D’abord sorti sur PlayStation VR en juillet 2018, The Persistence a fait son arrivée sur les consoles « traditionnelles » à savoir PS4 et Xbox One ainsi que sur Switch et PC le 21 mai dernier. Titre horrifique à la sauce rogue-like développé par Firesprite Games et édité par Sony Interactive Entertainment, le jeu avait su surprendre lors de sa première sortie en s’attirant de nombreuses critiques positives. Alors que vaut réellement le titre et son portage hors-VR ?
Conditions de test : Le mode histoire a été accompli dans son intégralité (tant bien que mal) en une bonne dizaine d’heures de jeu, le tout sur PS4 Pro.
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ToggleJusqu’à ce que la mort nous sépare
Le topo est le suivant : en l’an 2521, vous êtes à bord d’un vaisseau spatial nommé The Persistence contenant une colonie humaine. Malheureusement, de mystérieux événements cosmiques ont fortement endommagé votre vaisseau et la totalité de l’équipage a péri. Oui, même vous, Zimri Eder, une femme gérant la sécurité dudit vaisseau. Alors que la colonie encourt un engloutissement par un trou noir très proche, l’IA de l’appareil en a décidé autrement et est parvenu à vous ramener à la vie sous une forme clonée de vous même grâce à des restes d’ADN.
Vous démarrez l’aventure en partant de ce postulat et c’est à peu près tout. Vous devrez par vous-même chercher les informations importantes ainsi que vous équiper et trouver une façon de réparer votre vaisseau afin de le tirer de cette mauvaise passe. Vous ne serez pour tout dire pas du tout aidés car vos anciens collègues sont eux aussi revenus à la « vie » sous forme de créatures meurtrières mutées on ne sait pas trop comment.
Et donc autant le dire tout de suite, vous mourrez dans The Persistence. Souvent. Très souvent. Tellement souvent, que les enveloppes corporelles de vos précédents clones jalonneront les couloirs des 4 ponts que contient le vaisseau. Le scénario est par ailleurs plutôt efficace, à défaut d’être très original pour le genre. Le côté clone à répétition et l’alliance entre une IA fidèle à son hôte et une employée ramenée à la vie malgré elle fonctionne plutôt bien et nourrit le lore du jeu un peu trop timide.
Une procédure procédurale
Le titre possède une durée de vie plutôt honnête pour un jeu initialement sorti sur VR. Comptez donc une bonne dizaine d’heures pour terminer le jeu sans forcément tout fouiller. Car oui, le vaisseau The Persistence est plutôt grand. 4 ponts composés d’une vingtaine de pièces chacun s’y trouvent et il est facile de s’y perdre. D’autant plus quand l’on se rend compte que l’agencement de ces pièces est désigné de manière procédurale par le jeu à chacune de vos morts. Ceci étant dit, bon courage.
Bien que l’on doit ainsi louer une très grande originalité aux développeurs de Firesprite Games concernant ce procédé étonnant, cela enlève à l’expérience « réaliste » d’un soft se voulant post-moderne. En effet, il nous est difficile de concevoir qu’un vaisseau mélange l’ordre et l’agencement de ses pièces tout seul et surtout aussi régulièrement. Mais une fois passé la surprise de devoir tout regarder à chaque fois sans avoir de repère fixe ou pouvoir retenir un chemin idéal, on se rend vite compte qu’en fait, les mêmes pièces reviennent très souvent, les mêmes meubles et couloirs aussi, signe d’une faible variété de décors créés.
De toute façon, ce n’est pas l’aspect premier du titre mais on peut être déçus de retrouver comme plusieurs minutes auparavant un couloir avec au bout une pièce carrée avec des portes sur ses côtés suivie d’une pièce à étage etc.. D’un point de vue graphismes, le jeu est globalement très bien modélisé, les textures sont fidèles bien que tournant autour du noir, gris clair ou foncé, mais on peut tout de même remarquer parfois un étirement de celles-ci pour s’adapter à une vision hors-VR. Le jeu est en anglais sous-titré français et possède un univers sonore parfaitement modélisé.
