Après une sortie en grande pompe sur PlayStation 3 en 2013, et un Remastered sur PlayStation 4 en 2014, le chef d’œuvre The Last of Us s’apprête à ressortir sur la dernière console de Sony dans une version dite définitive ce vendredi 02 septembre 2022. Annoncé comme étant un remake de la version originale, est-ce que The Last of Us Part I remplit les cases de ce que nous pouvons appeler de nos jours “Remake”, afin de mériter un troisième passage à la caisse pour parcourir une nouvelle fois un road-trip légendaire au côté de Joel et Ellie ?
Conditions de Test : Nous avons fini le jeu deux fois ainsi que son DLC Left Behind une fois, le tout à partir d’une version envoyée par l’éditeur
Sommaire
ToggleUne histoire toujours aussi poignante
The Last of Us nous plonge dans un univers post-apocalyptique où l’humanité est en voie d’extinction suite à une pandémie mondiale provoquée par un petit champignon nommé Cordyceps. Dans le soft nous suivons un duo iconique de la pop culture, Joel et Ellie, vingt années après le début de la pandémie qui transforme la population en horde d’infectés. Nos deux protagonistes parcourent les Etats-Unis dans le but de trouver un moyen d’obtenir un remède pour sauver l’humanité de l’extinction.
Dans le Remake, il ne faut pas s’attendre à un quelconque changement dans le scénario avec des ajouts de séquences supplémentaires, ou des cinématiques en plus, car vous serez déçu, ou content selon vos envies. En effet, l’histoire et le déroulement du soft sont exactement les mêmes que dans la version originale. De même pour le DLC Left Behind, qui est toujours à part de l’histoire dans les menus. On aurait vraiment apprécié qu’il soit directement inclu dans le scénario principal.
Dans un sens, cela permet de garder l’œuvre telle quelle, sans ajouter des séquences inutiles rallongeant uniquement la durée de vie, ce qui risquerait de dénaturer l’œuvre si c’est mal exécuté. De plus, une série est sur le point de sortir, qui elle, ajoutera des éléments supplémentaires au scénario. Mais d’un autre côté, cela aurait été une prise de risque à noter de la part des Dogs, et aurait permis d’ajouter une justification d’achat pour les joueurs et joueuses qui ont déjà parcouru ce fameux road-trip. Mais le jeu est parfait comme il est actuellement, donc nous ne sommes pas déçu de ce choix.
Des graphismes à couper le souffle
The Last of Us était déjà une prouesse technique en 2013 et en 2014 sur les deux grandes sœurs de la dernière console de Sony, mais là, en 2022, le jeu est au summum de sa puissance grâce au nouveau moteur des Dogs utilisé pour The Last of Us Part II.
De fait, la claque visuelle se fait ressentir dès la première cinématique justifiant l’appellation “Remake visuel”. Les animations sont d’une fluidité inouïe, les visages paraissent beaucoup plus humains et les émotions sont décuplées. À titre d’exemple, même si nous connaissons par cœur le début du jeu, nous sommes obligés de verser une petite larme au moment de la fameuse scène d’introduction, tellement les personnages arrivent à nous transmettre leurs émotions.
Cela dit, il ne faut pas trop se voiler la face puisque les animations faciales sont certes incroyables grâce au nouveau moteur de Naughty Dog, mais nous ne sommes pas au niveau d’Uncharted 4 ou de The Last of Us Part II. Cependant on est tout de même à des années lumières de ce qu’on avait sur PlayStation 3 ou 4.
Ensuite c’est tout l’HUD qui a changé, que cela soit en jeu ou dans les menus, afin de se mettre au goût de ce que nous avons sur le deuxième opus. Donnant ainsi un petit sentiment de modernité qui reste minime dans sa globalité, mais qui est tout de même le bienvenu pour notre confort visuel.
Si l’aspect visuel est une vraie réussite pour ce Remake avec notamment un mode 4K native / 30 images par secondes, un mode 4K dynamique / 60 images par seconde et ses graphismes à couper le souffle se rapprochant le plus possible du deuxième opus, il y a certains points noir qui laissent penser que ce Remake n’est que visuel.
