Ne nous voilons pas la face, The Crow’s Eye est clairement un jeu qui est hélas passé inaperçu lors de sa sortie le 20 Mars dernier. Mais nous allons tout de même réparer cet affront en vous proposant le test du titre développé par le studio Espagnol 3D2 Entertainment dès maintenant. Nous allons voir par ailleurs si ce titre indépendant mixant ambiance horrifique et puzzle-game, en vaut finalement le chandelle.
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ToggleUne université abandonnée pas très accueillante…
The Crow’s Eye prend place directement dans les années 60 et plus précisément en 1966, où vous incarnez pour le coup un jeune garçon se réveillant dans l’Université de Croomswood. Auparavant une Université prestigieuse en 1947, cette dernière a finalement été fermée suite à de mystérieux enlèvements que ce soit des professeurs, comme des élèves. Il s’avère d’ailleurs que le jeune homme que vous allez incarner sera assez souvent en contact avec un scientifique complètement timbré, qui vous parlera tout le long de l’intrigue. Car effectivement, vous faites en fait partie d’une expérience scientifique, ni plus, ni moins.
D’ores et déjà, on peut dire que les développeurs ont véritablement réussi à proposer une narration psychologique globalement de qualité, avec quelques personnages hauts en couleur, comme par exemple le fameux docteur fou qu’est William Holtwick, aussi déjanté que dangereux qu’on se le dise. Le seul véritable protagoniste qui aurait peut-être mérité d’être un poil exploité c’est peut-être justement notre personnage principal, complètement muet durant toute l’aventure. Cela dit, et malgré ce léger défaut, cette histoire est franchement captivante, surtout que l’on ne s’attend à aucun moment à une telle fin, qui plaira à certains, mais qui pourrait laisser sur la faim certains joueurs. Parce que tout simplement, cette fameuse fin ne fait justement que nous poser quelques questions qui resteront hélas en suspens de notre point de vue…
Autre point fort qui plus est de The Crow’s Eye, qui ne se résume pas qu’à des personnages qui ont de la gueule, c’est l’ambiance que le soft de 3D2 Entertainement arrive à procurer. Car, on ne va pas se mentir, l’atmosphère que dégage le soft en globalité est tout le long très lourde, mais également pas vraiment sereine qu’on se le dise. Le tout fonctionne franchement du feu de Dieu, tellement que l’on en viendra presque à se demander si nous n’allons pas nous prendre un jumpscare en pleine face, sans que cela n’arrive à chaque fois. Et c’est justement ça qui est génial sur ce titre, c’est cette ambiance complètement pesante qui est franchement efficace du début à la fin. Le point noir que l’on pourra noter cependant, c’est que les développeurs se sont peut-être un peu (trop ?) inspirés de licences comme Portal voire même Bioshock. Surtout qu’au premier coup d’œil, nous arrivons assez vite à faire le rapprochement avec Bioshock, au niveau de son esthétique quasiment similaire, si ce n’est son ton un peu plus horrifique. Donc il y a indéniablement de la qualité sur l’ambiance procurer, mais l’esthétique manque un peu d’inspiration malheureusement.
The Crow’s Eye, ou le Portal en version horrifique
Le soft développé par 3D2 Entertainement, a en effet la particularité de s’être inspiré assez largement de Portal. Pas en terme d’ambiance on est d’accord, mais plutôt au niveau de ses énigmes. En effet, on retrouve quelques petites similitudes avec le titre de Valve au niveau des énigmes que propose The Crow’s Eye. Sauf peut-être bien évidemment l’ambiance totalement horrifique du soft, et surtout par le fait que le jeu se dote par moment de quelques petits jumpscare ou de petits moments de flippe, mais clairement très légers pour le coup car nous ne sommes pas dans un Outlast qu’on se le dise.
Concernant le gameplay de The Crow’s Eye, il s’agit d’un simple titre orienté aventure/terreur psychologique en vue FPS, où vous devez progresser en résolvant des énigmes, ou bien en faisant de la recherche d’objets à mettre dans un endroit précis pour continuer à avancer. Vous aurez également à disposition une barre de santé présentée par une seringue rouge, mais également une jauge verte, représentant le mode adrénaline. Une fois activé, ce dernier ralenti le temps significativement, et vous donne la possibilité de sauter un peu plus loin pour atteindre une plateforme en l’occurrence. Egalement, un système d’inventaire est aussi de la partie, et vous permet de stocker les divers objets d’énigmes à utiliser – une échelle pour accéder à un conduit par exemple -, ou bien évidemment des objets à crafter – nous y reviendrons un peu plus tard -. Cet inventaire est au passage assez bien foutu, avec un système de raccourci pour notamment utiliser divers objets qui vous serviront grandement dans le soft – briquet, lampe-torche, masque à gaz etc… -.
