Le jeu de survie procédural The Flame in the Flood est développé par The Molasses Flood, composé notamment du directeur artistique de BioShock, mais aussi de vétérans ayant travaillé qui plus est sur les séries Halo, Rock Band et Guitar Hero, rien que ça. Pour certains membres du studio, cela devait donc être tout nouveau de travailler sur un type de jeu très différent, et justement est-ce que la mayonnaise prend bien avec ce The Flame in the Flood ? Avons-nous là le jeu de survie procédural à petit prix qui peut se jouer sans déplaisir tout en ayant des bases solides ?
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ToggleUne narration beaucoup trop bridée ?
Très franchement, avant même qu’il sorte, on ne savait véritablement pas à quoi on pouvait s’attendre avec un jeu comme The Flame in the Flood. Et clairement, on se demande toujours pourquoi la narration de The Flame in the Flood a été bridée à ce point là, surtout quand le studio a dans ses rangs des personnes plus que compétentes qu’on se le dise.
En effet, la production de The Molasses Flood vous permet d’incarner une jeune fille accompagnée d’un chien errant, et l’objectif de notre héroïne sera tout bêtement de capter un mystérieux signal radio, et trouver des secours. C’est donc via ce point de départ que vous aurez pour objectif, du moins en mode campagne, de parcourir 10 régions sans mourir afin de voir enfin le bout de l’aventure.
Alors, pourquoi la narration est-elle bridée justement ? Et bien tout simplement car le titre se dote d’un speech de départ, mais le tout n’est finalement que très peu exploité, chose assez regrettable car il y avait clairement la place d’étoffer beaucoup plus le scénario, même pour un jeu de survie procédural. En sus, il est bien dommage qu’il n’y ait pas de cinématiques à proprement parler afin de tenter pourquoi pas de ponctuer un début de trame scénaristique. Mais hélas il n’en est rien et d’ailleurs, vous rencontrerez quelques personnages durant votre périple, mais cela n’est finalement qu’accessoire…
On en ressort en somme un peu déçu que la narration soit beaucoup trop limitée, mais on pourra cependant être plus qu’agréablement surpris et satisfait par le background proposé. Effectivement, The Flame in the Flood se dote d’une direction artistique fortement accrocheuse, sublimée par un background à la fois intriguant et un peu onirique. Incontestablement, on sent bien la patte du directeur artistique de Bioshock, et puis franchement, le design du soft est coloré et plutôt chouette qu’on se le dise avec ce léger côté Amérique post-sociétal.
La survie à l’extrême !
Dans The Flame in the Flood pas de doute, la survie sera de mise. En clair, dans la production The Molasses Flood, vous aurez à gérer un bon paquet de paramètres, afin de faire en sorte que notre jeune fille puisse survivre. Outre le fait qu’il faudra gérer sa faim, sa soif, mais également son sommeil, il faudra bien évidemment éviter que cette dernière ne tombe malade ou n’attrape des maladies en fonction d’où vous mettez les pieds et ce que vous mangez, mais aussi qu’elle prenne froid, d’où le fait de devoir évidemment faire attention à sa température, également indiquée.
Vous vous en doutez, pour ce faire, il faudra compter sur le système de crafting mis à disposition, s’avérant en somme plutôt simple mais particulièrement efficace. Tout simplement, il s’agira comme toujours de récolter diverses ressources et de les crafter pour obtenir l’objet souhaité en allant d’île en île, qui seront qui plus est générées procéduralement. Attendez-vous pour le coup à tomber sur des îles tantôt calmes et sans danger avec énormément de ressources à récolter – maïs, typha, alcool, chiffons, boulons, du silex etc… – voire pas du tout, tantôt des îles peuplées de loups, de sangliers et de serpents vraiment pas très accueillants. Le côté procédural est en somme plutôt bienvenu en l’état car vous aurez différents types d’île à visiter – des étendues sauvages, des villes abandonnées et j’en passe ! -, et sachez que vous pourrez également trouver en fonction des îles visitées des endroits pour dormir, avec possibilité de piller divers endroits. Toutefois, visiter les îles c’est bien, mais il est tout simplement regrettable de ne pas pouvoir les revisiter par la suite une fois que nous sommes sortis de cette dernière par exemple… Sinon, à savoir également que vous trouverez en supplément des établis afin de fabriquer des éléments pour personnaliser votre radeau par la suite ou bien des feux de camps, afin de pouvoir cuire de la nourriture ramassée en l’occurrence.
Côté survie oblige, il sera également possible de fabriquer par conséquent un paquet d’objets allant de l’arc, au piège à pieux, voire même vous habiller avec les ressources récoltées. Car oui dans un premier temps, il faut savoir que vous serez dénués d’armes et que vous devrez fabriquer soit un arc, ou divers pièges pour tuer des lapins, des serpents, des ours, ainsi que des loups et sangliers très dangereux qui pourraient gravement vous écorcher, et vous obliger à trouver des ressources pour vous soigner. Cela vous donnera la possibilité qui plus est de récupérer leur fourrure, et fabriquer des vêtements beaucoup plus chauds pour combattre le froid, car il faudra également prendre en compte la météo comme la pluie, qui vous rendra votre protagoniste de plus en plus frileuse si vous ne trouvez pas une planque pour remonter sa température entre temps.