De la modernité dans le gameplay, mais pas trop non plus
À l’annonce du remake de The Last of Us en juin dernier, les Dogs avaient évoqué des améliorations en rapport avec le gameplay du soft. Tout de suite, une bonne partie des fans se sont imaginé l’ajout de certaines mécaniques présentes dans The Last of Us Part II.
Malheureusement, c’est bien trop minime pour sentir un changement majeur avec la version originale. La plus grosse nouveauté manette en main, c’est justement le petit bijoux de Sony qu’est cette fameuse Dualsense. Elle apporte un confort et une immersion qui n’est clairement pas à négliger, de même pour l’audio 3D. Chaque arme à sa propre résistance sur la gâchette, c’est d’ailleurs un vrai plaisir de décocher des flèches. Il y a juste le retour haptique qui reste tout de même un peu en retrait par moments.
Ensuite on a l’ajout de deux nouveaux modes de jeu qui permettent de pimenter nos différentes runs. Le mode “mort permanente » qui comme le nom l’indique, nous fait recommencer le jeu (ou une partie) à notre mort, et le mode speedrun qui permet de nous chronométrer durant notre run pour ensuite le partager sur les réseaux.
À part cela, le gameplay est exactement le même que sur PlayStation 3 ou PlayStation 4, à ceci près qu’il est un poil plus dynamique et réaliste. En effet, tous les éléments de gameplay qui avaient permis de dynamiser The Last of Us Part II n’ont pas été implémentés dans ce Remake, à notre plus grand regret. De fait, pas d’esquive ou de plat ventre, même si nous n’attendions pas la seconde, car cela aurait obligé les développeurs à repenser le level design.
Et c’est bien dommage parce que l’esquive aurait dynamisé encore plus le gameplay et on aurait enfin un Joel un peu plus mobile, et non un camion. De plus, les ennemis sont programmés comme dans le deuxième opus, donc les infectés courent plus vite et sont plus résistants. Par exemple, tout comme dans The Last of Us Part II, les claqueurs ne meurent plus avec un seul cocktail molotov et encore une fois l’esquive aurait été la bienvenue. De plus, la technique de jeter une brique ou une bouteille sur un ennemi pour ensuite asséner un coup de batte pour le tuer en un coup ne marche plus. Heureusement, les adversaires ne peuvent pas esquiver nos attaques au corps à corps comme dans le deux.
L’amélioration à l’établi n’apporte pas de gros changements par rapport à la version originale du premier opus, puisque les améliorations sont les mêmes. Le seul changement à noter est le réalisme des animations quand Joel améliore ses armes, comme le fera Ellie par la suite.
Ensuite, l’intelligence artificielle est une petite déception. Premièrement les ennemis sont placés au même pixel près qu’à l’époque. S’il y avait trois ennemis dans un bâtiment ils seront en 2022 toujours présents au même endroit, dans la même position à attendre bêtement que vous veniez les assassiner. De même pour nos alliés qui se mettent très souvent dans notre passage bloquant ainsi notre chemin. Ensuite, les ennemis ne réagissent pas comme ils sont amenés à le faire dans la partie deux. Lorsque l’un de leur camarade meurt, ces derniers l’appellent par son prénom, leur donnant ainsi un côté plus humain. Or ici, il n’en est rien. Les réactions sont les mêmes qu’à l’époque.
Et enfin, un point très important à souligner, l’accessibilité. Après The Last of Us Part II, Naughty Dog a encore une fois prouvé que le jeu vidéo est pour tout le monde avec toutes ces options d’accessibilité présentes dans The Last of Us Part I, notamment la fierté des Dogs, l’audiodescription lors des cinématiques, qui peut aller jusqu’à utiliser le retour haptique de la Dualsense pour faire ressentir les émotions à travers la manette au joueur ou à la joueuse sourd ou malentendant, en complément des sous-titres.
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