The Inpatient a été annoncé il faut le rappeler pour la toute première fois lors de l’E3 2017 pendant la conférence Sony. Le titre devait même sortir en fin d’année dernière, pour finalement être repoussé et arriver le 24 janvier sur le PlayStation VR. Le voilà enfin de sortie pour le coup, et ce prequel à Until Dawn, qui rappelons-le se situe près de 60 ans avant les événements contés par rapport à son prédécesseur, est-il une réussite ou un véritable fiasco ?
Vous êtes le patient…
Déjà, avant de lancer une toute nouvelle partie, Suppermassive Games a voulu nous mettre directement dans le ton avec un menu plutôt immersif, où nous naviguons dans ce dernier dans les couloirs du sanatorium de Blackwood. Une fois la partie lancée, et après avoir déterminé le sexe de votre protagoniste, vous vous retrouverez en premier lieu dans le sanatorium de Blackwood en compagnie du maître des lieux, Jefferson Bragg.
Vous apprenez pour le coup que vous avez été enfermé dans ce sanatorium qui fait finalement office d’hôpital psychiatrique, et vous allez devoir justement comprendre ce que vous faites là et qui vous êtes, alors qu’il se passe des choses assez étranges dans cet endroit. Concrètement, si la scénario part d’un bon sentiment et tente évidemment de faire la passerelle avec Until Dawn, on pourra malheureusement qu’être déçu par la narration globale, assez poussive et qui peine à démarrer même après une heure de jeu.
The Inpatient était peut-être un prequel à Until Dawn tout bonnement dispensable, surtout quand on voit à quel point la narration est trop brouillonne, avec des personnages plats.
L’autre problème de The Inpatient, c’est qu’en sus de nous permettre de nous remémorer ce qu’il nous est arrivé auparavant en dénichant quelques objets nous transportant dans des flashbacks, le reste ne sera guère surprenant si vous avez déjà joué à Until Dawn. En effet, les révélations dans The Inpatient, on les connaissait déjà de base dans Until Dawn, et on est jusqu’à se demander si ce prequel était finalement utile pour introduire parfaitement son prédécesseur. Franchement, le tout est beaucoup trop brouillon et faible pour que l’on suive l’histoire sans déplaisir.
Toutefois, la seule satisfaction proviendra du fait que plusieurs fins sont possibles dans le soft, se terminant plus ou moins de la même façon, dont une que nous avons eu et arrivant quand même à faire assez bien la passerelle à Until Dawn mais au-delà de ça, ce sera tout. On regrettera également que les choix à faire dans le jeu ne prennent effet qu’à la fin du jeu, ce qui est tout bonnement ridicule car on aurait bien voulu voir les conséquences bien avant… On ne parlera également pas des personnages, affreusement plats tout le long du jeu et auxquels on n’éprouvera ni de l’empathie, ni de l’attachement. Et puis bon, niveau cliché, la plupart des personnages de The Inpatient sont pas mal aussi qu’on se le dise. Alors oui, les protagonistes d’Until Dawn l’étaient aussi, mais dégageaient au moins de la personnalité, ce qui n’est pas le cas des personnages de ce prequel, oubliables…
Un Walking simulator en VR avec des jumpscares et des choix à faire
Difficile de ne pas dire que The Inpatient serait presque un bon vieux walking simulator, mais avec un aspect narratif. Le tout est franchement dirigiste au début du jeu, et vous devrez simplement suivre les différents protagonistes en face de vous, et tout simplement faire des choix en fonction de ce que vous auront dit les divers personnages du soft. Vous n’aurez que deux choix de dialogues à votre disposition à chaque fois allant de la réponse pleine de colère, désarroi, méfiance, curiosité et j’en passe.
La plupart du temps, certains dialogues n’apporteront pas grand-chose, mais d’autres activeront l’effet papillon déjà apparu dans Until Dawn, et qui aura des conséquences plus tard dans le jeu, qui pourront être bonnes comme mauvaises en fonction de vos réponses. Sauf que, et nous l’avons déjà évoqué plus haut, cela ne prend effet qu’à la fin du jeu, et non en cours de jeu comme c’était le cas dans Until Dawn. Du coup, autant dire que le système d’effet papillon est sous-exploité au possible, et est une belle déception pour le coup.
