Décrit comme le projet le plus ambitieux à ce jour de Bloober Team, The Medium est le nouveau jeu de ce studio qui a su s’imposer avec des licences comme Layers of Fear ou Observer. Prévu sur PC et la nouvelle génération de consoles de salon de Microsoft, Bloober Team a décidé d’être plutôt actif ces derniers temps et met en valeur les prouesses graphiques de leurs récentes oeuvres avec comme dernier projet : Observer : System Redux.
Le studio a décidé de remettre le couvert aujourd’hui avec un nouveau titre plutôt ambitieux nommé The Medium. Nous allons voir si le jeu se montre à la hauteur et si ce dernier arrive à convaincre avec son histoire, ses personnages et son concept original de double réalité.
Condition de test : Nous avons joué à The Medium sur PC sur Steam grâce à une version éditeur. Le test a été réalisé après 9 heures de jeu ce qui nous a permis de terminer l’histoire principale du titre. The Medium a été testé sur un PC avec 16 Go de RAM, une RX Vega 56 et un AMD Ryzen 5 2600 cadencé à 3,40 GHz. Nous avons testé le jeu en affichage élevé et intermédiaire sans utiliser la technologie HDR et en changeant d’autres paramètres graphiques comme par exemple le seuil maximal de framerate.
Sommaire
ToggleUne narration maîtrisée et une aventure captivante
Commençons par un bref résumé sans spoiler de l’histoire. Dans The Medium, on incarne Marianne, une jeune femme avec d’étranges pouvoirs qui lui permettent de voir un autre plan de la réalité où interviennent âmes tourmentées, créatures agressives et souvenirs d’êtres humains. Le jeu commence quand notre jeune protagoniste doit planifier les obsèques de son père. Celle-ci va alors recevoir un message très étrange qui va la lancer sur une affaire qui bouleversera sa vie.
Si ce scénario n’a rien de particulier sur le papier, The Medium montre très vite qu’il s’écarte des sentiers battus avec des dialogues et des personnages bien travaillés qui vont intriguer et séduire le joueur. On se retrouve alors vite happé par un fil narratif plaisant et rythmé qui ne traîne jamais vraiment en longueur.
Marianne, en plus d’être l’actrice principale de cette histoire, interviendra certaines fois en tant que narratrice en nous parlant directement de son ressenti sur les événements que l’on traversera dans le jeu. Si, de prime abord, cela semble superflu et non nécessaire, ces passages appuieront les transitions entre différentes étapes importantes de l’histoire. Si l’on ajoute à cela la présence d’une autre trame scénaristique, on a une histoire assez riche qui s’enchaîne de façon efficace et intéressante.
En bref, histoire, dialogues et personnages font la force de ce The Medium. Bloober Team nous invite encore une fois à nous immiscer dans la psyché des différents personnages. Et il faut dire que le studio a de l’expérience dans ce domaine et dévoile sa maîtrise du sujet. De plus le contexte historique d’une Pologne du XXe siècle donne toujours un peu plus de cachet à l’histoire et renforce un bilan qui était déjà positif.
Des limites techniques toutefois présentes
Si on éprouve du plaisir à suivre la trame narrative du jeu, on en éprouve toutefois beaucoup moins à retrouver ses limitations et problèmes techniques. De quoi parle-t-on ici ? Commençons par le problème principal sur cette version PC : les baisses de framerate récurrentes. Malgré une configuration PC au coude à coude avec la configuration dite « recommandée » du studio, il n’était pas rare que l’on subisse des chutes de FPS au point parfois de descendre en dessous des 20 images par seconde.
Et c’est d’autant plus frustrant lorsque cela apparaît presque systématiquement durant les cinématiques du jeu. Cela impacte malheureusement l’expérience de jeu. Baisser les paramètres graphiques et régler le seuil maximal des FPS à 30 aidait certes à diminuer ces chutes de FPS mais cela n’éliminait pas définitivement le problème. Si ce souci est inhérent à la version PC du jeu, il en est autrement pour les problèmes que l’on va énoncer maintenant.
