Initialement un mod de The Elder Scrolls V Skyrim, The Forgotten City a muté en quelque chose de plus singulier et de plus abouti. Il semble que la boucle temporelle soit le thème gagnant pour intriguer les joueurs que ce soit avec Outer Wilds, Deathloop ou encore 12 Minutes. Voyons si The Forgotten City réussit à convaincre.
Condition de test : Nous avons terminé le titre sur PC (16 Go de RAM DDR4 3000MHz, Radeon 6800 XT, et un AMD Ryzen 5 2600).
Bloqué à la cité
Alors que bon nombre de jeux misent sur une exploration plus libre en mettant du monde ouvert à toutes les sauces, il est bon de voir que certains titres restent dans un univers plus cloisonné qu’ils peuvent exploité avec un souci du détail plus prononcé. C’est le cas ici avec la cité perdue (ou la cité oubliée si l’on traduit le titre du jeu) où vous allez atterrir via un mystérieux portail afin de retrouver un explorateur un peu trop curieux dans des ruines. Sans trop savoir pourquoi, on passe ainsi d’un monde assez contemporain à une ville de la Rome antique. Nous ne dévoilerons pas les points majeurs de l’intrigue puisque le titre lève le voile sur ce qui nous entoure au fur et à mesure que l’on explore et que l’on progresse dans la résolution de puzzles.
Dans Forgotten City, ne vous attendez pas à un concentré d’action ou de plateformes, vous êtes avant tout ici pour enquêter et résoudre un tas de mystères liés à la ville et aux habitants. Arrivé sur place, vous constatez que cette bourgade romaine est isolée du reste du monde et obéit à une loi majeure : « la règle d’or ». Il est dit que si l’un des habitants commet un crime ou un péché, l’apocalypse s’abattra. On comprend ainsi que ce cadre utopique sans crime régit par la peur n’est finalement pas si rose. D’une façon ou d’une autre, cette apocalypse va arriver. Comment ? Pourquoi ? A cause de qui ? Ce sera à vous de la découvrir.
Chaque fois que le drame se produit, vous revenez ainsi au moment de votre arrivée dans la cité pour recommencer cette même journée. Vous allez ainsi devoir revivre cette même journée en explorant les recoins de ce décor cloisonné tout en apprenant à connaitre les habitants. Un véritable jeu de piste qui semble d’abord immensément compliqué mais qui se révèle finalement prenant. Encore une fois, il n’est pas question de gâcher la surprise mais la narration est diablement efficace et d’une habileté rarement atteinte.
Du génie dans des fondations qui manquent d’ambition
The Forgotten City nous emporte aisément dans son intrigue et nous pousse à fouiller les moindres recoins afin de dénicher ce qui peut nous faire avancer. Cependant, même si l’originalité et la qualité de l’œuvre est indéniable, elle souffre de fondations parfois trop datées. Prendre ses bases sur un mod de Skyrim, aussi génial soit-il, laisse des traces avec des interactions un peu trop brutes de pomme. Il est aussi dommage que la progression compte trop sur les dialogues avec les PNJ par rapport à l’exploration. D’autant que la ville est magnifique et propose un level design plus fouillé qu’il n’y parait.
L’une des belles surprises de l’aventure et lorsque l’on se perd dans le dédale d’une maison en grand désordre gardée par une femme très hostile. Durant ces moments un peu plus dynamiques, The Forgotten City montre ses faiblesses avec des phases d’action à l’arc très peu nombreuses, mais qui se ressentent comme du remplissage. Comptez une dizaine d’heures pour en venir à bout une première fois et un peu plus si vous voulez débloquer toutes les fins.
Malgré une aventure bien calibrée, quoiqu’un peu courte, il est regrettable que le titre subisse des inégalités dans l’écriture. Alors que l’on a d’abord droit à des discussions philosophiques sur cette fameuse règle d’or (le plus souvent optionnelles si vous n’aimez pas en lire des tonnes), on tombe vite dans des dialogues plus terre à terre impliquant les soucis du quotidien des habitants qui pourront vous rendre un service en échange, faisant ainsi avancer l’intrigue. On prend cet exemple pour illustrer que le titre aurait pu être plus ambitieux en poussant la qualité de ces réflexions plus longuement, ou du moins, à un rythme plus régulier.
Toujours est-il que le doublage anglais est très juste et participe énormément au sentiment d’immersion et à l’attachement envers les personnages. En parlant de ça, la bande-son en rajoute une couche dans le bon sens du terme avec des morceaux réussis. On apprécie également les raccourcis offerts à chaque boucle grâce à Galerius (qui est le portrait craché de Monsieur Propre) qui nous évitent de tout refaire à chaque tentative.
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