements tragiques survenus pendant le tournage. Puis, le présent en 2024, dans ce manoir lugubre en compagnie de Madison et Lynda afin de découvrir les agissements de cette mystérieuse Augustine.
Ces phases au présent font office d’interludes entre deux événements majeurs de l’intrigue dans le passé, et remplacent de facto les scènes avec le Psy et la voyante que nous pouvions retrouver dans Until Dawn et The Quarry.
Malheureusement, le scénario met trop de temps à se mettre en place, il faut attendre le septième chapitre pour que les événements commencent à prendre une tournure intéressante, puis ces derniers accélèrent sur les trois derniers chapitres, sur les quatorze de disponibles pour voir le générique de fin. Il faut donc attendre la moitié du jeu pour être happé.
A noter qu’une salle de montage permet de revenir sur les branches du scénario afin d’effectuer des choix différents sans avoir à recommencer tout le jeu, ce qui est pratique pour les collectionneurs de succès et de trophées. Cependant, si vous ne possédez pas la version Deluxe, vous devrez attendre de finir une première fois le scénario pour y avoir accès.
Un casting de l’ennui
Dans sa globalité, l’histoire de The Casting of Frank Stone est tout juste passable, et l’intrigue du soft est assurément inférieure à celle d’Until Dawn ou The Quarry, et c’est bien dommage quand on connaît le potentiel de la licence Dead by Daylight.
Nous pourrons noter que graphiquement le titre est dans les standards et se retrouve avec des passages magnifiques, mais que les animations faciales ainsi que les textures baveuses à répétition n’aident en rien le titre à surpasser ses ainés.
Comme dit en amont, l’intrigue met beaucoup trop de temps à se mettre en place, et à part le prologue, nous avons plus l’impression de jouer à une simulation d’Urbex qui tourne mal qu’à un jeu d’horreur bien rythmé, comme a su le faire le studio avec Until Dawn, sans avoir les droits d’exploitation d’une licence.
De plus, les protagonistes, à part Lynda et Sam Green, sont plats et complétement détestables. C’est surtout vrai concernant le caractère de Chris, qui en fait un personnage féminin tout bonnement insupportable. Malheureusement, même l’antagoniste principal, Frank Stone, est absent du casting pendant tout le jeu, il revient sur le devant de la scène uniquement sur la fin. Mais au moins, il le fait avec style.
Si vous cherchez de l’horreur à la Until Dawn, vous serez complètement déboussolé d’apprendre que le jeu n’a d’horreur que le nom, car la tension horrifique et l’angoisse sont aux abonnés absents. À aucun moment le titre ne fait peur, ni même ne cherche à effrayer le joueur ou la joueuse.
Nous avons menti, Frank Stone est bien présent dès que les enjeux démarrent, soit vers le huitième chapitre, mais ce dernier apparaît sous une forme spirituelle qui nous pourchasse de manière scriptée, et qui fuit dès que nous regardons dans notre petite caméra. Rien à voir donc, avec les Wendigo ou les Loups-Garous bien plus terrifiants que ce Frank Stone au potentiel énorme mais complètement gâché par un manque de rythme global, et une mise en scène qui laisse à désirer.
Pour enfoncer le clou, la fameuse “entité”, l’antagoniste ultime et phare de DBD, est évoquée et visible quelques minutes sans être un personnage vraiment important, à notre plus grand regret car, c’était l’occasion idéal d’en apprendre plus sur son lore et sa création. Cela dit, et sans trop en dire, la fin de The Casting of Frank Stone permet de rattacher à la perfection le titre avec Dead by Daylight.
Les références qui tuent Frank Stone
Nous nous demandons l’intérêt de créer un tueur de toute pièce si c’est pour le rendre moins intéressant, à la limite du ridicule, que les tueurs déjà existants, à tel point qu’on sourit quand on trouve le masque de la chasseuse, ou la lampe du spectre, ainsi que les différentes poupées à l’effigie des différents tueurs. À part son design, Frank Stone n’est en rien un “champion” intéressant.
De fait, c’est à se questionner sur toutes ces références et cette soit disant lettre d’amour pour Dead by Daylight. N’aurait-il pas été plus judicieux de prendre un tueur déjà existant à la source et d’ainsi raconter son histoire à partir des écrits présents dans DBD, comme le trappeur, ou la chasseuse, voir même Billy (Le Montagnard) ?
En plus d’avoir une histoire qui est malheureusement inférieure à ses confrères, sans aller jusqu’à dire inintéressante, Frank est trop peu présent, et quand ce dernier arrive c’est déjà trop tard. Il a certes une très bonne entrée en scène à la toute fin, mais pour le reste, ses apparitions fantomatiques le tournent en ridicule, à tel point qu’on ne serait pas étonné de le voir arriver sur Dead by Daylight avec un lore mieux introduit que dans son jeu éponyme.
En ce qui concerne le gameplay, nous sommes sur de l’exploration à la troisième personne où il est possible d’interagir avec certains éléments du décors, afin de trouver des collectables en référence à DBD, ou des éléments permettant d’avancer dans l’histoire, même si la moitié du temps on tombe sur un cul de sac, ou on doit enchaîner les sauts avec une animation ridiculisant le personnage.
Nous avons toujours les fameux QTE pour nous maintenir éveillés, qui sont les mêmes que dans le jeu de Behaviour. En effet, ils sont semblables aux tests d’habiletés présents dans Dead by Daylight, mais ici, ces derniers sont très simples et trop peu présents ce qui, malheureusement, ajoute à ce manque de tension.
De plus, bien que les clins d’œil sont trop mis en avant et qu’on est un temps soit peu content de réparer un générateur après avoir cherché les pièces de rechange, ou entendre les bruitages de DBD, nous n’avons à aucun moment un quelconque sentiment de stress ou de tension. À part les quelques QTE, aucun élément extérieur ne vient ajouter de l’angoisse, et c’est clairement une occasion manquée d’implémenter de l’effroi dans le titre, qui en aurait pourtant grand besoin..
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