Parmi l’ensemble des productions indépendantes, de nombreux jeux de plateforme sortent chaque année. Si nous avions eu le droit l’an dernier au chef d’œuvre Celeste, aujourd’hui, nous allons vous présenter le séduisant visuellement The King’s Bird. Le titre est réalisé par le jeune studio Serenity Forge, à qui l’on doit également Luna’s Wandering Star.
Une quête de liberté
Comme vous pouvez le voir, vous incarnez une jeune fille se retrouvant seule dans ce monde entre antiquité et contes orientaux. Si le début du jeu tente de nous impliquer au mieux dans notre personnage, il est rapidement effacé par l’aspect tutoriel de la séquence qui nous présente succinctement les différentes mécaniques du jeu. C’est après cette phase de jeu que nous nous retrouvons libre dans The King’s Bird qui nous proposera de voguer dans les différents univers du jeu. Si le jeu est un vrai bonheur visuel, avec ses fresques et sa narration empruntées aux titres les plus minimalistes, la bande son n’est pas en reste avec une belle partition mélancolique. Le sound design est d’ailleurs ici très bien pensé, la bande-son étant dynamique en fonction de nos gestes et actes au cours des tableaux.
C’est ainsi que l’on se retrouve rapidement au cœur d’un hub assez classique, nous proposant donc via des vases les différents mondes puis défis liés à chacun. L’aspect narratif de The King’s Bird est donc ici totalement achevé et c’est plutôt dommage, il y avait là l’ambition de proposer une vraie balade poétique au fil des mondes, mais c’est ici malheureusement raté. On ne retrouve pas le liant que l’on pouvait avoir dans d’autre titres pour relier les pures phases de gameplay et narration onirique. D’autant plus que l’ensemble du jeu est basé autour de la ballade quasiment aérienne, qui nous fera même penser par touches visuelles à un certain Journey (notamment le foulard volant de notre protagoniste).
Ce qui est dommage c’est que toute cette narration basée sur nos sens et non sur des dialogues, c’est qu’autant charmante qu’elle peut être, elle est également frustrante car elle n’arrive jamais pleinement à satisfaire et à être autant poétique qu’un GRIS. Le souci est qu’une fois arrivé dans ce hub, le scénario passe totalement au second plan ce qui est vraiment dommage au final. Tout est une question d’équilibre et comme vous le verrez, c’est cet aspect qui peine pour chaque aspect de The King’s Bird. Pour vous donner un autre exemple, le jeu utilise lors du titre un jeu avec les ombres, formant des ombres chinoises par exemple, mais la variété visuelle de chaque monde se voit avec une couleur majeure différente telle que le rouge, le orange ou le vert.
La précision, enjeu de réussite plateformique ?
Comme vous pouvez le constater, ce qui fait un bon plateformer est très souvent sa capacité à proposer une précision lors de sa gestion des sauts, du lancement à l’atterrissage. Il suffit de mentionner des jeux comme Super Meat Boy pour se rendre compte de l’importance de cet aspect-là. The King’s Bird propose ici un gameplay basé sur le mouvement et la fluidité. On retrouve des mécaniques où l’on peut sauter sur les mur, grimper, mais également planer. Si ces mécaniques sont bien pensées et logiques concernant l’univers et l’ambiance du titre, le souci est que cette fluidité ne permet pas une précision dans le cas du jeu. La faute notamment à de nombreuses réceptions glissantes par exemple. Cet aspect capricieux se retrouve dans de nombreuses phases et la vitesse demandée par le jeu dans son level design ne nous permet pas de véritablement profiter du titre a son plein potentiel.
En effet, le jeu nous pousse, malgré les nombreux checkpoints, à aller à toute allure, mais le manque de précision fait que nous allons buter bêtement sur un tableau, d’autant plus que les mécaniques vues lors du tutoriel seront les seules que vous aurez. Il n’y a pas véritable sentiments d’évolution ce qui est dommage car cela aurait permis au game design de faire écho à la libération et au cycle initiatique de notre personnage durant l’ensemble de l’expérience de jeu. Il y a pourtant de véritables idées ici comme la dimension élan poussée, montrant l’effort nécessaire à notre protagoniste à chaque effort. Si cet aspect est bien venu, il cause par contre l’autre ratio imprécis en plus de la réception, ce qui fait que l’on chute beaucoup, énormément dans The King’s Bird. C’est également toute cette dimension de difficulté non justifiée qui nous fait quitter l’univers du titre. Il y a bien l’option d’assist qui vous aidera un peu, mais ce n’est pas ça qui fera changer au final la donne.
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