Nous sommes donc en face d’un bon vieux jeu de survie avec énormément de paramètres à prendre en compte pour pouvoir progresser sans trop de soucis, et il faut bien avouer que la difficulté du soft est en soi bien équilibrée, et son gameplay est simple. Au passage, notez que vous aurez un mode voyageur étant un mode facile ainsi que le mode survivaliste, étant un mode un peu plus corsé où vous trouvez très peu de ressources aux premiers abords, en sus du fait que vos stats baissent un peu plus rapidement. Concrètement, The Flame in the Flood est assez accessible en l’état avec des contrôles assez simples et intuitifs à la manette comme au clavier/souris, mais il est bien dommage que le bestiaire rencontré soit un peu limité un peu comme les divers objets à crafter, et puis le titre tourne un peu en rond à la longue, malgré son côté procédural bien foutu. Dommage au passage qu’il n’y ait pas de multijoueur en local ou en ligne, qui aurait pu rendre l’expérience de The Flame in the Flood intéressante… Bon, il y a au moins un mode sans fin en plus du mode campagne où vous pouvez traverser la rivière procédurale à l’infini, jusqu’à ce que vous périssez.
Personnalisation du radeau, inventaire et version PS4… ça vaut quoi ?
Outre les phases sur la terre ferme, il y aura également des phases où vous serez en majeure partie à naviguer sur cette rivière générée de façon procédurale. La prise en main dans cette phase là est quant à elle également intuitive, avec la capacité de pouvoir changer de direction afin d’éviter les divers obstacles qui se dresseront contre vous. D’ailleurs, vous pourrez même récupérer quelques babioles dans ces phases là que ce soit des structures de radeaux, et bien d’autres objets qui pourraient bien vous sauver la vie.
Comme nous avons pu l’évoquer en sus, vous pouvez améliorer votre radeau, et seulement via des îles faisant office de station pour votre bateau. En effet, moyennant quelques structures ou charpente de radeau par exemple, vous pourrez permettre à votre radeau de se doter d’un gouvernail, de se doter de plus de place, voire même de l’utiliser comme filtre à eau, afin de purifier l’eau polluée que vous ramassez, car cette dernière peut également vous apporter des maladies pas très sympas, et difficilement soignables si vous n’avez pas les bons composants pour fabriquer votre remède.
On parlait de rangement, et on en vient à l’interface globale de l’inventaire. On ne va pas se mentir, cette interface est clairement beaucoup trop fastidieuse, notamment pour naviguer entre les menus de votre état, de l’habillement de votre personnage, de l’inventaire réparti en plusieurs catégories – sac, Ésope, radeau -, et du crafting… En gros, vous avez plusieurs onglets et il est tout simplement pénible de naviguer entre ceux-ci, et on finit assez vite par s’emmêler les pinceaux. Il y a également une interface de raccourci pour sélectionner plus rapidement vos objets à crafter ou même pour remplir un bocal d’eau, mais là encore, c’est très fastidieux… Alors il y a de l’idée pour l’inventaire, mais c’est trop brouillon hélas… A savoir de plus qu’il y a aussi la possibilité de récupérer quelques objectifs à accomplir sur les diverses îles via des boîtes aux lettres, mais ses dernières sont très peu intéressantes, comme l’objectif principal complètement inintéressant…
Dernier petit paragraphe en ce qui concerne la version PS4 que nous avons pu tester. Celle-ci nommé pour le coup Complete Edition nous gratifie finalement du même contenu de la version PC et Xbox One à savoir le mode campagne et le mode sans fin, avec une interface très similaire aux deux autres versions. Vous l’aurez compris, pas de nouveautés en vue et à noter que le titre est en soi plutôt fluide sur la console de Sony – avec quand même quelques légers ralentissements sur PS4 classique et des bugs déjà présents sur PC et Xbox One -, et carrément du même acabit au niveau des graphismes, si on le compare aux deux autres moutures. On pourra tout de même notifier la possibilité d’activer les commentaires du réalisateur mais au delà de ça, rien d’autre à signaler sur cette mouture PS4 qui reste un portage classique mais efficace toutefois.
Artistiquement une tuerie, comme la bande-son ?
Bon, malgré tous les défauts que le titre de The Molasses Flood a, ce dernier a de beaux atouts derrière, à commencer par la direction artistique. Comme nous l’avons signalé un peu plus haut dans le test, The Flame in the Flood a une qualité artistique indéniable et on sent qu’il y a le directeur artistique de Bioshock derrière, et nous offre concrètement un habillage artistique coloré et tout simplement sensationnel. Ce que l’on pourra regretter légèrement c’est le style graphique, bien qu’accrocheur avec beaucoup de couleurs et un petit aspect cartoon, c’est la technique qui reste finalement juste correcte, malgré un chara-design pas vraiment vilain et qui a de la gueule, indéniablement. En effet, le soft manque de finesse sur certaines textures, il y a quelques légers bugs à signaler, puis la modélisation de près n’est pas vraiment fofolle mais qu’importe, on ne pourra qu’être émerveillé par le travail fourni par les développeurs, qui nous offre un panorama plutôt sympathique avec The Flame in the Flood.
Enfin pour la bande sonore, on peut l’affirmer, c’est une pure tuerie. Les p’tits gars de The Molasses Flood nous gratifient d’une bande-son country composée par Chuck Ragan, et que dire si ce n’est que cet habillage sonore convient parfaitement avec l’univers que propose The Flame in The Flood. Bon, il est vrai que le soft se dote de quelques bugs de sons par moment, mais rien de bien grave pour apprécier ces sublimes musiques collant avec brio avec ce background transpirant une émotion forte.
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