Au-delà de ça, sachez que dans certaines parties du jeu, et étant donné que l’on est sur un jeu avec une atmosphère oppressante plutôt réussie et immersive au passage, The Inpatient se dotera de quelques jumpscares lorsque vous déplacerez votre personnage. Et parfois, votre patient sera amené à traverser ses propres cauchemars prenant place dans les endroits sinistres du sanatorium, et vous devrez même choisir entre deux chemins, qui influenceront aussi vos choix. Quelques jumpscares seront de la partie à ces moments-là notamment, et ceux-ci sont plutôt efficaces et auxquels on ne s’attend pas forcément. Malheureusement, on pestera sur le fait que si le sound design est réussi pour nous procurer sans cesse un sentiment de stress permanent, les moments de peur se font malheureusement rares, et nous donnant la désagréable impression qu’il ne se passe rien.
C’est dommage, et sachez qu’au rayon des défauts, The Inpatient en est blindé à notre grand regret. Déjà, les déplacements de notre personnage sont ultra lents, tout comme le rythme du jeu qui n’arrive jamais à proposer des moments qui bougent un peu. Il n’y a même pas la possibilité de sprinter pour aller plus vite, et vous passerez le plus clair de votre temps à marcher en compagnie des quelques personnages du titre, en tentant de saisir quelques objets qui déclencheront des flashbacks, ou à fouiller rapidement quelques endroits pour trouver d’autres objets intéressants. D’ailleurs, notez que l’expérience se boucle en seulement deux petites heures, en sachant qu’il n’y aura aucun game over, étant donné que l’on se base sur un titre assez linéaire avec des choix de dialogues ni plus, ni moins. La rejouabilité est assurée pour voir les diverses fins, mais encore faut-il que vous ayez la foi de refaire le jeu à sa progression indigeste.
Sinon à part ça, le nombre d’interactions est d’une pauvreté sans nom, sans compter que le gameplay au PlayStation Move, bien plus pratique que la jouabilité à la manette, se dote de quelques soucis de calibrage parfois pénibles. Du coup, vous aurez vite fait de rejouer à la manette, légèrement plus pratiquement pour avancer et tourner la caméra mais ça s’arrête là. Seul point positif sur The Inpatient pour rendre l’expérience de jeu un peu plus immersive, c’est la possibilité de répéter distinctement le choix de dialogue que vous voulez choisir à haute voix, via la commande vocale. Donc plutôt que d’appuyer sur la touche croix vous avez cette possibilité-là, plutôt sympa au passage.
En dépit de son gameplay franchement décevant avec des mécaniques pas trépidantes, le soft de Supermassive Games se réfugie en revanche sur une technique diablement bien rodée. On connait le studio pour nous faire des productions assez agréables visuellement comme Hidden Agenda ou encore Until Dawn, et voilà que les bougres nous flattent encore la rétine avec The Inpatient. L’expression faciale des personnages est assez détaillée, et la plupart des textures, même sur une bête PS4 standard, restent agréable à l’œil. En revanche, on vous conseillera d’y jouer sur PS4 pro pour en profiter de manière optimale, étant donné que les bugs d’affichage, ou bien encore la tripotée d’aliasing sont trop présents sur une PS4 classique. En tout cas, cela reste un bonheur de traverser un sanatorium lugubre qui a de la gueule graphiquement parlant.
Un dernier mot sur la bande-son. Si le sound design est assez réussi pour rendre l’immersion au top – à noter que le motion sickness n’est pas présent sur le soft, et c’est une bonne chose -, les doublages français sont quelconques. On ne sent pas une intonation vraiment concernée pour que l’on accroche aux personnages, et c’est bien là le problème, ce qui fait que l’on aura juste des doublages corrects, sans plus finalement.
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