Sept ans après son annonce officielle, The Last Guardian nous parvient enfin officiellement sur PS4, après un développement plutôt rocambolesque. En effet, le titre annoncé dans un premier temps sur PS3 avait donc été décalé par la suite sur la console actuelle de Sony soit la PS4, notamment pour profiter de la pleine puissance de cette dernière comme de la PS4 Pro, sortie quant à elle tout récemment.
C’est donc après moult reports – le dernier en date avait été en octobre d’ailleurs -, qui visaient notamment à peaufiner un maximum le titre, que The Last Guardian fini donc par débarquer ce mois-ci définitivement sur PS4 et PS4 Pro.
Maintenant, après une si longue attente, The Last Guardian s’impose-t-il comme un chef d’oeuvre vidéoludique à posséder absolument ? Pour répondre à cette question que pas mal de joueurs se posent, nous vous proposons de lire ce test après que nous ayons enfin terminé le titre de Gendesign.
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ToggleUne amitié forte entre un jeune garçon et une immense bébête
On ne savait véritablement pas à quoi s’attendre au niveau de la trame scénaristique de The Last Guardian tout juste avant de lancer pour la toute première fois le soft, et force est de constater que cette dernière nous a véritablement surprise, et touchée qui plus est.
The Last Guardian commence justement avec une première scène montrant notre jeune garçon dont son prénom est complètement inconnu, ainsi que Trico, la géante bestiole qui vous accompagnera tout au long de ce merveilleux périple. Nos deux comparses se retrouvent dans une grotte et se réveillent à peine après vraisemblablement une lourde chute, mais nous ne savons absolument pas ce qui leur est arrivé. Notre petit garçon est couvert de symboles mystérieux, tandis que notre bête Trico est quant à elle attachée.
C’est dans ce contexte que débute l’aventure de The Last Guardian avec d’emblée des mystères qui s’éclairciront bien évidemment au fil de la progression dans le jeu, et que dire d’ores et déjà de Trico, qui est incontestablement LA grosse bébête qui est dès le début du soft une créature complètement attachante et si mignonne qu’on se le dise. D’ailleurs, sachez que la relation entre notre petit bonhomme et Trico évoluera significativement au fil du jeu, qui nous amènera clairement à être plus qu’émerveillés par cette relation si touchante et poétique soit dit en passant.
The Last Guardian, c’est la nouvelle petite pépite de Gendesign qui propose une narration et une mise en scène fantastique, avec un savoir-faire indéniable sur son côté artistique, totalement fabuleux.
Au delà des personnages vraiment attachants, la fin, quant à elle, nous a relativement surpris, en plus de se terminer sur une très bonne note, après un petit moment de doute et une première fin assez déchirante tout juste avant le générique de fin du titre. En sus, sachez que le scénario et la mise en scène sont également relativement bien ficelés avec des passages clairement marquants en plus d’être véritablement éprouvants.
En ce qui concerne également la direction artistique, autant dire que The Last Guardian a vraiment mis le paquet. Effectivement, on ressent directement la patte artistique de la Team Ico qui nous avait déjà mis des étoiles plein les yeux avec Ico et Shadow of the Colossus. Bis repetita pour The Last Guardian donc, qui arrive à nous offrir des panoramas et des décors en ruine franchement splendides et particuliers. Aussi, le jeu produit par le studio de Fumito Ueda nous gratifie d’une ambiance tantôt mystérieuse, tantôt relevant de l’imaginaire, et autant dire clairement que le tout nous en met plein la vue et c’est bien cela que l’on demandait au titre de la Team Ico. En voilà un exemple de direction artistique, doté d’un level-design parfaitement bien amené de bout en bout !
Vous avez bien lu, les premières qualités narratives et artistiques de The Last Guardian sont bel et bien là même s’il y a encore quelques légères zones d’ombres sur certains points, et voyons maintenant si le reste arrive à véritablement nous satisfaire, car il y en a encore des choses à dire.
Un gameplay qui manque encore de peaufinage…
Pour le gameplay de The Last Guardian maintenant, il faut bien admettre qu’il y a vraiment à boire et à manger, et risquerait bel et bien de frustrer incontestablement pas mal de joueurs, car le titre se coltine quand même pas mal de défauts au niveau de son gameplay.
Le premier point à aborder ce sont les phases de plateformes. Pas forcément déplaisantes dans le fond, ces dernières auront le don de vite vous agacer, notamment par le fait que les sauts de notre petit garçon restent terriblement imprécis. Et ce n’est pas tout, car en plus d’être plutôt rigide également, il y a aussi la caméra qui n’aide pas non plus, car celle-ci est d’ailleurs au passage totalement aux fraises. En effet, la caméra du soft aura la fâcheuse tendance de partir un peu dans tous les sens par moment, ce qui n’aidera pas réellement à la visibilité que ce soit dans les phases de plateformes et de combats notamment.
Il y a donc énormément de plateformes dans le jeu, mais avec son lot d’énigmes qui vous forcera quand même à réfléchir un peu dans la mesure où vous devrez vraiment d’abord observer l’environnement avant de vous lancer. La plupart des énigmes consisteront la plupart du temps à atteindre certains vitraux ensorcelés qu’il faudra détruire, des leviers à activer ou bien encore des tonneaux lumineux à ramasser – une sorte de nourriture pour Trico – pour pouvoir permettre à notre bête géante d’avancer. Au passage, l’utilisation de Trico est quand même une assez bonne idée et donne un petit côté coopératif bien sympatoche dans l’esprit, et les diverses énigmes pour progresser sont en soi plutôt bien construites dans le fond. Ce qui gênera une fois de plus comme nous avons pu l’évoquer plus haut, ce sont surtout la caméra pas très folichonne, ainsi que les imprécisions dans le gameplay.