Prévu pour sortir sur la console nouvelle génération de Microsoft, The Medium avait alors tout intérêt à présenter une enveloppe visuelle de niveau. Cependant, la version PC qui nous est offerte est certes de bonne facture, mais n’a rien de révolutionnaire. Ainsi, les décors et personnages sont assez poussés et il est difficile de ne pas voir l’effort investi par l’équipe dans ce jeu lorsque, à certains moments, The Medium nous offre deux versions de qualité d’un même environnement via son concept de double réalité.
Toutefois, tout n’est pas parfait et il est facile d’observer pendant les cinématiques une certaine rigidité dans les mouvements des personnages. Ce constat devient même assez flagrant lorsque l’on observe l’animation faciale des protagonistes qui reste vraiment limité. Ce qui contraste de façon assez importante avec la grande qualité et profondeur des doublages et dialogues du jeu. Dans son ensemble, The Medium arrive tout de même à dévoiler des environnements plutôt jolis, même s’il ne faut pas oublier que cette oeuvre est vendue au prix fort comparé aux précédentes productions du studio.
De bonnes idées de gameplay et un concept intéressant
Pour les personnes qui ne se sont pas renseignées sur The Medium, ce dernier propose une mécanique intéressante de double réalité qui consiste à proposer deux plans différents d’un même environnement dans lesquels Marianne, la protagoniste, peut agir. On était donc en droit de s’attendre à des idées intéressantes qui exploitent ce concept.
Le bilan est plutôt positif de ce côté-là et le jeu arrive à rythmer sa campagne grâce à de nouvelles mécaniques qui viennent enrichir et diversifier l’expérience de jeu. Reconstitution de souvenirs, découverte d’échos du passé, passage d’un plan de la réalité à un autre etc. Bien que le jeu ne parvienne pas à surprendre dans son entièreté, la campagne présente néanmoins des idées originales dont quelques-unes qui exploitent intelligemment le concept unique du titre.
On ne peut alors, dans cette partie, qu’énoncer quelques petits désagréments qui ne ternissent que très peu l’expérience de jeu. Citons les phases de courses-poursuites qui sont parfois mal orchestrées et ne donnent pas assez de temps au joueur d’intégrer un environnement ou une menace pour réagir de façon appropriée. Enfin, quelques mécaniques peuvent sembler maladroites. Par exemple, l’association d’objets dans l’inventaire n’est mise à profit que de très rares fois dans l’aventure.
De même, le choix des caméras d’angle est exprimé comme un choix artistique de la part du studio. Force est de constater que ce choix réussit à mettre en valeur le monde du jeu et ne dérange presque jamais la navigation du joueur dans l’environnement. Cependant, on aurait pu s’attendre également à ce que ce choix de caméra permette de renforcer une composante horrifique qui reste malheureusement trop en retrait pour être vraiment notable.
Une ambiance sonore qui en impose
Lorsqu’on lance The Medium, une simple recommandation nous demande de jouer à la manette et au casque. Recommandation que nous avons suivie durant presque la totalité de ce test. Mais est-ce que le nouveau titre de Bloober Team arbore une ambiance sonore digne de ce nom ? Pour faire court, le titre signe une bande originale tout à fait respectable.
En effet, à certains passages, la BO arrive à être vecteur d’émotions et propose même quelques titres remarquables et très plaisants lors du dernier tiers du jeu. Ajoutez à cela les très bons dialogues et personnages énoncés précédemment, et il devient facile de comprendre pourquoi on se sent transporté par les événements du jeu.
Seule petite note décevante : le volume des voix des personnages très irrégulier lors des cinématiques. Parfois trop bas. Parfois trop haut. On a du mal à trouver un juste milieu correct pour rendre le tout audible et confortable. Et cela devient malheureusement assez vite frustrant.
Enfin, le sound design est parfois mis à l’honneur lors de certaines séquences de jeu, notamment lors des courses-poursuites où celui-ci se fait plus insistant, et appuie efficacement l’urgence et le danger de la situation. Le bilan est alors vraiment correct de ce côté et il faut reconnaître que les musiques et le sound design arrivent à se fondre avec les décors du jeu et offrent une dimension sonore tout à fait correcte et pertinente.
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