On ne doute pas que vivre le jeu en VR doit être encore plus effrayant car ne voyant pas la source d’un bruit étrange venant de derrière nous, alors qu’ici, il vous suffira de vous tourner pour repérer votre ennemi. Mais on ne peut nier la grande qualité des bruitages de métal, de pas, des rugissements des créatures etc.. face à une bande-son un peu chiche.
L’interface est globalement agréable bien que l’on regrettera parfois des écritures sortant de l’écran notamment dans certains menus d’appareils de confection d’armes, où il nous faudra bouger notre joystick afin de tout apercevoir, tel un jeu VR. Chaque sélection d’action ou de ramassage se fait uniquement en pointant le joystick et en restant en position sans possibilité d’annuler l’action en cours. Il n’est ainsi pas rare d’ouvrir une porte ou valider un choix alors que nous ne voulons pas forcément en arriver là. Il aurait été appréciable d’avoir la faculté d’appuyer sur une touche pour réaliser ces actions.
Le jeu persiste et signe
Nous n’avons pas encore abordé ce que le jeu vous demandera de faire. Afin de pouvoir relancer votre vaisseau et vous éloigner de ce méchant trou noir en approche, vous devrez réaliser 5 grosses étapes équivalent à 5 missions principales, vous faisant voyager un pont après l’autre dans le vaisseau. Mais la route sera parsemée d’embûches et on pourra saluer ici l’effort effectuer par les équipes de développement pour tenter de diversifier un tout petit peu les tâches à effectuer.
Entre l’utilisation de nouveaux appareils, gadgets ou armes pour réussir ces missions, en passant par des couloirs chronométrés sous peine de mort ou encore des zones où les affrontements seront très (trop) intenses, il n’y a que peu de répit dans The Persistence et on est rassurés de trouver une pièce médicale où l’on sera à l’abri pour souffler quelques fois.
On en vient à la difficulté. Elle sera parfois (voire même assez régulièrement) trop importante. Bien que l’on soit dans un jeu qui se veut très exigent et où vous mourrez de nombreuses fois, on ne peut s’empêcher parfois de penser que le jeu nous a puni pour une faute que nous n’avions pas d’autre choix que de commettre au vu de ce qu’il met devant nous.
Car oui, vous rencontrerez de nombreuses créatures dans les couloirs du vaisseau. Bien que nous regrettions qu’elles ne soient pas trop diversifiées (seulement 5 ou 6 types différents), elles restent plutôt bien modélisées et leur IA plutôt efficace. Ne soyez pas surpris d’être poursuivis même là où vous ne l’imaginerez pas. Mais la difficulté revient sur le devant de la scène et cela devient rageant quand les monstres, vous poursuivant relativement rapidement, vous élimineront en quelques secondes alors que vous venez de vider votre chargeur sur eux (avec de faibles munitions), tout cela pour un retour à la case départ avec un tout nouveau clone tout neuf démuni de toute arme.
On a ainsi l’impression que les développeurs ont tenté artificiellement d’augmenter une durée de vie déjà assez conséquente pour un jeu de ce style, et c’est dommage car quand on se retrouve à devoir retraverser tout le vaisseau alors que nous touchions au but, cela peut être désobligeant. Tout dépendra de votre caractère finalement. Mais vous aurez à loisir de vous amuser à travers une vingtaine d’armes différentes qu’il vous faudra de nouveau équiper à chaque mort.
Afin d’augmenter vos capacités en santé, vitesse, matière noire (vous permettant de vous téléporter par exemple) mais aussi pour crafter vos armes et les rendre plus puissantes, vous devrez ramasser des cristaux ou encore des cellules souches, que vous trouverez au sol ou… sur vos ennemis. Pour cela, il vous faudra arriver discrètement et les sonder pour les tuer et récupérer leurs cellules souches saines, une manière bien trouvée de forcer le joueur à utiliser l’infiltration car payant relativement mieux ici.
Si toutefois vous ne parvenez pas à surmonter la difficulté accrue, le jeu propose un mode « assisté » vous permettant (sous réserve de ne plus recevoir de trophées) de personnaliser la vitesse des ennemis, le déploiement automatique de votre bouclier, une capacité de voir les ennemis à travers les murs etc.. Bien que nous vous conseillons tout de même de réaliser le jeu tel qu’il a été pensé par ses développeurs, ne serait-ce que pour la fierté d’avoir survécu à l’enfer.
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