L’utilisation de Trico est un pur bonheur tout comme les énigmes et le level-design, bien agencés.
Alors oui, les énigmes sont belles et bien présentes et ne sont absolument pas déplaisantes mais en sus, vous aurez aussi des phases de combats. En effet, en parcourant cette ambiance unique peuplée de ruines, notre jeune garçon sera la plupart du temps confronté à de véritables armures vivantes, que vous devrez forcément combattre en compagnie de Trico car ces vilains ennemis essaieront à chaque fois de kidnapper ce pauvre petit garçon qui n’a rien demandé. Et le problème devient le même pour les combats à savoir la caméra faisant des siennes puis également Trico, ne répondant pas tout le temps à vos ordres ce qui est problématique – nous allons bientôt y venir pour ce point -. En clair, nous avons là des combats un peu archaïques car votre protagoniste à l’instar de Trico, pourra uniquement pousser les ennemis doté de vitraux empêchant notre boule de poil d’asséner des coups de griffes et d’écrabouiller les ennemis pour pouvoir les détruire et progresser.
Comme vous avez pu le lire, vous pourrez donc donner des ordres à Trico tout au long de votre aventure. Pour se faire, il vous suffira soit d’appuyer sur R1 auquel cas notre jeune homme appellera Trico pour qu’il avance, ou bien maintenant R1 en plus de triangle, croix, carré ou rond pour respectivement lui demander de sauter, descendre, charger ou encore saisir des objets pour notre petit garçon. Tout simplement, il s’agit en fait des mêmes actions que peut également accomplir notre petit poucet, mais à grande échelle. Le problème avec ce gameplay malgré la bonne idée de diriger indirectement notre bête via des ordres, c’est le fait que son IA ne soit pas véritablement au point, dans la mesure où notre Trico national ne répondra pas tout le temps au doigt et à l’œil.
En sus, des problèmes de scripts viennent aussi se glisser à certains passages, ce qui ternit un peu l’expérience de jeu. C’est bien dommage que ces soucis-là viennent se glisser dans la jouabilité de The Last Guardian car le comportement de Trico à la base est complètement crédible et réaliste… Pour terminer sur une note mignonne avant de passer à un dernier point, sachez que vous pourrez également caresser notre bestiole toute gentille pour par exemple la calmer une fois les combats terminés car ce dernier sera tout le temps contrarier par le fait d’être attaqué.
Un dernier élément de gameplay est aussi de la partie et il s’agit d’un objet en particulier que vous ramasserez au cours de l’aventure, c’est-à-dire un miroir magique. En maintenant rond, vous pourrez orienter un point lumineux, et qui donnera la possibilité à Trico d’envoyer des éclairs avec sa queue. Cela permettra donc de détruire en l’occurrence les vitraux, les divers obstacles pour progresser dans le soft, ou bien encore poutrer les armures vivantes traînants dans le coin. Vous ne l’aurez pas forcément durant tout votre périple, et son utilisation reste un peu gadget finalement. Petite précision en ce qui concerne sa durée de vie, sachez que The Last Guardian se boucle en environ treize heures, en y allant sans trop se précipiter, ce qui reste une très bonne durée de vie par rapport au prix proposée – 59.99 € -.
Une esthétique et une bande-son sensationnelles ?
La partie sur laquelle on va maintenant s’attarder et sur laquelle on pouvait craindre que ce ne soit pas vraiment tip top, ce sont les graphismes de la production de la Team Ico – ou Gendesign étant donné que le studio a changé de nom visiblement -. Très franchement, on voit à certaines textures un peu pixelisées ou baveuses en s’approchant de celles-ci que le soft était auparavant développé sur PS3. Par contre, force est de constater que finalement, le résultat n’est pas si vilain car les animations sont pour la plupart réussies, et le titre arrive quand même à osciller entre le moins bon et le plutôt joli en terme de graphismes.
Grâce à quoi ? Et bien, tout simplement aux effets de lumières et d’ombres plutôt maîtrisés qui arrivent qu’on se le dise à sublimer ce moteur graphique qui a quand même de l’âge, rien qu’à en voir la modélisation simpliste de notre petit garçon. Les détails sur Trico sont a contrario bluffants en supplément d’arrière-plan tout simplement sublimes, et au niveau de sa réalisation globale, on pourrait quand même qualifier The Last Guardian d’agréable à l’œil. Etant donné qu’il n’y a jamais que du bon, il est à noter que The Last Guardian s’offre un moteur physique daté et des bugs de collisions à foison, en plus du fait que le jeu se dote même de ralentissements sur PS4 classique, faisant osciller le soft entre 15 et 20 fps sur certains passages. Il y a fort à parier que le soft sera peut-être un peu plus fluide sur PS4 Pro, et on voit bien que le jeu a eu un développement très mouvementé pour en arriver à un résultat pareil au niveau de son optimisation…
La bande-son est une dernière partie qui risquera très franchement de ravir les joueurs fans des productions de Gendesign. Les diverses musiques proposées dans The Last Guardian sont incontestablement de qualité et arrive à ponctuer les diverses situations à l’écran avec panache. Enfin pour les doublages, il s’agit d’une langue inventée pour les voix off dans les cinématiques – un peu comme dans ICO et Shadow of the Colossus jadis -, et cela permet malgré tout de nous faire sentir sans soucis l’émotion de nos deux protagonistes.
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