Dévoilé pour la première fois lors de la Gamescom 2019, The Falconeer est un shooter développé par Tomas Sala, un game artist et designer notamment connu pour avoir conçu le mod « Moonpath to Elsweyr » dans Skyrim. Attendu pour le 10 novembre prochain sur PC, Xbox One et Xbox Series X | S, ce titre indépendant mérite-t-il que les joueurs et les joueuses s’intéressent à lui ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé avec une manette PS4 sur un PC possédant une mémoire vive de 8 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDA GeForce RTX 2060. Le jeu a tourné en configuration Ultra en 1080p durant toute la phase d’essai. Celle-ci a duré environ 12 heures, temps nécessaire pour terminer la campagne principale, faire quelques quêtes secondaires et explorer une partie du monde ouvert.
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ToggleL’Ursée vous attend
The Falconeer prend place dans un univers fictif englouti par les eaux appelé l’Ursée. En plus de receler de nombreux mystères, il est le théâtre d’intrigues politiques diverses entre les factions humaines qui y vivent. Imperium, Ordre Mancien, Communauté de libre commerce de Sancir, temples anciens, navires pirates, dirigeables militaires, un soin particulier a été apporté au lore du jeu afin de le rendre aussi riche que possible.
Côté histoire, le titre vous propose de découvrir les causes et conséquences des conflits entre ces factions par l’intermédiaire d’une quarantaine de missions principales scénarisées, plutôt variées pour le genre et plus ou moins difficiles. Au début de chaque chapitre, vous rejoignez un camp en choisissant l’apparence de votre personnage et sa classe entre celles proposées par défaut (fauconnier, corsaire, patrouilleur) et celle du mercenaire. Notez que cela aura une influence sur les stats de votre faucon de guerre mais nous reviendrons sur cet aspect plus tard.
Ce que vous devez savoir pour le moment, c’est qu’un réel effort a été fait pour proposer une histoire cohérente et plaisante à suivre. Cependant, les transitions entre les différents actes de la campagne sont particulièrement brutales. Étant donné que l’on a aucun véritable repère temporel entre certains événements importants, la narration devient confuse et il faut un peu de temps pour parvenir à recoller les morceaux soi-même. On regrettera également l’absence de personnages préconçus et écrits de A à Z, qui auraient pu apporter un vrai plus sur le plan scénaristique, ainsi que le choix du développeur de permettre aux joueurs et aux joueuses de faire les chapitres dans le désordre, ce qui n’a absolument aucun sens.
Le plaisir de voler
Proposant un gameplay intuitif et précis à la manette, votre fauconnier est capable de monter/descendre avec le joystick gauche, ce qui aura une incidence sur la jauge d’énergie (en bleu) et la vitesse de sa monture, freiner avec la gâchette gauche, accélérer ou faire un tonneau aérien avec L1 et attraper/lâcher un objet, comme une mine ramassée dans l’eau, avec R1. Lors des combats, vous pouvez tirer avec R2, verrouiller un ennemi en appuyant sur Carré, ne pas le perdre de vue avec Rond et cibler un point faible avec Croix. Si vous bénéficiez d’un soutien allié, vous pouvez également lui demander d’attaquer un adversaire en particulier ou de vous couvrir en utilisant les flèches directionnelles gauche et droite.
Même si on aurait apprécié avoir des sensations de vitesse légèrement plus prononcées lors de l’accélération, un défaut mineur dont le développeur a conscience puisque le jeu vous proposera la fonctionnalité du voyage rapide pour les trajets les plus longs, et une assistance à la visée lorsqu’on transporte une mine, le gameplay est à la fois simple et efficace. Les affrontements aériens sont dynamiques et ne sont ni trop courts, ni trop longs. L’IA, bien équilibrée, offre un bon challenge quel que soit le degré de difficulté de la mission lancée. Lorsqu’elle est plus agressive sur le champ de bataille, ses tirs gagneront en précision, elle n’hésitera pas à vous foncer dessus pour épuiser votre faucon, ce qui le rendra plus vulnérable, et elle pourra aussi tenter de détruire les cartouches de munitions situées sur le dos de l’oiseau.
Rassurez-vous, vous en garderez toujours une au minimum sur vous et le titre a été suffisamment bien pensé pour que vous ayez toujours un moyen de terminer une quête même dans les situations les plus désespérées. Il suffira alors de vous recharger en foudre grâce à un orage passant à proximité et, si ce n’est pas le cas, voler en rase-motte près de l’eau vous aidera à récupérer des munitions lâchées par les ennemis abattus.
Une composante RPG réussie ?
Comme mentionné dans la première partie de l’article, vos montures de guerre possèdent toutes différentes statistiques qui auront un léger impact sur le gameplay : agilité, vitesse, énergie, points de vie et régénération de la santé. Celles-ci varieront essentiellement en fonction de la classe choisie au début de chaque chapitre et en engrangeant l’XP commune entre les différents personnages incarnés durant l’aventure. Dans certaines conditions purement arbitraires et jamais justifiées, vous pourrez également en améliorer trois (agilité, vitesse et régénération de la santé) avec des mutagènes trouvables dans des commerces en échange d’éclats, l’argent du jeu.
Cette monnaie, qu’il est possible d’acquérir en terminant des missions principales et secondaires (livrer un colis, traquer une cible, attaquer/défendre une forteresse, aider un allié pris dans une embuscade…) vous servira aussi à acheter des armes, des consommables à usage unique ou permanent appelés chants, des cartouches de munitions (foudre, incendiaire et d’acide) et surtout des permis afin de marchander avec d’autres colonies. Ces dernières peuvent vous proposer des articles différents de ceux disponibles dans la boutique locale de votre faction. Même si on regrettera qu’il y ait une plus grande diversité de permis que d’armes ou de munitions, la mécanique fonctionne plutôt bien.
Un vaste monde ouvert à explorer
Bénéficiant d’une direction artistique soignée lui permettant d’avoir une vraie identité graphique, The Falconeer ne vous propose pas seulement une campagne d’une dizaine d’heures et des quêtes secondaires. Vous pouvez partir à la découverte des mystères de l’Ursée. Sanctuaires, temples, colonies, épreuves de contre la montre, explorer le vaste monde ouvert est apaisant mais aussi fastidieux en l’absence de repères à placer sur la carte. Il vous arrivera donc de la consulter régulièrement pour vous assurer que vous êtes dans la bonne direction.
En fonction du chapitre que vous jouez, des lieux seront inaccessibles en raison des conflits entre les factions. Si jamais vous attaquez un allié, même par inadvertance, vous deviendrez un pirate pourchassé par votre propre camp. Une conséquence logique mais qui vous obligera à charger votre dernière sauvegarde puisque aucun retour en arrière ne semble possible. Sachez aussi que vous pouvez vous retrouver dans cette situation dans le cadre d’une mission principale car certains game over en jeu ne se déclenchent pas, ce qui peut rapidement devenir problématique si vous visez comme un manche.
Enfin, notez que les amateurs de belles captures d’écran pourront passer un peu de temps sur le mode photo afin d’immortaliser leurs voyages dans l’Ursée. Les fonctionnalités embarquées sont très classiques et le contenu gagnerait à être étoffé après le lancement mais il y a quand même de quoi s’occuper.
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