Apparu assez furtivement lors de notre AG French Direct ainsi qu’au Future Games Show, The Operator est enfin disponible depuis le 22 juillet dernier. Le titre est développé par un studio français du nom de Bureau 81, qui plus est géré par une seule personne. La production du studio bordelais nous envoie dans une aventure à base d’enquêtes et d’énigmes à résoudre, sous fond d’un thriller complotiste à la X-Files. Et dans l’exécution, The Operator est bougrement efficace.
Conditions de test : Nous avons terminé The Operator en 3h de jeu. Le jeu a été testé sur PC avec 32Go de RAM, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
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ToggleDans les coulisses du FDI
Si elle parait classique dans un premier temps, la trame de The Operator est bien plus surprenante que ça. Vous incarnez Evan Tanner, qui vient tout juste de commencer en tant qu’opérateur pour la FDI à Washington. Autrement dit, notre protagoniste va devoir aider les agents sur le terrain à élucider quelques crimes mystérieux qui prolifèrent de plus en plus. Mais un beau jour, un mystérieux hackeur nommé Hal vient lui demander de lui rendre quelques services, sans forcément montrer ses vraies intentions.
Sans trop en dire sur la narration, force est de constater que le soft fait fort dans le déroutement de son recit. Le jeu est effectivement malin dans son écriture, dispose d’un rythme soutenu et captivant, mais surtout de rebondissements qui vont nous laisser pantois du début à la fin. Même si certains protagonistes sont parfois un peu en retrait, le jeu est littéralement prenant, et nous donne envie d’avoir le fin mot de l’histoire. Néanmoins, on restera sur notre faim avec un cliffhanger agaçant, mais qui pourrait s’avérer excitant si une suite est en préparation.
Là où The Operator est efficace, c’est également dans sa mise en scène. Si la majeure partie du temps, vous resterez sur l’interface d’un ordinateur, il y aura quand même une poignée de cinématiques. Celles-ci seront tout le temps floutées, mais cela apporte finalement un charme au titre. Bien qu’il s’agisse sûrement d’une restriction au niveau du budget de production, cela donne néanmoins un côté mystérieux, et tout le sound design parvient à sublimer ces cinématiques. De plus, cet ensemble apporte une once d’originalité à la mise en scène du jeu.
Par contre, le titre de Bureau 81 n’a pas suffisamment exploité les choix de dialogues, qui n’auront pas vraiment d’impact sur la fin due l’aventure. Au cours de votre progression, vous serez amené à choisir des réponses en mentant ou en disant la vérité à certains protagonistes. Si les dialogues des personnages changeront logiquement en fonction de votre réponse, cela n’aura pas d’incidence dans les ultimes minutes du titre. Cela aurait pu apporter une rejouabilité supplémentaire…
Simple et efficace dans le gameplay
Au niveau du gameplay, The Operator propose dans un premier temps quelque chose de très simpliste, mais efficace. Via une interface similaire à celle d’un bureau d’ordinateur, vous devrez la majeure partie du temps cliquer sur les appels provenant de vos superviseurs, ou les agents de terrain afin de pouvoir les aider sur des enquêtes criminelles en cours. Des applications seront aussi à disposition pour trouver des suspects via une base de données, voire des véhicules, et vous aurez à utiliser votre clavier pour saisir les informations.
Concrètement, la prise en main est relativement aisée, et la plupart des énigmes sont bien travaillées. De manière générale, vous devrez parfois visiter quelques dossiers avec des vidéos de caméras de surveillance voire des photos, et ainsi retrouver un prénom à transmettre à vos agents, ou tout simplement identifier un corps. Qu’on soit clair, la variété des objectifs est présente, et la plupart des énigmes à résoudre sont non seulement rusées, mais font également sens.
En d’autres termes, nous sommes en face d’énigmes environnementales, mais sur un PC. Qui plus est, le titre puise sa force dans le fait de parfois devoir retourner dans des affaires précédentes, afin par exemple de faire le lien avec celle en cours. Autrement dit, à chaque fois que vous devrez trouver un nom sur une liste voire prouver qu’un incendie est criminel, il faudra systématiquement cliquer sur l’objectif de mission, puis faire le lien avec l’image ou un détail sur la caméra de surveillance, pour faire avancer la narration et donc l’enquête.
Le gameplay est finalement bien fichu dans son ensemble, même si l’interface est parfois confuse, et que certaines énigmes se révèlent un peu faciles. En effet, il n’est pas rare d’avoir plusieurs fenêtres ouvertes sur le PC de votre opérateur, rendant parfois la progression un chouïa agaçante. Quelques applications présentes dans le soft ne servent pas beaucoup également, ce qui est dommage. De plus, l’interface est austère, à un tel point que l’on passe quelques minutes pour savoir où aller ou quoi faire.
Bienheureusement, il reste des phases de gameplay captivantes où il s’agira de jouer avec les caméras de surveillance, ou même d’aller sur un autre PC, mais avec une toute autre interface. On regrettera toutefois une autre séquence de jeu, qui est volontairement difficile est prise de tête pour pas grand chose. Qu’à cela ne tienne, The Operator apporte un vraie personnalité dans sa jouabilité, même si l’on regrette qu’il y ait peut-être un peu trop la possibilité de demander de l’aide, afin de se débloquer sur un passage précis.
Avec un petit point d’interrogation à côté de l’objectif, vous pouvez parfois demander de l’aide à votre superviseur, donnant des indices plus ou moins flous, avant d’ensuite rentrer dans les détails. C’est un petit élément frustrant qui déçoit un peu, et où l’équilibre n’a pas été totalement trouvé. Mais d’un autre côté, cela peut aider les joueurs qui bloquent, même si la difficulté en soi n’est pas insurmontable.
Une ambiance totalement immersive
Concernant l’aspect visuel du titre, il est dans un premier temps difficile de se prononcer sur The Operator. L’interface proposée dans le soft est mine de rien immersive, et on se prend vraiment pour un opérateur devant aider ses coéquipiers sur le terrain. Tout y est d’ailleurs super fluide, et même les photos et les caméras de surveillance proposent quelque chose de suffisamment réaliste pour nous accrocher comme il faut. C’est ainsi très soigné, bien que l’on sente un manque de budget comme évoqué plus haut. Mais rien qu’avec les moyens du bord dont il se dote, The Operator arrive à proposer une ambiance visuelle authentique, et avant tout plaisante.
Il en va de même pour sa bande-son, plutôt bien ficelée. Si quelques musiques restent en retrait, certaines arrivent à exacerber bien comme il faut les nombreux rebondissements et révélations que l’on nous balance subitement à la figure. L’effet waouh est donc bien présent, mais à un certain degré néanmoins. Ceci dit, les bruitages sont suffisamment qualitatifs pour justement ne pas nous sortir de notre bulle immersive, déjà bluffante. Enfin sur les doublages, l’acting est clairement de qualité, et les sous-titres français sans le moindre accroc.
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