En production depuis pas moins de deux ans maintenant, The InnerFriend est officiellement le premier jeu du studio Playmind. Le studio Québécois s’attardera dans le soft des peurs et des cauchemars de l’enfance. Une idée assez sympa sur le papier, mais reste à voir si cette expérience narrative aura le don de nous accrocher.
Un univers sur le thème des peurs et des cauchemars de l’enfance
Lorsque nous avons pu le tester à la gamescom, The InnerFriend nous avait paru intriguant, vraiment très intriguant. Maintenant que nous avons pu le tester dans son intégralité, il faut dire que nous avons été séduit, mais avec un arrière goût d’inachevé. La production de Playmind nous plonge dans la peau d’une entité mystérieuse, s’apparentant au subconscient de l’enfance. Nous allons y parcourir un univers complètement en rapport avec la psychologie de l’enfance, et donc des différentes peurs et cauchemars de cette période. Comme un certain Inside ou Limbo, tout se jouera sur une narration non-verbale et ce sera l’environnement, la musique, et le visuel qui feront globalement le boulot.
Voilà en somme ce qu’il en résulte de l’histoire, qui nous fera traverser pas moins de 9 niveaux, et qui nous fera souvent revenir dans la chambre d’un enfant, ainsi qu’au monde des rêves. Le titre a comme gros point fort de laisser l’interprétation des différentes situations aux joueurs. C’est une très bonne chose mais en revanche, on ne pourra qu’être assez déçu de la fin. Alors que l’on aurait pu penser à une fin qui nous laisse littéralement pantois, il n’en est malheureusement rien. Cette dernière est non seulement expédiée mais en plus, elle n’en reste pas moins prévisible car on se doute dès les premiers instants du final. Cela dit, le côté interprétation laissée aux joueurs comme on l’a évoqué un peu plus haut, reste tout de même bien amené.
Sa direction artistique fait son effet, mais The InnerFriend pêche dans une construction déjà vue, peu surprenante et très décevante sur sa fin…
Pour la direction artistique, on ne peut pas dire que The InnerFriend transpire la joyeuseté. Etant donné que le soft se lorgne sur les peurs et les cauchemars de l’enfance, le tout est pour le coup très sombre, mais surtout assez glauque lorsque l’on se penche de plus près aux différents niveaux du jeu. On passe par exemple dans une sorte d’école tout droit sorti d’un film d’horreur, en passant par un hôpital, qui nous ferait presque penser parfois à un hôpital psychiatrique. Le titre de Playmind arrive parfois à nous donner un sentiment d’oppression, et c’est réussi. Les idées sont là et plutôt bien exploitées en soi. A contrario, on regrettera un level-design un peu trop convenu, même si certains décors sont par moment sympathiques.
Un gameplay vraiment intéressant sur la longueur ?
Evidemment, étant donné que The InnerFriend se veut avant tout comme une expérience narrative assez sombre et forte, ne vous attendez pas un gameplay du feu de dieu. Le premier bébé de Playmind adopte des petites phases de puzzles pas trop compliquées à résoudre, de rares séquences de plateformes, ou encore de moments où un monstre vous poursuit sans relâche. C’est globalement tout ce que l’on trouvera en termes de gameplay. Le soft s’offre d’ailleurs des contrôles simplistes, bien calibrés, mais manquant parfois un chouïa de précision sur les sauts, tantôt rigides. De plus, il est quand même assez plaisant que les développeurs aient eu la présence d’esprit de varier un peu le tout, histoire de ne pas s’ennuyer les deux heures de jeu durant. Très honnêtement, il y a assez peu de défauts à lui citer en tant que titre se voulant être une expérience narrative, car en globalité toute la jouabilité fonctionne, malgré une certaine répétitivité qui peut se faire sentir à certains endroits.
Là où ça va poser problème par contre, ce sera au niveau de sa durée de vie assez faiblarde. Pour un jeu tarifé quand même à 12,49 €, le titre se termine malgré tout en moins de deux heures et en traînant un tout petit peu. On peut néanmoins atteindre à la rigueur les trois heures de jeu, si on veut s’amuser à choper tous les collectibles du soft, à poser par la suite dans la chambre de l’enfant avant de retourner dans le monde des rêves pour le prochaine niveau. En sus, il faut savoir que le jeu est très accessible pour les joueurs occasionnels, ce qui fait que le jeu est taillé pour tous, et en particulier les joueurs friands d’expériences narratives, saupoudré de quelques puzzles simplistes.
The InnerFriend reste une expérience narrative pas déplaisante, avec un gameplay plutôt bien calibré.
En tersme de technique, The InnerFriend est un jeu tournant sur de l’Unreal Engine 4. Pour une première production, Playmind nous offre un jeu plutôt joli, propre, et super fluide. On est du coup curieux de voir ce que donneront les versions PS4 et Xbox One lorsqu’elles sortiront. Qu’on se le dise, les textures du jeu sont relativement propres, mais quant à la modélisation des quelques humains dans le soft, elle est parfois un peu datée et c’est dommage. Pour le reste, le jeu est loin d’être vilain, avec quelques effets visuels réussis.
Enfin, en ce qui concerne le sound design, c’est réussi également. Même si le jeu est non-verbal, toute la musiques orchestrée dans The InnerFriend est une pure réussite. On retrouve quelques moments calmes, sublimés par quelques petites musiques électro discrètes, et des musiques bien plus prononcées quand il s’agit de se faire courser par de méchantes créatures pas très accueillantes. Une fois encore, très peu de défauts à lui reprocher sur cet aspect là.
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