Il y a donc aussi bel et bien un système de crafting comme nous l’avons évoqué plus haut, et celui-ci est en soi assez efficace, bien que classique. Vous pourrez crafter pas mal de choses pour fabriquer des bandages pour le santé par exemple, mais également la carte du niveau. En effet, en trouvant des bouts de vêtement et de l’encre, vous aurez la possibilité de crafter la map du niveau en question pour mieux vous y retrouver, car cette dernière n’apparaît pas en premier lieu. Le seul point noir de ce système qui fait le boulot de base, c’est que vous devrez finalement créer un peu la même chose à chaque fois, ce qui en deviendrait presque pénible à la longue… Notamment deux passages où vous devrez systématiquement trouver les mêmes matériaux pour crafter un outil, qui vous permettra de crocheter une serrure…
Sinon pour les énigmes en elles-mêmes, la variété est dans un premier temps de mise. Effectivement, allant de la simple recherche d’objets à placer pour progresser, en passant par quelques casse-tête à base de cubes à placer sur des interrupteurs, voire même d’énigmes qui vous obligeront à utiliser un outil électromagnétique, il y a tout pour plaire aux amateurs d’énigmes. La seule chose que l’on pourra logiquement lui reprocher finalement, c’est le fait que ces dernières se révèlent être un peu trop faciles, ce qui fait que la progression dans le titre est une véritable promenade de santé en soi. C’est dommage, d’autant plus qu’il y a malheureusement des casse-tête qui reviennent également un peu trop souvent en cours de jeu. Néanmoins, les énigmes électromagnétiques ne sont pas si vilaines, et assez ingénieuses qu’on soit clair, et nous font diablement penser à Portal pour le coup. A noter bien évidemment que des phases de plates-formes viendront s’ajouter, mais le tout sera également un peu répétitif à la longue. En revanche, on ne pourra qu’être satisfaits par la durée de vie du titre, estimée entre sept et huit heures de jeux environ, soit une durée largement acceptable pour une jeu tarifé à 14.99 € de base.
Du coup, The Crow’s Eye n’est pas qu’un bête walking simulator, et parvient à proposer de la variété, mais une chose nous a gênés cependant dans ce titre. En fait, nous avons le gros sentiment que nous ne savons pas où est-ce que veulent aller les développeurs par moment, à savoir proposer du puzzle-game ou une bonne dose d’horreur pour nous faire frissonner. Il manque en effet un gros équilibre de ce côté-là, car proposer une ambiance horrifique c’est bien beau, mais encore faut-il nous faire véritablement flipper avec quelques jumpscare par exemple. Vous l’aurez compris, c’est bien dommage que les développeurs n’aient pas trouvé cet équilibre et ce, malgré la présence de cette atmosphère quand même efficace.
Un ton sonore particulièrement envoûtant !
Outre la bande-son, attardons-nous d’un peu plus près sur le côté purement technique de The Crow’s Eye. Honnêtement, difficile de dire que le titre, tournant sous le moteur graphique Unity, soit une réelle claque graphique. Car au-delà d’un level design sympa au premier abord mais manquant peut-être un peu d’inspiration, le soft est visuellement assez daté, et cela se ressent assez significativement même au niveau des déplacements un peu lourdingues. Qui plus est, il faut bien avouer que lors de notre test, le jeu n’était pas tellement optimisé de façon correcte, le jeu oscillant entre du 25-30 FPS au mieux, voire 15 FPS dans le pire des cas lors de certains passages. Cependant, retenons le fait que malgré des textures un peu vieillottes, le tout reste assez regardable, avec parfois de jolis effets pour compenser ces graphismes malheureusement furieusement datés de The Crow’s Eye.
La bande-son, c’est ce qui peut être parfois très efficace dans un jeu horrifique comme The Crow’s Eye. Et effectivement, le titre dispose de musiques tantôt discrètes et tantôt au violoncelle pour nous faire ressentir tout le malaise présent dans cette fameuse université abandonnée. Les différents thèmes sonores fonctionnent bien, au même titre que les prestations des doubleurs sur le soft, qui sont clairement dans leur rôle, avec une V.O. vraiment aux petits oignons, malgré un mixage sonore qui laisse parfois un peu à désirer. Les bruitages aussi peuvent également mieux faire, bien que cela reste dans le correct mais sans plus. Au passage, il n’aurait pas été du luxe de proposer une version française pour le soft, car le titre est encore actuellement en anglais malheureusement.
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